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La pétition pour la semi-autoroute déposée à Berne

24 février 2012

Plus de 3700 signatures ont été recueillies par le comité «Pour un Jura-Nord vaudois dynamique» concernant les aménagements effectués l’été dernier sur la semi-autoroute entre Orbe et Vallorbe. La grogne monte, alors que l’OFROU parle d’installer un «super-radar» sur le tronçon.

Olivier Petermann (syndic de Lignerolle), Barry Lopez (conseiller communal de Vallorbe) et Jacques Nicolet (député et municipal à Lignerolle) sont allés remettre la pétition, signée par 3709 personnes, à Dominique Bugnon, porte-parole de Doris Leuthard au DETEC (à droite).

«Il s’agit clairement de mettre une pression en plus sur l’Office fédéral des routes! Il y a eu des prises de position au niveau communal, cantonal et fédéral, et là, avec cette pétition, nous montrons que le peuple est prêt à se battre!» Barry Lopez, jeune conseiller communal vallorbier (PLR) a pris la tête du comité «Pour un Jura-Nord vaudois dynamique» et, dans ce cadre, est allé déposer, à Berne, une pétition signée par 3709 personnes.

Le but de cette pétition? Protester contre les mesures prises par l’Office fédéral des routes dans le courant de l’été sur la semi-autoroute reliant Orbe et Vallorbe. Pour rappel, ces mesures consistent à réduire la vitesse maximale à 80 km/h, à limiter les portions à double piste et à installer des piques luminescents sur la bande médiane séparant les deux voies. Selon Barry Lopez et son comité, suivis donc par 3709 signataires, ces aménagements ont entraîné plus d’améliorations que d’inconvénients, et, parmi eux, le report du trafic de l’autoroute sur les routes cantonales est sans doute le principal reproche adressé à ces aménagements: «La Gendarmerie est venue effectuer un relevé, à une heure de pointe. Figurez-vous que ce sont plus de 670 passages de véhicules qui ont été enregistrés, en une heure, au centre de Lignerolle!»

De quoi irriter les habitants, qui se plaignent des nuisances du trafic, du bruit, mais craignent également pour leur sécurité et celle de leurs enfants. Les mesures, jugées «contraignantes», poussent donc les conducteurs à sortir de l’autoroute, mais irritent également les responsables politiques de Vallorbe et certains de la vallée de Joux (500 signatures combières pour la pétition!), qui regrettent que leur région soit de plus en plus isolée, sans que la sécurité du tronçon ne soit rééellement améliorée.

Une délégation à la capitale

Le Libéral-Radical («mais cette démarche n’a rien de politique, elle concerne notre région. J’aurais pu m’allier à des Socialistes pour ce problème») est donc «monté à Berne», cette semaine, pour aller rencontrer Dominique Bugnon, porte-parole de Doris Leuthard et chef de l’information du Département des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), lesquels les a assuré que la pétition que la délégation nord-vaudoise leur apportait serait remise en mains propres à sa cheffe. La délégation? Barry Lopez n’était en effet pas tout seul à faire le voyage jusqu’à Berne, puisque le Vallorbier était accompagné d’Olivier Petermann, syndic de Lignerolle, et de Jacques Nicolet, député et municipal de Lignerolle. 3709 personnes les accompagnaient moralement, elles qui ont accepté de signer le texte: «Ce sont des gens qui viennent des villages concernés, comme Lignerolle, mais aussi de Genève, Aubonne ou Renens, par exemple. De plus, 15 à 10% des signatures sont l’oeuvre de Français.» Ceux-ci ont bien sûr constaté une augmentation de leur temps de trajet pour se rendre au travail en Suisse, comme pour y rentrer.

Motif d’irritation supplémentaire pour Barry Lopez et son comité, la récente annonce de l’OFROU, qui envisage de placer un nouveau «super-radar», qui ne flashe pas, mais calcule le temps mis par un véhicule pour aller d’un point A à un point B.

«C’est un mauvais signal», s’énerve Barry Lopez. Si, comme nous le demandons, la vitesse est remise à 100 km/h et qu’une voie est rajoutée, alors, oui, il sera logique de placer ce radar, qui aura une vraie valeur sécuritaire.» Tant le DETEC que l’OFROU vont prendre position par rapport à la pétition. Leur réponse sera étudiée de manière très attentive par Barry Lopez et 3709 signataires.

Barry Lopez a une idée originale pour le 2 mars prochain

Une bière contre un bulletin de vote!

«Cette démarche a pour but de rappeler aux jeunes d’aller voter! Combien de fois ai-je entendu mes copains me dire qu’ils avaient oublié d’aller voter. Là, avec mon idée, ils ne parlent plus que de ça!» L’idée de Barry Lopez? Offrir, en collaboration avec le James Pub à Vallorbe, une boisson (bière ou autre!) à tout individu venant avec son bulletin de vote! «Au début, je voulais que les gens laissent leur enveloppe au personnel du pub, qui serait ensuite allé la poster ou la déposer au greffe, mais l’Etat a refusé, en précisant qu’il était illégal de conserver les bulletins de vote. Alors, chaque personne venant avec son bulletin de vote le 2 mars, recevra un timbre. Il collera celui-ci sur l’enveloppe et ira directement à la boîte aux lettres, ou plus tard s’il le désire, comme ça, la loi sera parfaitement respectée», continue celui qui se présente comme candidat au Grand Conseil sur la liste PLR.

Cette action unique aura lieu le 2 mars prochain, durant les heures d’ouverture du pub. Combien de personnes attend-il? «Oh, je ne sais pas bien… Mais le patron du pub m’a dit que déjà bien des jeunes lui avaient dit qu’ils passeraient ce jour-là! Allez, si je devais me lancer, je dirais que j’attends cinquante personnes ce jour-là!» Et lui, sera-t-il présent sur place? «Ah oui, bien sûr. Vous savez, le pub à Vallorbe est le lieu où les jeunes se rencontrent et il m’arrive fréquemment de m’y rendre, pour discuter de politique.» Cette initiative ne risque-t-elle pas d’être contre-productive pour lui, le jeune politicien de droite, les jeunes votant traditionnellement plutôt à gauche? «Pas à Vallorbe, non!», rit-il de bon coeur, avant de préciser qu’il est bien sûr exclu pour lui de savoir ce que les gens voteront. «Les enveloppes seront fermées, je n’aurai aucun contrôle là-dessus, ça me paraît tellement évident, mais je le précise tout de même. Le but est tout simplement de rappeler aux jeunes de voter.» Même si son nom devait être tracé sur la liste? «Même! Mais j’ai déjà eu des réactions positives. Sur Facebook, une dame m’a dit qu’elle ne viendrait pas au pub ce jour-là, mais qu’elle voterait deux fois pour moi, car elle avait bien aimé l’idée!»

Timothée Guillemin