La grande salle part en fumée

Le bâtiment s’est embrasé, lundi soir, sous le regard des habitants d’Orzens impuissants. Il ne reste aujourd’hui plus rien du dernier lieu de rencontre du village.

Le feu s’est propagé très rapidement, et les causes de l’incendie ne sont pas encore connues.

Les habitants d’Orzens ont assisté, horrifiés, à un spectacle de désolation, lundi soir. La grande salle du village est partie en fumée vers 23h. «En 45 minutes, il ne restait plus rien ! Le bâtiment était sec de chez sec», s’émeut Jeanine Gonin, une habitante du village.

Malgré la rapide intervention d’une cinquantaine de sapeurspompiers du Gros-de-Vaud et du Nord vaudois, la grande salle, principalement construite en bois, est complètement détruite. Le sinistre, qui n’a fait aucun blessé, a été maîtrisé vers une heure du matin, sous le regard des villageois accablés par ce sinistre.

La Municipalité, qui s’était retrouvée pour son souper de fin d’année, s’est rapidement rendue sur les lieux. «Nous sommes arrivés vers 23h, les pompiers étaient déjà en route, raconte le syndic Thierry Perey. Tout était déjà en feu, c’était très impressionnant.»

Un véritable brasier

Une cinquantaine de sapeurs-pompiers ont été mobilisés.

Heureusement, personne n’occupait la salle au moment de l’incendie et les bâtiments aux alentours n’ont pas été touchés. «Il n’y avait pas de vent, explique Frédéric Burkhard qui a rejoint ses parents, voisins de la grande salle. Nous avons tout de même surveillé la façade de notre maison jusqu’à l’extinction des flammes.» Une famille qui n’était pas rassurée, malgré la présence de nombreux soldats du feu. «La chaleur du brasier se faisait sentir au travers des vitres», explique l’architecte et sculpteur qui a grandi à Orzens.

Noël gâché

Un village pour lequel la grande salle n’était pas qu’un simple bâtiment. «C’était l’âme de notre commune», indique Jeanine Gonin qui avait prévu de fêter Noël en famille dans ce lieu. La bâtisse accueillait tout ce qui faisait l’animation d’Orzens, dont la jeunesse, ainsi que les spectacles du choeur mixte et de la troupe de théâtre.

La commune ne comptant plus aucun bistrot, la salle était le lieu de rencontre des villageois. «Nous avons besoin d’un tel endroit », admet, consterné, le syndic sans pouvoir s’avancer sur les projets de reconstruction avant d’en avoir discuté avec ses collègues.

«Nous avons travaillé de génération en génération dans cette salle, relate Frédéric Burkhard. Mon grand-père avait refait la charpente lors des rénovations et il fabriquait, tout comme mon père et moi, les décors pour le théâtre.»

Le bâtiment disparu était l’ancien battoir du village. Peu à peu déserté, le lieu avait complètement été rénové. Il était devenu, après d’importants travaux, la «magnifique» grande salle d’Orzens, comme l’indiquent les archives d’Yverdon Revue. La construction avait été inaugurée dans la joie par un traditionnel bal lors du Nouvel-An 1951.

Réunion de crise pour le choeur mixte

Il ne reste plus rien de la grande salle d’Orzens.

C’est la consternation au sein du Choeur mixte Orzens-Oppens. Son spectacle devait avoir lieu début janvier dans la grande salle, partie en fumée avec les décors qui étaient déjà prêts et installés sur la scène.

Une réunion de crise à remplacé la répétition d’hier soir pour trouver une solution et se mettre d’accord sur ce qu’il adviendra du spectacle annuel. Chaque année, plusieurs soirées sont normalement animées par un spectacle mélangeant musique et théâtre, qui plaît énormément. «L’événement attire beaucoup de monde dans le village, affirme Jeanine Gonin, vivant depuis plus de 40 ans à Orzens. Des gens de Genève, du Jura et même du Valais font le déplacement pour cet événement et les cinq soirées sont constamment complètes.»