Logo

La grande année de Laurent Willenegger

24 novembre 2016 | Edition N°1878

Giez – Le peintre et illustrateur du Nord vaudois achève, aujourd’hui, son marathon artistique d’un an. Un livre et des expositions sont à venir.

Laurent Willenegger en plein travail. ©DR-Laurent Willenegger

Laurent Willenegger en plein travail.

Il se fond dans la nature comme la nature est fondue en lui. Ce jour là, il faut aller le débusquer à l’embouchure du Mujon. C’est là qu’il a dressé sur son trépied l’indispensable lunette d’observation qui lui permet de cadrer la scène à peindre. C’est aussi là, dans un déballage de porte-mine, palette et pinceaux, qu’il a déployé «son bureau» en forme d’atelier grandeur nature pour capturer faune, flore ou insectes, selon ce que le monde lui donne à voir.

15 novembre, mouettes à Yverdon- les-Bains. ©DR-Laurent Willenegger

15 novembre, mouettes à Yverdon- les-Bains.

Sur ses genoux, sous son geste élégant et sûr, l’aquarelle prend forme et émerge telle une photo plongée dans son bain de révélateur. «J’adore ce travail en extérieur. On est dans l’instant, le trait n’est pas forcément exact, fidèle, mais il ressort du dessin quelque chose de la vie impossible à saisir dans le travail en studio», glisse Laurent Willenegger, tout en peignant un couple de canards, les mains gantées.

Ce travail matinal et souvent solitaire, c’est une partie de celui qui l’occupe depuis le 24 novembre 2015 et qu’il achève aujourd’hui Une performance artistique en forme de défi personnel qu’il a baptisée «La Grande année».

Trente ans d’expérience

11 novembre, Sainte-Croix. ©DR-Laurent Willenegger

11 novembre, Sainte-Croix.

Elle apparaît comme une sorte de retour aux sources pour ce peintre et illustrateur, jeune de 41 ans, mais riche de trente années d’expérience. Tout jeune et déjà doué d’un joli coup de crayon, à 11 ans, il a gagné un concours en dessinant, une année durant, les oiseaux du jardin de la maison familiale d’Yverdon-les-Bains.

«Cela m’a ouvert des portes du Cercle ornithologique et des sciences naturelles d’Yverdon (Cosny), ou de la station de Sempach. J’en étais tout ébahi», se souvient-il. Des institutions pour lesquelles il prête toujours son talent, tout comme pour les scientifiques qui le sollicitent pour leurs travaux.

27 octobre, Héron, à Yverdon-les-Bains. ©DR-Laurent Willenegger

27 octobre, Héron, à Yverdon-les-Bains.

Ainsi, il lui a fallu concilier sa «Grande année» avec ses autres obligations professionnelles. C’est pourquoi il a limité ses déplacements au lac, au Jura, un peu aux Alpes et à une escapade estivale dans les Cyclades. Et tandis qu’il termine son travail, des ornithologues amateurs viennent lui signaler la présence dans le voisinage d’un beau spécimen de goéland pontique. Un garçonnet descend de sa trottinette pour lui montrer des oiseaux au loin, un groupe de marcheuses le salue en passant dans un cliquetis de bâtons… «Les gens ont pris l’habitude de me voir», confie l’artiste qui, ponctuellement, a convié le public à le rejoindre pour un moment d’échange et de partage.

Dimanche dernier, dans les zones humides du Creux-de- Terre, à Chavornay, «vingt-deux personnes sont venues discuter et échanger, c’était vraiment bien. Cette expérience a nourri une grande motivation, celle de peindre autour de chez moi, ce que je ne fais autant que je le voudrais», conclut-il, non sans se retourner sur le «plouf» produit par le martin-pêcheur qu’il avait repéré dans le voisinage.

Mais oui, il peint des oiseaux, même quand le temps est un peu froid…

Vivement le printemps

Chaque jour, Laurent Willenegger a peint une aquarelle, l’a scannée et préparée en vue d’un recueil auto-édité de 380 pages qui sortira en mai 2017. Auparavant, ses œuvres seront exposées deux fois en plein air et proposées à la vente. Revêtues d’un plastique protecteur et fixées à un câble, telles des linges séchant au vent, elles habilleront l’esplanade du Château de Prangins, le samedi 20 et le dimanche 21 mai 2017. Puis les samedi 10 et dimanche 11 juin, elle seront accrochées dans le parc de la propriété morgienne «La Prairie». D’autres aquarelles seront encore à découvrir à la Galerie La Chaumière, de Montricher, du 3 au 17 décembre prochain.

Voir aussi www.wildsideproductions.ch

 

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Philippe Villard