Yverdon-les-Bains – La séance d’information sur la place d’Armes a attiré la foule mercredi soir. La Ville a été assaillie des questions de la population.
Le projet de parking souterrain de la place d’Armes a déjà suscité moult revendications auprès du public. C’est pourquoi lorsque la Ville a décidé de présenter les étapes de ce qui se dessine comme le grand dossier de la législature actuelle, elle a opté pour une «opération séduction». C’est du moins le sentiment que partageaient certains membres de l’assemblée, réunis jeudi soir à l’Aula Magna. La Municipalité n’avait d’ailleurs pas hésité à mettre le paquet pour assurer un maximum de visibilité à son évènement (lire encadré ci-dessous).
Après les explications officielles, les autorités, venues en force, sont passées sur le gril. Mais autant dire qu’il n’y a quasi pas eu de questions sur l’aménagement en surface qui était pourtant au cœur de la présentation du jour. De nombreux participants s’accordaient à dire que le projet est «nécessaire» et «magnifique». La plupart des interrogations tournaient donc plutôt autour de la mobilité.
Passer de 14 000 à 4000 véhicules
Dès la première prise de parole du public, la tension est montée d’un cran. «La zone 20km/h qui est proposée à la rue des Remparts est présentée par le Service de la sécurité comme étant favorable dans un milieu avec un faible trafic. Or j’ai du mal à croire qu’à cet endroit, qui est le seul point d’accès et de sortie d’un parking de mille places, il va y avoir un faible trafic», a lâché d’entrée de jeu une habitante, sous les applaudissements du public.
«Souvenez-vous de l’expo.02, la rue des Remparts en zone 20 km/h, c’était juste magnifique», a répliqué le commandant de Police Nord vaudois Pascal Pittet. De son côté, la responsable de filière Mobilité d’Yverdon-les-Bains, Vesna Stankovic, a expliqué que l’un des grands objectifs de la Municipalité, ainsi que de l’agglomération, est de limiter le trafic transit au centre-ville. Les conducteurs seront donc invités à emprunter des voies externes, comme la rue du Midi, l’avenue des Sports, la route de contournement et l’autoroute pour traverser d’un bout à l’autre la Cité thermale. En termes de chiffres, cela signifie de réduire le passage des véhicules au centre-ville de 12 ou 14 000 à 4000. Pour cela, la collaboratrice a évoqué différentes pistes envisageables: ouverture du quai de la Thièle en double sens, fermeture du goulet du casino et de la rue de l’Ancien-Stand. Et, en contre partie, une extension de 200 à 600 places minimum à la vélo-station de la gare.
Des paroles qui ont fait bondir plusieurs membres de l’assemblée, voire renforcer la colère de certains, notamment ceux qui vont subir de plein fouet le report du trafic. «L’idée n’est pas de tout expliquer maintenant car il y aura une séance d’information, pointe Vesna Stankovic. On va devoir évaluer et adapter nos mesures d’accompagnement.»
Les réponses n’ont pas calmé le conseiller communal PLR Daniel Cochand: «Le vrai problème, c’est qu’il manque un plan de circulation.» Et Daniel Hofmann d’ajouter: «L’idéal serait que la circulation se fasse dessous, même si j’ai compris que c’était techniquement et financièrement impossible.»
Des bus plus attractifs
D’aucuns ont aussi apporté leur soutien à la proposition de l’UDC Ruben Ramchurn pour l’introduction de bus gratuits le samedi. Un appel que le syndic Jean-Daniel Carrard a entendu et qui a permis au municipal de la Cohésion sociale, Jean-Claude Ruchet, de rappeler qu’il existe des bons de réduction des transports publics pour les seniors.
Une salle pleine à craquer
Debout le long du mur durant près d’une heure, assis sur les bords de fenêtres, recalés dans la salle des pas perdus, ou via la rediffusion en live, les citoyens ne voulaient pas en louper une miette. ©Christelle Maillard
La municipale des bâtiments et de l’urbanisme, Gloria Capt, était sous le feux des projecteurs, jeudi soir. Malgré la pluie de questions, elle semblait plutôt contente du déroulement: «Il faut qu’on débriefe, mais, d’après les questions, je crois que les gens avaient besoin de ces informations. Ce qui me conforte dans le choix des mesures que nous avons prises pour communiquer davantage avec le public, notamment par l’intermédiaire d’un médiateur, des cafés-rencontres, des vidéos en direct et des conférences durant le chantier.» Et l’élue PLR d’ajouter: «Je suis stupéfaite du nombre de personnes qui sont venues!» D’après les huissiers, ils seraient près de 300 à avoir fait le déplacement au château. C. Md
