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La Municipalité d’Yverdon a plein temps?

21 octobre 2009

Les conseillers communaux yverdonnois débattront prochainement de la pertinence de professionnaliser la Municipalité. Le débat sera nourri!

La Municipalité d'Yverdon-les-Bains in corpore.

La Municipalité d'Yverdon-les-Bains in corpore.

La question fait déjà parler d’elle dans le petit monde de la politique yverdonnoise: faut-il suivre l’exemple neuchâtelois et présenter aux citoyens une Municipalité composée de cinq professionnels, tous engagés à plein temps, mais élus par le peuple? Marianne Savary, députée et présidente du Conseil communal, y croit fermement et n’a pas hésité à déposer un postulat, alors qu’elle était encore conseillère communale: «Il y a derrière cette réflexion un souci d’efficacité. Les chefs de service, le côté opérationnel d’un dicastère, sont professionnels. J’estime que les Municipaux devraient l’être également, le côté politique étant tout aussi important.» Pour prendre une décision ou donner une orientation, rien de tel qu’une présence quotidienne, selon la députée écologiste.

Ne craint-elle pas avec ce postulat de fermer la porte du Conseil municipal aux plus petits partis… dont les Verts? «D’une certaine manière, oui, mais je constate également que le fait de passer à cinq municipaux augmente le champ de leurs compétences.» En résumé, un municipal sur cinq vaut mieux qu’un municipal sur sept. «Outre le souci d’efficacité, il est indéniable que la charge de conseiller municipal représente bien plus qu’un 50%», continue Marianne Savary, soutenue par une grande majorité de son parti.

Une population exigeante

Si seul le syndic est entièrement professionnel à Yverdon, il est vrai que les six autres municipaux consacrent largement plus de vingt heures par semaine à leur mandat. La situation a en effet extrêmement évolué lors des dernières années, la population demandant toujours plus à ses élus et «exigeant» de leur part une présence accrue sur le terrain.

Passer à cinq municipaux, une bonne idée? Pas forcément pour tout le monde, comme le confirme Jean-Louis Vial, conseiller communal UDC, lequel ne défendra pas ce postulat: «J’estime, et mon groupe va dans le même sens, que les élus doivent rester proches du peuple et ne pas être déconnectés de la réalité. Je conçois que le syndic soit professionnel, pour son travail de représentation, mais n’en voit pas l’intérêt pour les municipaux d’une ville de la taille d’Yverdon. Je ne suis pas du tout favorable à ce postulat, ni même à une augmentation du taux d’activité des municipaux». Voilà qui est clair, tout comme la position de Maximilien Bernhard, conseiller communal UDF et lui aussi député: «Nous n’en avons pas encore discuté en groupe, mais à titre personnel, je n’y suis pas favorable, notamment en ce qui concerne la réinsertion des élus.» Marianne Savary en est consciente: «Oui, la réinsertion est un problème, mais je suis convaincue que l’expérience gagnée lors des cinq, dix ou quinze ans passés dans un exécutif compensent largement cet état de fait.» Si certains candidats potentiels pourraient être découragés, en tant par exemple qu’indépendants, il est vrai que la «sécurité de l’emploi» pendant cinq ans pourrait peser dans la balance.

Suite des opérations? Le postulat sera discuté, vraisemblablement lors de la prochaine séance du Conseil communal. Un nouveau débat gauche-droite? Pas forcément, à en croire les avis récoltés. Quoi qu’il en soit, le postulat pourrait être intégré dans le nouveau règlement municipal et ainsi entrer en vigueur pour les élections de 2011. Celles-ci promettraient alors d’être sportives, le nombre des municipaux étant réduit de deux unités…

Timothée Guillemin