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La neige artificielle divise les stations

6 janvier 2015

Désertées par l’or blanc après une période favorable, les stations de ski de la région sont particulièrement tributaires des caprices de la météo, gérés avec ou sans canon à neige.

En raison d’un fort redoux, les pistes de la région connaissent désormais toutes le même sort que ce tronçon des Rasses. © Aubert -a

En raison d’un fort redoux, les pistes de la région connaissent désormais toutes le même sort que ce tronçon des Rasses.

La neige joue avec les nerfs. Réduite comme peau de chagrin après une semaine propice, elle a entraîné la fermeture des stations de la région. Une situation que les responsables des différents sites affrontent avec des armes différentes.

Du côté des Remontées mécaniques du Balcon du Jura vaudois, c’est le canon qui prime. «Nous avons décidé de sacrifier cette semaine de ski pour fabriquer un maximum de neige», indiquait, hier, le chef technique Alain Simon, au sortir d’une nuit blanche, la production ayant pu battre son plein, avec des températures nocturnes entre moins cinq et moins sept degrés. Depuis 2007, 1,6 kilomètre de piste est muni d’un système automatique de canons à neige. Sept ans de tractations administratives préalables ont été nécessaires.

Ce gros investissement en temps, qui va de pair avec un engagement financier conséquent -on l’estime à un million par kilomètre de piste équipée-, Alain Simon le qualfie de «mal nécessaire », l’objectif n’étant pas de prolonger la durée d’exploitation, mais de proposer de bonnes conditions d’enneigement à la période de Noël-Nouvel An, des Relâches et lors des autres gros week-ends. La fréquentation en hausse depuis la mise en place des installations pousse à continuer dans cette voie. «Nous avons quatre canons et quatorze endroits de production. L’idéal serait d’en avoir un pour chacun d’eux eux», relève le chef technique.

A L’Abbaye, on mise, comme la saison dernière, sur deux canons mobiles pour renflouer le bas des pistes. «L’an passé, nous avons pu fabriquer de la neige artificielle durant trois jours, ce qui nous a permis de sauver la saison», relève Pierre Golay, président du conseil d’administration du téléski. Pas question toutefois d’en étendre l’usage. Il ne faut, a priori, pas davantage s’attendre à une déferlante de canons à neige ailleurs à la Vallée, ou à Mauborget, le coût et les procédures imposant des contraintes jugées trop importantes.

Divisés quant au recours à ce type d’installations, les représentants des stations régionales soulignent à l’unisson l’importance des bénévoles pour survivre dans leur combat contribuant à maintenir le ski alpin dans ce coin du Jura.

 

Un lifting envisagé

Les sociétés des téléskis du Brassus et de L’Orient ont fait une demande de subventionnement à la Municipalité du Chenit pour remplacer leurs installations, qui souffrent du poids des années. S’agissant des téléskis à proprement parler, l’investissement à consentir s’élèverait à environ 1,2 million pour celui de L’Orient et à près de 900 000 francs du côté du Brassus. Un préavis sera déposé à la prochaine séance du Conseil communal.

 

La Dent de Vaulion est restée fermée aux skieurs

La neige est rare sur les hauteurs de Vaulion. © Blanchard

La neige est rare sur les hauteurs de Vaulion.

Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Alors que, l’an passé, le téléski de la Dent de Vaulion était la seule installation proche de la Vallée à avoir ouvert ses portes lors de la période des Fêtes de fin d’année, celui-ci est resté fermé aux adeptes de sports d’hiver jusqu’à ce jour cette saison. Une situation qui n’a toutefois rien d’exceptionnel, indique le chef d’exploitation Daniel Roch. Les pistes de L’Orient et du Brassus, ont, pour leur part, offert sept jours de glisse aux amateurs de sports d’hiver, du dimanche 28 décembre à samedi dernier. L’Abbaye a deux jours d’exploitation de moins au compteur. «Les secteurs de La Thomasette et du Marchairuz proposent encore environ 30 kilomètres de ski de fond. Les pistes seront certainement retracées ce soir», signalait, hier, Cédric Paillard, le directeur de Vallée de Joux Tourisme, alors que le Groupement des skieurs de fond des Rasses annonçait environ 20 kilomètres praticables, «débutants s’abstenir!», sur son site. Enfin, les téléskis de Mauborget et des Rasses

Ludovic Pillonel