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La même passion du stade Steaua au terrain des Tuileries

24 juillet 2014

Football – De Câmpina à Grandson, de la première division roumaine à la 2e ligue vaudoise, Daniel Costescu porte toujours le même amour pour sa famille et le football.

Le regard de passionné de Daniel Costescu, qui vient d’avoir 38 ans.

Le regard de passionné de Daniel Costescu, qui vient d’avoir 38 ans.

Vendredi 19 novembre 1999, Daniel Costescu s’offre un triplé au stade Steaua, l’antre du plus grand club roumain de l’histoire, le mythique Steaua Bucarest, devant près de 20 000 personnes. 13 ans, 10 mois et 24 jours plus tard, l’attaquant roumain frappe à nouveau trois fois… au terrain des Tuileries, contre Baulmes, en 2e ligue vaudoise devant 100 personnes ! Lui, l’ancien pro désormais licencié au FC Grandson-Tuileries, a su garder la même ardeur du serial-buteur et surtout la même passion.

Une passion pour le ballon rond qui lui est venue naturellement lors de son enfance à Câmpina, petite ville de même envergure qu’Yverdon située à 100 kilomètres au nord de Bucarest. Le Nord-Vaudois d’adoption évoque cette époque avec nostalgie : «Quand j’avais 8 ans environ, on se retrouvait avec les jeunes du quartier et on disputait des petits tournois. On se prenait pour les grandes stars du Steaua.»

Comme une évidence

D’après lui, jouer au football était naturel pour tous les jeunes garçons roumains à son époque. Parmi eux, il y en a un qui est très vite sorti du lot : le père de Daniel Costescu s’est rapidement rendu compte que son fils avait un «truc» en plus. Mais avant de le laisser se lancer dans le football, ses parents l’ont poussé à finir ses études au lycée. Ce qu’il fera avec succès, avant de signer son premier contrat en première division en 1998, à 22 ans, au Petrolul Ploiesti, le club de sa région. Il y passera ses années les plus prolifiques pendant six saisons.

C’est pendant cette période faste qu’il fait la connaissance de sa femme, Cristina : «On s’est rencontré par hasard dans la rue. Elle était avec ses amies qui m’avaient reconnu. Mais Cristina n’avait aucune idée de qui j’étais ! On a quand même vite accroché et on est toujours ensemble aujourd’hui», dit-il avec un large sourire.

Plongé dans ses souvenirs, il se rappelle alors d’un but venu d’ailleurs, en 2002. «C’est un match vital contre la relégation. On est mené 0-1 et je rentre à la 85e. Deux minutes plus tard, j’obtiens un penalty. 1-1. A la 91e, nos adversaires font monter le gardien sur un corner, car ils avaient besoin des trois points. Le ballon revient sur moi. Je cours jusqu’au rond central et je frappe des septante mètres. Le stade est en délire, cela reste mon but préféré. Mon heure de gloire !» Cet instant, il le racontera sans doute à sa fille Emilia et il se le remémore avec sa femme Cristina, qui a toujours été d’une aide précieuse pour lui. «Elle a fait beaucoup de sacrifices durant ma carrière pour que je puisse vivre mon rêve de footballeur. Je lui dois beaucoup.»

Conquis par la région

Après quelques saisons à naviguer entre différents clubs, Daniel Costescu et son épouse ont décidé d’aller vivre à Barcelone, avant de rebondir dans la région en 2011. «Le FC Baulmes me proposait un beau projet et j’ai tenté le coup !» Conquis par le Nord vaudois, les Costescu décident de vivre ici. Pourquoi ? «Parce que la vie est plus calme ici qu’à Barcelone», explique- t-il. Aujourd’hui, séduit par le projet de Carlos Rangel, le Roumain lie maintenant un poste d’attaquant à la «une» de Grandson avec un rôle d’entraîneur-assistant en 3e ligue avec la «deux».

Sa carrière de joueur approche de la fin, mais qui sait, peut-être verra-t-on le nom d’Emilia Costescu dans la ligne d’attaque du FC Yverdon Féminin dans une quinzaine d’années. Son père ne lui met pas la pression. «Si elle veut faire du tennis ou du volley, ça m’ira aussi. Tant qu’elle pratique un sport qui lui plait ! Car sans passion, il vaut mieux s’arrêter.» La passion du football, le moteur qui aide Daniel Costescu à continuer de faire pleurer les gardiens de 2e ligue comme il le faisait en D1 roumaine.

Sandozan Kandasamy