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La musique en folie
Oliva Rakotonanahary, professeur de basson et chef des Archets en folie entend bien faire rayonner le CMNV grâce à ses talents et, surtout, ceux de ses élèves.

La musique en folie

1 mai 2025 | Textes: Robin Badoux | Photo: Michel Duperrex
Edition N°La Région Hebdo no 9

La fin de la saison musicale approche à grands pas au Conservatoire de musique du Nord vaudois (CMNV). Samedi, se tiendront les traditionnelles portes ouvertes de l’école, suivies de deux concerts en juin. Le groupe d’élèves, Les Archets en folie, dirigé par Oliva Rakotonanahary (photo), y joueront notamment un rôle prépondérant.

Le CMNV rempile, cette année encore, pour un dernier trimestre intense. À côté des examens, professeurs et élèves des diverses sections se préparent, d’abord pour les portes ouvertes de l’établissement qui auront lieu ce samedi, puis pour les concerts à venir en juin. Au cœur de l’effervescence, l’orchestre Les Archets en folie fourbit ses violons, violoncelles, flûtes et instruments de percussion pour proposer de la musique de qualité lors de ces rendez-vous. «Les Archets en folie, c’est comme un mini-projet entrepreneurial pour faire rayonner l’institution», appuie Oliva Rakotonanahary, professeur de basson depuis un an et demi au CMNV qui a repris la direction du petit ensemble à côté de son poste d’enseignant. «Le Conservatoire avait besoin de quelqu’un qualifié pour diriger un ensemble, c’est pourquoi je me suis proposé», explique le bassoniste, qui dispose depuis 2021 d’un Master en direction d’orchestre.

Du geste à la musique

Pour l’instant, Les Archets en folie comptent une dizaine d’élèves de 7 à 12 ans, disposant d’une expérience instrumentale de deux à trois ans. «Mais le but, c’est de faire évoluer l’ensemble», espère leur professeur. Ainsi, l’orchestre aura l’occasion de se mettre en valeur lors des portes ouvertes de cette année avec la présentation d’un projet spécial mené conjointement avec le Petit Chœur du CMNV.

L’orchestre brillera également en juin lors de son concert Nature musicale au temple d’Yverdon. Une manière de présenter le fruit du travail des élèves, tout en apprenant à se préparer et à se produire en groupe. «Apprendre à jouer ensemble est très important pour un musicien. Cela permet aux jeunes de s’épanouir et c’est primordial pour ceux qui se destineraient à une carrière professionnelle.»

Les jeunes musiciens qui rejoignent Les Archets en folie ont également l’opportunité d’apprendre à suivre les gestes d’un chef d’orchestre, ce qui n’est pas toujours aisé. «On a souvent l’impression que les chefs brassent de l’air, mais c’est parce qu’il y a tout un langage non verbal. La main droite, rationnelle, donne la pulsation, tandis que la gauche donne la musicalité. Elle permet de monter ou baisser le volume par exemple. Il y a aussi toutes les expressions faciales. Si je veux plus d’agressivité, je vais le montrer avec mon visage. Mais au final, un chef est bon lorsqu’il devient inutile lors du concert. Car là où il joue un rôle majeur, c’est lors des répétitions. C’est là qu’il apporte sa patte.»

Les élèves d’Oliva Rakotonanahary interpréteront, en juin, quelques morceaux classiques, mais aussi de la musique irlandaise ou tirée de films comme Titanic ou Pirates des Caraïbes. «Des musiques qui parlent au public, mais aussi aux jeunes musiciens», complète le chef d’orchestre. De quoi, peut-être, motiver de futurs talents à se lancer dans l’apprentissage de la musique, et notamment la musique en groupe.


Infos pratiques

Programme de fin d’année du CMNV:

Samedi 3 mai de 10h à 16h:

portes ouvertes, rue des Cygnes 10, Yverdon. Et Aquanota à Sports 5.

Vendredi 13 juin, 20h: concert de la section classique, temple d’Yverdon.
Samedi 14 juin, 17h et 20h30: concert de la section jazz, L’Amalgame.

Programme complet: https://www.cmnv.ch/


Une école plus ouverte que jamais

Le CMNV part en croisade contre… lui-même. En tout cas, contre l’image que le terme «conservatoire» peut transmettre: une école qui serait réservée à la crème de la crème des jeunes musiciens, munis d’un talent inné.

Or, «il s’agit aujourd’hui de sortir du carcan qui voudrait que le conservatoire soit réservé à une élite», appuie son directeur Jacques Hurni.

C’est avec cette idée en tête que se sont organisées les prochaines portes ouvertes de l’établissement, qui auront lieu ce samedi. Un événement que le directeur cherche également à désacraliser: «On essaie de démystifier la notion de portes ouvertes. C’est surtout la fête de l’école.»

Ainsi, l’accent est mis cette année sur des portes ouvertes plus ouvertes que jamais. «On développe encore plus l’idée lancée l’année dernière, en présentant les instruments individuellement dans la grande salle et en permettant aux visiteurs de les essayer dans les studios. C’est primordial pour nous. On a donc insisté auprès de nos professeurs pour qu’ils happent les gens et les laissent toucher les instruments.»

Le but, bien sûr, est de susciter de l’engouement afin de remplir les classes pour l’année à venir. À ce propos, hautbois, clarinettes et cors seront mis particulièrement en avant. «C’est un rêve depuis de nombreuses années d’ouvrir des classes spécifiquement pour ces instruments», glisse le directeur.

Le riche programme concocté pour les portes ouvertes comprend également des démonstrations, des récitals, des animations musicales et des initiations. Il faudra donc s’attendre à en prendre plein les oreilles. Un food-truck sera présent pour compléter l’expérience sensorielle. «Vraiment tout le monde est invité à entrer au Conservatoire», insiste Jacques Hurni. «C’est comme Tintin, c’est pour les 7 à 77 ans. Et même moins, parce que le Jardin des enfants est ouvert dès deux ans. Ce qui nous permet d’endoctriner efficacement les jeunes à la musique», blague-t-il.