La gadoue des Vuagères embourbe l’Arménie et fait reluire la Suisse
25 novembre 2009
L’équipe nationale remporte un succès probant et important à Yverdon, avec Amadou Breux à l’arrière.
Le radeau de la Méduse de Géricault? Non, une simple scène du combat que se sont livré Suisses et Arméniens dans la gadoue des Vuagères.
Des Arméniens qui conversent en français et des Suisses qui échangent en anglais. C’est ça, le rugby international. A Yverdon, dans le cadre du Championnat d’Europe, division 3A, Helvètes et Caucasiens se sont affrontés lors d’un match important, car tous deux doivent encore sauver leur peau à cet échelon de l’ovalie.
Et sur ses terres, et dans sa boue, c’est la Suisse qui a fait la loi, embourbant rapidement des adversaires moins alertes en début de rencontre. Leçon de force, de rapidité et de technique: la Nati passe l’épaule et la ligne d’embut à deux reprises grâce au deuxième ligne Nicholas Guyou et son look «gaulois», puis à l’ailier Jacky Dervey, au terme d’une course tout en puissance. C’est 12-0 après 12 minutes de jeu et les Arméniens d’imaginer que la rencontre sera très longue.
Mais, menés 15-0 à la pause, les visiteurs ont poussé tout au long de la deuxième mi-temps. C’était sans compter sur la prestation royale, en défense (il a été moins heureux au pied), du 15 du XV de Suisse, l’Yverdonnois Amadou Breux. Solides comme des rocs, les vaillants Helvètes ne laisseront jamais aux Arméniens l’espoir d’aplatir ne serait-ce qu’à une seule reprise. Alors, on se dit que ces derniers auraient mieux fait de prendre les points, lorsque, à plusieurs reprises, ils ont choisi de jouer à la main des pénalités.
«On a bien bossé à l’entraînement. On était mieux organisés et plus déterminés», estimait Amadou Breux, au terme de l’affrontement. Des valeurs défensives qui pourraient permettre aux Suisses de rester dans la division.
Des Yverdonnois pour défendre la Nati
C’était sa troisième sélection sous les couleurs nationales. Appelé pour pallier à l’absence d’un joueur blessé, Amadou Breux était l’unique Yverdonnois de la Nati. Mais il n’est pas le seul papable: Cyril Coulot est un habitué du XV helvétique, mais est blessé; Francisco «Pancho» Aguer a dû refuser sa sélection, partant pour l’Argentine, son pays d’origine; Grégoire Leresche se remet peu à peu de sa blessure à un genou.
«On peut aussi compter plusieurs jeunes qui progressent au sein du club et qui seront, dans le futur, des candidats pour l’équipe suisse, souligne Grégoire Leresche. En plus, l’école de rugby fonctionne bien: le club parvient à intéresser les enfants et à les garder en les intégrant ensuite à la première équipe. Ce qui rassure aussi les anciens!»
Si le rugby suisse ne compte pas encore un réservoir gigantesque, la Romandie porte haut les couleurs de l’ovalie: sur le terrain des Vuagères, les joueurs de clubs romands étaient nombreux, dont au moins trois Vaudois: «Forcément, cela me réjouit, souligne le président de l’Association vaudoise du rugby, et ex-RCY, Thierry Pidoux. Mais c’est surtout le résultat qui était important aujourd’hui. C’est toujours bon de terminer l’année avec une victoire.» Un rugby vaudois qui souhaite aussi profiter de l’intégration aux Jeux Olympiques de la variante à VII de la discipline pour poursuivre sa progression.
