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La force tranquille du HCY

19 février 2015

Hockey – 1re ligue – Arrivé l’été dernier à Yverdon, Matus Luciak a pris ses marques en tant qu’assistant de la première équipe, toujours de bon conseil pour les défenseurs.

Matus Luciak se sent bien dans le vestiaire du HC Yverdon. © Bobby C. Alkabes

Matus Luciak se sent bien dans le vestiaire du HC Yverdon.

Son visage affiche toujours un petit sourire en coin. Ce qui, derrière ses yeux perçants, lui procure des airs avenant, timide et malicieux à la fois. Dans le vestiaire, les joueurs le dépeignent tous comme quelqu’un de posé et réfléchi, mais décontracté. Matus Luciak est un mec sympa. Arrivé au HC Yverdon l’été dernier, en tant qu’entraîneur au mouvement juniors et assistant de la première équipe, le Slovaque a choisi de passer derrière le banc alors qu’il n’avait que 30 ans seulement, pour rejoindre son ami et ancien coéquipier Jiri Rambousek à la bande du HCY.

L’ancien défenseur a connu l’entraîneur yverdonnois durant son passage à Gap, où il a patiné durant six ans. Son avant-dernière étape en tant que joueur, après avoir roulé sa bosse en Autriche et au Danemark, dès ses 20 ans. «Des expériences qui m’on fait grandir», dit-il dans un très bon français, saupoudré de l’accent de Zvolen, la localité où il a grandi et fait ses gammes de hockeyeur.

La famille d’abord

Arrivé en France en 2007, Matus Luciak y a trouvé son bonheur. «La ville de Gap est très jolie et j’y ai rencontré beaucoup d’amis devenus des proches», raconte le défenseur. Sous les couleurs des Rapaces, il a connu les honneurs d’une promotion en Ligue Magnus, dès sa deuxième saison, puis quatre belles saisons dans la grande ligue hexagonale.

Il lui a ensuite fallu partir, à l’été 2013. «J’ai alors privilégié la vie familiale dans mon choix de destination», explique-t-il, devenu papa cette année-là. Il choisit donc de s’installer à Courchevel avec sa femme et sa fille, dans un lieu qui leur plaît, endossant le maillot du HC Val Vanoise, au troisième échelon du hockey français. Il n’a malheureusement pas pu profiter des pistes de ski de la station alpine, pas plus que de la patinoire. «Je me suis sectionné un talon d’Achille une dizaine jours après mon arrivée, raconte-t-il. Je n’ai pu jouer que cinq rencontres en février, puis les playoffs.»

Un niveau moins enivrant, une blessure et une opportunité. L’argument était triple à l’heure de donner une nouvelle direction à sa carrière. «J’avais déjà entraîné des jeunes et l’équipe féminine, avec laquelle on avait remporté le titre, à Gap. Puis Jiri m’a contacté, me proposant de venir l’épauler à Yverdon. J’ai senti que c’était le moment de commencer quelque chose d’autre, de démarrer une nouvelle carrière, lance le nouvel assistant du HCY. Bien sûr, jouer me manque, et j’ai arrêté un peu plus tôt que ce que je pensais, mais je suis très content de ma décision.»

Maraîcher et coach

Dans le Nord vaudois, Matus Luciak a trouvé un environnement propice à son apprentissage dans le costume d’entraîneur, gardant ainsi toujours contact avec sa passion. «Je suis un débutant dans ce rôle, je suis là pour progresser. Dans quelques années, il sera temps de réfléchir à la direction à prendre, si j’ai envie d’essayer de devenir entraîneur professionnel, à plus haut niveau», se projette-t-il. Actuellement , il partage son temps entre son emploi, à 50%, chez Jean-Luc Gruber Maraîcher, à Pailly, et les entraînements qu’il donne quotidiennement sur la glace yverdonnoise.

Sous contrat pour une saison, il ne cache d’ailleurs pas qu’il aimerait bien prolonger son bail dans la Cité thermale.

Etabli à Pontarlier, à cinq minutes à pied de chez Jiri Rambousek, ce qui est idéal pour leurs familles respectives, l’adjoint du HCY a forcément une relation particulière avec son supérieur. Ne serait-ce parce que l’un est Tchèque et l’autre Slovaque. «Jiri me chambre un peu, de temps en temps, surtout en période de Championnats du monde, reconnaît Matus Luciak. Bon, entre Tchèques et Slovaques, on est comme des frangins.» Tous deux jouent aussi avec les vétérans, les Old Tigers, histoire de se faire plaisir quelques dimanches.

Le rôle de l’assistant, au sein de l’équipe fanion, est de s’occuper des défenseurs. A l’entraînement et durant les matches. Il prodigue ainsi ses conseils avisés aux arrières du HCY, tout en engloutissant les fruits et céréales qui circulent dans le vestaire, ce qui lui vaut des plaisanteries de ses protégés. Cela dit, sans se départir de son calme, il sait aussi se faire comprendre et respecter quand les choses deviennent sérieuses. L’homme est un compétiteur dans l’âme, et il est de l’école de l’Europe de l’est.

Si Jiri Rambousek a évidemment le dernier mot, son acolyte est là pour donner un deuxième point de vue. «On pense souvent la même chose», constate Matus Luciak, son sourire espiègle accroché aux lèvres

 

Carte d’identité

Nom: Matus Luciak (prononcez «Matouche Loutsiak»).

Age: 31 ans.

Nationalité: Slovaque.

Professions: Employé maraîcher à Pailly et entraîneur au HC Yverdon.

Domicile: Pontarlier.

Carrière de joueur: HKM Zvolen I et II (Slq, classes juniors, 1re et 2e div.), Graz 99ers (Aut, 1re div.), Kolin et Benatky nad Jizerou (Tch, 3e div.), Aarhus (Dan, 2e div.), Gap (Fra, 2e et 1re div.), Val Vanoise (Fra, 3e div.). Il a également été en équipe nationale de Slovaquie M18, jouant des Mondiaux en Finlande.

 

La bonne surprise de la 1re ligue

«La première fois que j’ai vu jouer les gars, j’ai été surpris en bien du niveau», affirme Matus Luciak, ce d’autant plus qu’il a fini sa carrière au troisième échelon français. Il savait, par contre, que la saison serait difficile pour le HC Yverdon, informé par Jiri Rambousek et Christian Renaud avant de s’engager. «On a perdu des points parce qu’on a manqué de régularité, estime-t-il. Mais je n’aime pas ressasser le passé. Cela fait un moment que l’équipe est plus constante dans ses performances, regardons devant.» Soit samedi, à 20h30, à Moutier.