La HEIG-VD propose une nouvelle formule
4 octobre 2024 | Texte et photos: I. Ro.Edition N°3802
Il est désormais possible d’obtenir un bachelor en intégrant la pratique. La haute école tisse de nouveaux liens avec l’économie.
Les liens entre la HEIG-VD et l’économie remontent à plusieurs décennies. Lorsqu’une entreprise a un problème technique, elle peut demander à la haute école de l’aider à le résoudre. Et souvent, cette collaboration nourrit le travail de diplôme d’un étudiant. Un pas supplémentaire, qui conduit à resserrer les liens et à offrir aux étudiants une fantastique opportunité de se confronter à la pratique, a été franchi : l’opportunité d’obtenir un bachelor intégrant la pratique (PiBS).
La HEIG-VD a consacré, mercredi, un 5 à 7 à la présentation de cette formule d’études en plein développement, à la fois pour susciter l’intérêt des entreprises, mais aussi de ceux qui pourraient choisir une telle filière. «Les grandes entreprises, les PME et la formation post-obligatoire démontrent un intérêt pour la préparation de la relève » , a expliqué en préambule Ana Maria Nogareda, directrice générale de la HEIG-VD.
Cette formule d’études dans le domaine de l’ingénierie, orientée vers la pratique, est l’un des moyens de faire face à la pénurie qui s’annonce. «Le succès repose en grande partie sur des partenariats solides entre le monde académique et l’industrie » , a encore déclaré la directrice générale. Le nombre d’étudiants intéressés ne cesse de progresser.
Depuis la rentrée de septembre, ils sont une quarantaine à pratiquer cette formation en alternance, dont l’organisation permet une certaine flexibilité. Même si, globalement, l’étudiant passe 40% de son temps en entreprise, et le reste à la haute école. « Nous avons créé des conditions favorables pour les jeunes et vos secteurs d’activité», a souligné Ana Maria Nogareda.
Pénurie et nouvelles perspectives
Directeur général adjoint de la haute école, Jean-Marc Seydoux a rappelé qu’à l’horizon 2030, il va manquer quelque 30 000 ingénieurs en Suisse. Dans le canton de Vaud, au terme de la scolarité obligatoire, un tiers des jeunes gens choisissent la voie professionnelle, et les autres, la voie académique. En moyenne suisse, c’est l’inverse…
D’où la nécessité de proposer de nouvelles perspectives aux gymnasiens qui, maturité en poche, rechignent à poursuivre dans la voie académique. C’est dans ce contexte que s’inscrit le programme PiBS. Quatre ans durant, l’étudiant en bachelor partage son temps entre l’école et une entreprise partenaire.
Des témoignages motivants
Et pour illustrer les objectifs et la réalité, rien de tel que des témoignages. Cécile Flückiger, cadre aux ressources humaines de Kudelski, leader mondial de la sécurité informatique, a expliqué qu’il était nécessaire pour son entreprise «d’attirer des talents et de les retenir». Et d’ajouter : « PiBS répond en grande partie à nos défis actuels. Il nous donne accès à des profils IT (technologie en devenir. »
Kudelski s’est engagé en 2021 dans ce programme et le groupe emploie actuellement sept stagiaires – dont deux femmes – répartis entre la première et la quatrième année. Et deux anciens étudiants PiBS ont déjà été engagés.
Pour l’entreprise, l’apport de ces jeunes gens est important, tant du point de vue de la motivation de l’ensemble du personnel, qu’en raison de leurs « idées plus fraîches » . Pour les étudiants, c’est une occasion de se confronter à la réalité tout en obtenant un salaire qui contribue à financer leurs études.
Représentants des TL (Transports publics de la région lausannoise), Charlotte Fine et Régis Marchon ont évoqué une expérience tout aussi positive. Confortée sur scène par Ilian Topolov, de Grandson, stagiaire au Data Science de la compagnie.
Quant à Martin Kernen, de Planair, dont le siège régional est à Y-Parc, il a expliqué pourquoi son entreprise, qui emploie 160 collaborateurs dans ses bureaux de Suisse romande et de l’est de la France, s’est engagée comme partenaire, en l’occurrence pilote, dans une nouvelle filière de la haute école ouverte au programme PiBS.
Un chef de Département comblé
Dans cette semaine quasi exclusivement dédiée à la formation professionnelle, initiale et supérieure, le conseiller d’Etat Frédéric Borloz a sans doute apprécié à leur juste valeur ces témoignages, car cette nouvelle possibilité de formation s’inscrit dans les objectifs du Département en charge de la formation, qui consistent notamment à rapprocher l’exception vaudoise de la moyenne suisse, sachant, il ne cesse de le marteler, que tous les chemins mènent à Rome, entendez qu’on peut arriver tout en haut par la voie professionnelle ou la voie académique.
Il reste aux jeunes gens, et à leurs parents, à l’entendre.