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La Niouguen’s brise la glace
Yverdon, 11 mars 2018. Place Pestalozzi, nouveaux cosumes de la Niouguens's. © Michel Duperrex

La Niouguen’s brise la glace

13 mars 2018 | Edition N°2203

Yverdon-les-Bains -  La guggenmusik locale a dévoilé dimanche son nouveau costume. Cousu sur-mesure pour les 20 ans de la société, il a demandé une bonne dose d’huile de coude afin d’être terminé à temps pour les Brandons.

Partout où elle passe, elle fait  du bruit et pourtant, quand il le faut, la guggenmusik yverdonnoise sait être discrète. Car cela fait près de deux ans que les membres de la Niouguen’s préparaient en douce leur nouveau costume de fête et rien n’a filtré avant dimanche dernier, lorsqu’ils les ont dévoilés sur la place Pestalozzi durant les Brandons. «Les menaces, ça marche!, lance avec humour Jonathan Viquerat, tambour major et vice-président des Niouguen’s. Nous voulions vraiment garder cet effet de surprise. D’ailleurs, c’était aussi une première pour nous, car nous n’avions encore jamais vu tout le monde habillé en même temps.»

Pour réussir à garder ce secret jusqu’au bout, ils ont été très prudents. «Quand on montrait les costumes, les membres n’avaient pas le droit d’avoir leur téléphone, poursuit le musicien. Idem quand ils essayaient les habits chez la couturière. Et lorsqu’ils ont sorti les vêtements de son atelier, ils étaient emballés dans un sac poubelle pour que personne ne puisse les voir.»

 

La Niouguen's dans ses anciens costumes. © Michel Duperrex

La Niouguen’s dans ses anciens costumes. © Michel Duperrex

La Niouguen's dans ses nouveaux costumes. © Michel Duperrex

La Niouguen’s dans ses nouveaux costumes. © Michel Duperrex

Une couturière de bataillon

Si les musiciens se sont donné tant de mal pour cultiver le mystère, c’est parce qu’il ne s’agit pas d’un costume comme les autres. «Cette année, c’est le jubilé des 20 ans des Niouguen’s, alors on voulait marquer le coup en faisant un nouveau costume au lieu de l’acheter, explique Jonathan Viquerat. Et nous avons retenu le thème de la glace, et même de la glace colorée.»

Durant six mois, Fantine Clémence a travaillé d’arrache pied pour coudre les 55 costumes de La Niouguen’s. © Michel Duperrex

Durant six mois, Fantine Clémence a travaillé d’arrache pied pour coudre les 55 costumes de La Niouguen’s. © Michel Duperrex

Pour réaliser leur cadeau d’anniversaire, ils ont demandé, en automne 2016, à une couturière de Baulmes, Fantine Clémence, de leur prêter main forte. Une première pour la jeune femme qui a dû réaliser 55 modèles entre septembre 2017 et le week-end dernier. «A la fin, je n’en pouvais plus et j’avais de la fourrure partout, lance-t-elle. Comme le délai était serré, j’ai dû apprendre non seulement à gérer mon temps – notamment parce que je n’avais pas besoin de m’attarder sur des détails comme je le fais d’habitude –, mais surtout à déléguer. Et maintenant, je dois apprendre à me détacher des costumes, mais ce n’est pas facile de laisser partir six mois de travail d’un coup.»

Sous le masque, un maquillage glacial!. © Michel Duperrex

Sous le masque, un maquillage glacial!. © Michel Duperrex

Les membres de la guggenmusik ont, eux aussi, dû mettre la main à la pâte. «Les plus habiles ont fait des découpes et cousu des boutons, les autres reportaient les patrons sur le tissu ou supervisaient les opérations», commente Stéphane Zwahlen, président du comité des 20 ans. Une étape qui a permis d’économiser une grosse somme d’argent et énormément de temps à la couturière. «La tenue complète d’une personne, y compris le masque, nous a coûté environ 730 francs. Et ce n’est pas cher, car normalement cela revient au double», relève-t-il.

Le fait d’avoir été les petites mains de la couturière apporte un autre avantage, selon  Jonathan Viquerat: «Même si on est toujours contents de changer de costume, là c’est différent, car c’est le nôtre, nous l’avons conçu et nous avons participé à sa création. C’est une grande fierté.»

En chiffres:

55 : costumes ont été confectionnés pour les 20 ans de la Niouguen’s, ce qui a nécessité en moyenne 9 heures de travail par tenue ou un total de 500 heures de couture.

626: mètres de tissu ont été achetés pour fabriquer les modèles, dont 40 m de fourrure.

730: en francs: le prix approximatif d’un ensemble – veste et pantalon – sur-mesure.

2300: pièces de tissu ont été découpées par les membres de La Niouguen’s pour fabriquer les costumes.

Christelle Maillard