Football – Sandrine Mauron portera, pour la première fois, le maillot de l’équipe de Suisse A, dans dix jours, à l’occasion des qualifications pour le tournoi olympique.
Au FC Zurich, c’est elle qui, au milieu du terrain, donne le tempo. A 19 ans, Sandrine Mauron est la meneuse de jeu de la meilleure équipe du pays. Sa vivacité et ses qualités de créatrice lui valent d’être sélectionnée, pour la première fois de sa carrière, avec l’équipe de Martina Voss-Tecklenburg. La Suisse tentera, dès le 2 mars, de se qualifier pour les Jeux olympiques de Rio.
La jeune demoiselle de Valeyres-sous-Montagny concrétise, ainsi, un rêve. L’ancienne junior du FC Grandson-Tuileries a franchi toutes les étapes, les unes après les autres, des sélections vaudoises et nationales à l’équipe de Suisse A. «Dans mon parcours, je me suis rapidement retrouvée à jouer en LNA, avec Yverdon Féminin, face aux adultes. C’est cela qui m’a mené jusqu’au FC Zurich», relève, reconnaissante, celle qui vit sa 2e saison au bord de la Limmat.
Contactée par la formation alémanique, alors qu’elle était encore gymnasienne, Sandrine Mauron a choisi de tenter le coup. Un pari que ne regrette en rien celle qui, désormais, suit un cursus sport-études. Dès sa première année, l’ambitieuse Nord-Vaudoise a connu l’ivresse de la Ligue des champions avec sa nouvelle équipe, qui a réalisé le doublé Coupe-championnat. La langue n’a jamais été une barrière: elle avait suivi la filière de formation des jeunes footballeuses de talent à Huttwil, dans le canton de Berne, entre 13 et 16 ans.
Sa trajectoire a, pourtant, déjà connu des coups d’arrêt. La saison dernière, elle s’est déchiré le ligament interne d’un genou; en automne dernier, elle a manqué un mois pour une nouvelle blessure, qui ne lui a pas permis d’être sélectionnée pour les matches de qualification pour l’Euro 2017 de l’équipe de Suisse. Sa première chance, elle l’a obtenue il y a de cela quelques semaines, en camp de préparation avec la Nati, à Marbella (ESP). «On était plusieurs jeunes. C’était une super opportunité pour nous de s’y rendre pour se montrer, sans pression», souligne la demi de poche (1m62) . Son goût pour l’offensive et ses qualités de footballeuse ont fini de convaincre Martina Voss-Tecklenburg de l’emmener avec elle aux Pays- Bas.
«Me retrouver au côté de filles qui, pour certaines, sont des stars en Bundesliga, a été une super expérience. Ce sont des personnes comme tout le monde mais, sur le terrain, elles ont la classe», encense, encore émerveillée, celle qui n’imaginait pas si bien s’intégrer au groupe.
Au sommet de sa forme, la perle de Valeyres savait qu’elle avait marqué des points en Espagne, mais ne connaissait pas le détail des plans de l’entraîneur national. «Je n’ai appris que plus tard ma sélection (réd: il y a maintenant deux semaines). Avant cela, je me disais, pourquoi ne pas avoir cette chance-là?» La surprise a été à la hauteur de ses plus belles attentes.
Elevée dans une famille de sportifs -son frère, Lionel, est hockeyeur- et touche-à-tout, Sandrine Mauron a fini par choisir le foot, qu’elle a toujours joué «à l’instinct». Elle peut, désormais, lorgner les Jeux olympiques. La droitière voit encore plus loin, en direction de l’Euro 2017 et du Mondial 2019, qui se disputera en France. C’est certain, le football lui réserve encore de belles surprises.
JO: quatre candidats pour une seule place
La France et l’Allemagne étant déjà qualifiées -grâce à leur résultat respectif au Mondial, l’an passé-, il ne reste qu’une place, aux Jeux olympiques, pour les nations européennes. Place que se disputeront les Pays-Bas, la Suède, la Norvège et la Suisse -toutes 8es de finalistes de la Coupe du monde au Canada-, du 2 au 9 mars, chez les «Oranje».
Autant dire que la tâche sera ardue face aux solides nordiques. «Il va falloir mettre nos occasions au fond», assure Sandrine Mauron. Avec seulement douze équipes qualifiées pour les Jeux, décrocher son ticket pour Rio est plus difficile que pour le Mondial. «Mais on fera tout pour y être», lance la Nord-Vaudoise, bien qu’elle n’a pas encore bloqué les dates dans son agenda.
Aux Pays-Bas, deux rencontres des Suissesses seront retransmises sur Eurosport. «Comme lors du Mondial, c’est une bonne occasion de se montrer», souligne la demi du FC Zurich, bien au fait des préoccupations du football féminin.
Quant à savoir si elle aura l’occasion de fouler la pelouse, la petite nouvelle de la Nati n’a pas toutes les cartes en main: «Pour un tel tournoi, la sélectionneuse risque de privilégier les joueuses expérimentées. Mais faire partie du cadre est déjà une immense fierté.» Et si jamais la Suisse a besoin d’une meneuse de jeu, Sandrine Mauron a le profil requis.