Logo

La grande soif des chalets d’alpage

26 août 2009

Le beau temps du mois d’août ne fait pas que des heureux! Les chalets d’alpage et leurs bovins tirent la langue et doivent amener des milliers de litres d’eau en altitude. La situation rappelle l’été 2003, encore gravé dans toutes les mémoires.

Le chalet «La Poyettaz» a déjà monté 70 000 litres d’eau cette année, pour abreuver les bovins, lesquels peuvent boire jusqu’à 120 litres par jour!

Le chalet «La Poyettaz» a déjà monté 70 000 litres d’eau cette année, pour abreuver les bovins, lesquels peuvent boire jusqu’à 120 litres par jour!

«On a dû charrier de l’eau, ce n’était pas arrivé depuis 2003!» André Barraud, au chalet des Cernys, a de la mémoire et la sécheresse de ces dernières semaines l’a obligé, à l’image de nombre de ses camarades des chalets d’alpage, à amener de l’eau en altitude. Beaucoup d’eau. «J’en suis à 35 000 litres», estime André Barraud.

La Commune de Ballaigues, comme dans la majorité des cas, prend certes tous les coûts à sa charge, mais l’investissement logistique est lourd, comme pour Henri Poncet et son fils Etienne, exploitants du chalet «La Poyettaz», qui accueille 60 magnifiques Simmental. Ces producteurs de fromage ont déjà amené 70 000 litres d’eau depuis Ballaigues, et devraient arriver à 100 000, soit… 10 voyages! Là aussi, la Commune prend l’eau à sa charge, mais le transport est aux frais des deux hommes. «Un projet de citerne de 100 000 litres est en cours, avec la Commune de Ballaigues, mais pour l’heure, nous devons charrier l’eau nous-mêmes lorsque la canicule s’installe comme ces dernières semaines. Nos vaches boivent entre 100 et 120 litres par jour, faites le calcul!», explique Etienne. Si d’autres chalets ont l’eau courante, comme La Thiolle, ou ont un réservoir assez conséquent, comme Grangeneuve, tous ne sont pas aussi bien lotis et le manque d’eau devient gentiment un problème. Exploitant du chalet depuis 1953, Henri Poncet se rappelle avec exactitude des étés les plus chauds: «1962, 1976 et 2003! Là, on parle vraiment de sécheresse, des années où nous avons dû charrier 300 000 litres d’eau! Il n’y avait plus d’herbe, plus rien. Là, on va juste dire qu’il a fait bon ces dernières semaines…»
Henri en a vu d’autres, c’est un fait, mais la situation, si elle n’est pas catastrophique, n’en est pas moins prise au sérieux. Des mesures d’urgence sont-elles prises? Etienne sourit: «Disons que pour économiser, on boit un peu moins d’eau!» Le message est passé!

Timothée Guillemin