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La gare de Vallorbe à la recherche de son lustre d’antan

27 octobre 2014

Le site historique où travaillaient, à l’époque, près de 170 personnes n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été. Mais la situation pourrait changer. Différents projets sont à l’étude, dont, entre autres, la création de logements dans le bâtiment.

La Municipalité de Vallorbe pense qu’il est l’heure de redonner de sa superbe au site de la gare et à ses bâtiments historiques. Un avis que semblent partager les CFF. © Michel Duvoisin

La Municipalité de Vallorbe pense qu’il est l’heure de redonner de sa superbe au site de la gare et à ses bâtiments historiques. Un avis que semblent partager les CFF.

Un hall d’entrée léthargique. De longs quais déserts. Un buffet où il n’est plus possible de passer commande depuis plusieurs années. La gare de Vallorbe est, hors des périodes d’agitation sporadique d’arrivée ou de départ de trains, un véritable no man’s land. Un concentré d’infrastructures démesurées que le voyageur en provenance de Paris aura hâte de troquer contre des endroits correspondants mieux à la Suisse des prospectus. Consciente de cette mauvaise carte de visite, la Municipalité de la Cité du fer souhaite redonner son lustre d’antan à un site qui servait, à l’époque, de place de travail à près de 170 personnes.

«Il s’agit d’une gare internationale, historique, qui a vu passer des trains comme l’Orient-Express. Si les murs pouvaient parler, ils auraient beaucoup de choses à raconter », relève le syndic de Vallorbe Stéphane Costantini, sur un quai numéro deux dépourvu de toute activité en ce début d’après-midi. L’antithèse de ce qu’il a vécu enfant.

Rouvrir le buffet de la gare

Les quais vides sont bordés de bâtiments à l’abandon depuis des années. © Michel Duvoisin

Les quais vides sont bordés de bâtiments à l’abandon depuis des années.

Une rencontre organisée il y a environ un mois et demi avec les CFF, propriétaires des lieux, lui donne bon espoir de se rappeler, à terme, aux bons souvenirs du passé. «Les relations avec les autorités communales sont très bonnes. La discussion a porté, entre autres, sur l’avenir du bâtiment de la gare. Il s’agit d’un grand édifice, sur une ligne importante. L’objectif des CFF consiste à trouver les meilleures idées pour en améliorer l’utilisation », indique Frédéric Revaz, porte-parole de l’ex-Régie fédérale.

Parmi les pistes privilégiées, Stéphane Costantini évoque la création de chambres d’étudiants ou de logements pour les personnes travaillant à Vallorbe dans le corps de bâtiment principal. A cela s’ajoute la volonté de rouvrir le buffet de la gare et de trouver une nouvelle affectation, «dans le tertiaire», aux nombreux locaux à l’abandon, le long des quais 2 et 3. Le syndic signale que les CFF ont l’intention de procéder à la réfection de la charpente de ces derniers, ainsi que de rehausser les quais pour réduire l’écart avec la première marche des trains. A plus brève échéance, l’ex régie fédérale veut adapter l’accès aux quais aux personnes handicapées. Un projet actuellement à l’enquête.

Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, la direction de TGV Lyria a confirmé l’importance de la gare de Vallorbe à ses yeux, un arrêt qu’il n’est, à ce jour, pas question de remettre en cause.

 

Un axe de communication stratégique

Corridor au coeur du massif jurassien, Vallorbe reste un axe de communication de première importance, tant d’un point de vue routier que ferroviaire. Selon les propos de l’adjudant d’état-major Bernard Bapst, chef du Service des stupéfiants de la Région Vaud-Valais, «autant de camions transitent par la douane de Vallorbe que par celle de Bardonnex». Pour désengorger cette route aux heures de pointe, un train des frontaliers a, par ailleurs, été mis en place en décembre 2012.

Quant à la gare du Day, le canton de Vaud fait de son aménagement une «priorité», annoncée par Nuria Gorrite, la conseillère d’Etat cheffe du Département des infrastructures et des ressources humaines. L’objectif de l’intervention? Relier Lausanne à la vallée de Joux sans changement de train. «Il y aura une séparation au Day depuis Lausanne. La moitié du convoi ira à Vallorbe, l’autre à la Vallée», précise Stéphane Costantini, syndic de Vallorbe. Il tient toutefois à souligner la volonté de la Municipalité de veiller à ce que l’augmentation de l’offre sur le site du Day ne se fasse pas au détriment de la gare de Vallorbe.

Ludovic Pillonel

 

La gare de Vallorbe en quelques dates clés

Surplombant Vallorbe, la gare est située à 806 mètres d’altitude, quelques dizaines de mètres audessus de la localité. La raison de ce positionnement en hauteur remonte à 1870, date de l’inauguration de l’ancienne gare et de l’ouverture de la ligne Lausanne- Vallorbe. En vue d’un raccordement avec la ligne Jougne-Pontarlier en 1875, l’emplacement de la gare a été décidé afin «d’harmoniser l’altitude de la gare avec la continuation de la ligne française», confie Gérard Vuadens, conservateur du Musée du chemin de fer de Vallorbe. En parallèle, les liaisons ferroviaires se développent avec la vallée de Joux. En 1886, une ligne allant jusqu’au Pont est ouverte, suivie, en 1899, par un prolongement jusqu’au Brassus. La gare actuelle a été inaugurée en 1913, deux ans avant le Tunnel du Mont-d’Or, qui a permis une économie de 17 kilomètres sur la ligne allant à Dijon. Beaucoup plus petite, l’ancienne gare a, quant à elle, été détruite. Enfin, c’est en 1894 que le TGV arrive à Vallorbe.

Camille Bardet