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La gloire à portée de bras
© Michel Duperrex

La gloire à portée de bras

16 juin 2022

Alexandre Farina et le RCY disputent la grande finale du championnat, samedi au Stade municipal. Il faudra gérer le contexte, la pression… et l’adversaire.

La date est connue de tout le petit monde du sport yverdonnois: la dernière fois qu’un club a été sacré champion de Suisse de première division remonte à 1987 et 1988 et, déjà, les rugbymen avaient permis à la capitale du Nord vaudois de briller à travers le territoire. Plus de trente ans plus tard, les héritiers des fiers guerriers du Nord sont à 80 minutes de regagner le trophée le plus prestigieux du monde du rugby. Ils viennent de la région, mais aussi de France, pour la plupart, de Pologne et d’Afrique du Sud, et tous ont le même rêve: devenir champions de Suisse.

«Il faudra gérer le contexte, c’est sûr», prévient Alexandre Farina, l’entraîneur de cette conquérante troupe, qui a exceptionnellement quitté son terrain des Vuagères cette semaine pour se préparer au Stade municipal, théâtre de cette finale très attendue et lors de laquelle le grand public est espéré nombreux. «Nous nous entraînons deux fois au Stade municipal cette semaine afin de nous imprégner du lieu. Je suis très sensible au ressenti, aux sensations, et c’est important de s’approprier le lieu», explique l’entraîneur du RCY, qui ajoute que les repères visuels sont essentiels dans ce sport si particulier et exigeant qu’est le rugby. «Pour nos buteurs, déjà, c’est bien de pouvoir s’entraîner deux fois sur le terrain où nous jouerons. Pour les lanceurs en touches et pour les porteurs aussi, ils peuvent prendre des marques dans les tribunes, par exemple, et les garder en tête pour samedi.» Des détails, certes, mais qui pourraient peser lourd samedi. «Le rugby, c’est aussi un sport de précision», détaille Alexandre Farina, qui n’a cependant pas pris que les buteurs et les lanceurs avec lui au Stade municipal cette semaine. Les «gros», ceux qui poussent en mêlée notamment, ont peut-être moins besoin de repères visuels, mais ressentir l’atmosphère du lieu est tout aussi important pour eux.

«Et puis bon, en quittant les Vuagères pour le Stade municipal une semaine, on trouve des vestiaires, des douches, de l’eau… Ça nous fait tout drôle», sourit Alexandre Farina, impatient, comme tout le monde au RCY, que le dossier des nouveaux vestiaires avance. «Nous sommes super bien accueillis par Yverdon Sport, il faut le souligner. Nous sommes reçus comme des rois et nous sommes très reconnaissants», enchaîne le technicien, qui prépare activement son équipe afin qu’elle soit le plus prête possible samedi au coup d’envoi. «Le contexte sera différent de la saison régulière, le lieu aussi, le public, l’horaire… On devra s’adapter. Mais on va aussi changer le moins de choses possibles dans l’approche.» Pour rugir sur le terrain dès le coup d’envoi et ramener le trophée à Yverdon, 34 ans après.

«GE PLO», adversaire en pleine confiance

 

13-10 et 24-12. Yverdon a certes battu deux fois «GE PLO», la version orale de «Genève Plan-les-Ouates», lors de la saison régulière, mais cela ne présage en rien du match de samedi, à en croire Alexandre Farina. «Ce sera du 50-50, je ne cherche pas à enlever de la pression à mon équipe en disant cela, je le pense vraiment», prévient l’entraîneur du RCY, qui s’attend à un match très compliqué.

Après avoir très largement battu Avusy (43-7), autre équipe genevoise, en demi-finales, et surtout copieusement dominé la saison régulière, le RCY devrait pourtant faire figure de favori logique de cette finale, mais ce ne sera pas le cas, à en croire le Parisien de 46 ans.

«Il y a l’Yverdon du championnat et il y a le GE PLO du championnat. Oubliez tout ça. Celui qui sortira vainqueur du terrain samedi, ce sera celui qui saura le mieux gérer ses émotions et qui saura être le maître des détails, ceux qui font la différence lorsque c’est très serré», estime le technicien, qui met en garde concernant le «trend» favorable que vit actuellement Plan-les-Ouates.

«Ils étaient dans le ventre mou à la trêve hivernale et ont fait une grosse fin de saison pour accrocher les playoffs. Et ils sont allés gagner en demi-finales sur le terrain de Grasshopper, ce qui est très difficile, donc chapeau à eux. On s’attend à une grosse opposition samedi.»

Les Genevois ont en effet gagné quatre de leurs cinq derniers matches de saison régulière, plus la demi-finale, et arrivent donc en confiance à Yverdon.

 

Une journée entière de festivités avec la grande finale à 17h30

 

Les portes du Stade municipal s’ouvriront à 11h30 samedi pour le «Suisse rugby finals day», la fête de fin de saison du rugby helvétique. Que le RCY participe ou non à la finale, tout était planifié d’avance avec huit différentes finales des championnats de Suisse, dont les M16, les M18, la LNC, la LNB féminine, la LNB masculine, la LNA féminine, la finale des réserves… Tout ce petit monde s’affrontera dès 12h sur les différents terrains du Stade municipal.

La grande finale, celle opposant Yverdon à Genève Plan-les-Ouates aura lieu dès 17h30, sur le terrain principal bien sûr.

Des stands seront à disposition pour manger, mais aussi pour boire et oublier un instant la chaleur, ainsi que faire honneur à la mythique troisième mi-temps, si importante dans le milieu de l’Ovalie.

Tim Guillemin