Logo

La fréquentation du cinéma d’Orbe explose

13 janvier 2012

La disparition des salles yverdonnoises et «l’effet Intouchables» ont fait venir 39% de personnes de plus devant les écrans d’Urba I et II. A l’ère du numérique, la Commune prévoit de rénover les salles pour plus d’un demi-million de francs.

Pour Urba I et II, l’heure est au passage au numérique pour continuer à satisfaire le nombreux public. Il en va de même du côté de La Sarraz, où c’est également Cinérive l’exploitant.

A l’heure des comptes, les éventuels doutes sont dissipés au premier coup d’oeil. La triste mine des cinémas yverdonnois a dopé la fréquentation des salles urbigènes. De 12 622 entrées en 2010, Urba I (+3000) et II (+2000) ont vu 17 582 cinéphiles s’asseoir devant leurs écrans en 2011. Une augmentation de 39%!

«La fréquentation est normalement assez stable à Orbe», relève Jonathan Waser, programmateur et responsable événementiel chez Cinérive, exploitant à Orbe. A l’heure où le cinéma de la Cité aux deux poissons doit être rénové, les chiffres parlent clairement en faveur du préavis déposé mercredi par la Municipalité.

50 personnes refusées

Un tel succès du «petit» cinéma urbigène est la conséquence, avant tout, de la fermeture des salles d’Yverdon. «Dans certains cas, on se retrouve à absorber la demande d’une grande ville avec la structure d’une petite ville. On a dû refuser jusqu’à 50 personnes lors de séances d’Intouchables», reconnaît Jonathan Waser. C’est que la programmation de cette année a été excellente et le film français réalise des chiffres phénoménaux.

Et c’est bien le public yverdonnois qui se déplace à Orbe, comme le confirme le programmateur de Cinérive: «Dernièrement, une dame d’Yverdon m’a appelé. Elle a organisé un système de covoiturage pour venir avec d’autres. Pour notre part, on essaie de rentrer en contact avec les déçus d’Yverdon, pour que la population soit au courant de la programmation à Orbe.»

A terme, chez Cinérive, on sait bien que les salles urbigènes ne peuvent pas se substituer à celles d’Yverdon. Mais la stratégie adoptée est claire. «On a choisi de pousser vite à Orbe avec les nouveautés, ainsi que de proposer une bonne offre alternative dans la deuxième salle.»

Indispensable

La réfection des salles et, surtout, le renouvellement des installations techniques doit passer devant le Conseil communal. Il s’agit d’une enveloppe de 540 000 francs, comprenant passage au numérique et la rénovation totale d’Urba I. La grande salle, qui pourra diffuser de la 3D, passerait ainsi de 121 places actuelles à 90 fauteuils et 6 strapontins, situation induite par les aménagements des nouveaux équipements nécessaires.

Une baisse du nombre de places qui ne devrait pas poser trop de soucis lors des séances «normales». Dès mi-2012 -ce qui est plus rapide qu’imaginé au départ-, les salles non équipées ne pourront plus projeter les nouveaux films au format numérique. Les travaux sont donc indispensables pour la survie d’Urba I et II.

Dans son préavis, la Municipalité souligne l’attachement des Urbigènes à leur cinéma -ouvert en 1948!-, dont une pétition pour son maintien avait obtenu 1235 signatures au début des années nonante, alors que Vallorbe avait fermé sa salle quelques années plus tôt.

Les films au format numériques sont par ailleurs moins coûteux et offriront plus de liberté de programmation à Cinérive. Voilà qui permettra d’autres bonnes surprises pour ces «salles étonnantes».

Manuel Gremion