Logo

La grogne monte au sein de Nestlé

17 février 2015

Orbe – Le syndicat Unia a décidé de rendre publiques les conditions dans lesquelles la multinationale s’est séparée de certains employés. Deux d’entre eux témoignent.

Yves Defferrard et Unia ne cautionnent pas la manière de faire de Nestlé. © Pillonel

Yves Defferrard et Unia ne cautionnent pas la manière de faire de Nestlé.

En 2013, Nestlé annonçait qu’il se séparait d’une vingtaine d’employés de son site de Vers-chez-les-Blancs. Une année plus tard, vingt-quatre collaborateurs de la fabrique Nescafé d’Orbe seraient mis à la retraite anticipée début 2015, communiquait la multinationale. Dans ces deux cas, le sort réservé aux collaborateurs fait bondir le syndicat Unia, qui a organisé, hier dans ses locaux, une conférence de presse à ce sujet.

Responsable du secteur industrie Unia Vaud, Yves Defferrard a tout d’abord tenu à distinguer les méthodes employées sur les deux sites. Alors qu’à Vers-chez-les-Blancs, les annonces de ruptures de contrat sont intervenues de manière «brutale», sans possibilité de négociation collective: en bref, une manière de procéder «indigne de Nestlé», la situation a été différente à Orbe, avec la mise en place d’un plan de soutien comprenant diverses mesures, dont le financement d’un pont AVS. S’il souligne cette évolution positive sur le sol urbigène, le responsable syndical n’est pas pleinement satisfait. Selon lui, certains collaborateurs sont «laissés sur le carreau» par la décision prise par leur employeur.

Chômage nécessaire

Paulo, qui comptabilise 45 ans de boîte, fait partie des cas de rigueur évoqués par Yves Defferrard. Ce thermiste débiteur d’une pension à sa femme et à son enfant a été contraint de s’inscrire au chômage. «C’était la seule solution. Après le paiement de toutes les factures, il ne me serait rien resté pour manger», signale-t-il.

Un petit peu moins mal loti, son ancien collègue Pierre-Alain, mécanicien-électricien (31 ans de service) envisage, lui, de se serrer la ceinture pour ne pas solliciter cette aide de l’Etat. «Je n’a jamais été au chômage. Cela serait une honte pour moi», avoue-t-il. L’absence de considération pour ces employés fidèles a également été dénoncée par Yves Defferrard.

Le porte-parole de Nestlé Philippe Oertlé relève qu’«en ce qui concerne le cas d’Orbe, nous avons informés Unia ainsi que les collaborateurs concernés en date du 11 mars 2014. Depuis cette date, le syndicat a été associé à l’accompagnement de ces derniers. Au demeurant la grande majorité d’entre eux ont été satisfaits du plan de soutien».

Ludovic Pillonel