La piscine de Valeyres restera vide

Après vingt-sept années de bons et loyaux services à de nombreux écoliers et nageurs de la région, le bassin nord-vaudois restera sec. Les exigences cantonales sont hors de prix pour l’établissement de la famille Perrier.

Le bassin sera prochainement remplacé par un mini-tennis.

Lieu de détente et d’entraînement pour de nombreux écoliers et autres nageurs de la région durant vingt-sept ans, la piscine du Centre sportif de Valeyres-sous-Montagny restera sèche. Sa mise en conformité s’avère hors de prix pour l’établissement, informe son directeur, Jean-Claude Perrier.

La révision annuelle de la piscine couverte le 20 juillet dernier a révélé quelques mauvaises surprises. «Certaines pièces des filtres se sont avérées défectueuses, sans possibilité de réparation, explique Jean-Claude Perrier. Or, un nouveau filtre conforme aux prescriptions du Laboratoire cantonal est actuellement impossible à placer dans notre local technique.» Pour l’entreprise familiale, qui ne bénéficie d’aucune aide financière publique de quelque ordre que ce soit, les travaux s’élèveraient à 35 000 francs. A cette facture s’ajouterait encore le remplacement d’un bloc de ventilation pour 40 000 francs et le salaire d’un gardien, désormais obligatoire. Si les services cantonaux avaient jusqu’alors fermé les yeux sur l’utilisation des anciens filtres, «pour autant que l’état de l’eau reste impeccable», précise le patron, et l’absence de gardiennage, la direction avait par ailleurs installé de sa propre initiative une vidéosurveillance. Les règles du jeu ont désormais changé. Après les incessantes mises en conformité exigées par le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture pour lever l’interdiction de fréquentation du bassin par les écoliers prononcée fin 2007, c’est la goutte qui a fait déborder le vase pour le centre qui ne peut en aucun cas assumer le salaire d’un gardien, «en fait deux, puisqu’il faut assurer les heures d’ouvertures de la piscine de 9h à 21h».

Le Centre n’est pas en danger

«L’interdiction du Département concernant l’accès aux écoles, malgré les corrections effectuées, ne nous a pas aidé financièrement. L’ouverture de la nouvelle piscine d’Yverdon non plus», relève encore la direction dans une circulaire diffusée dernièrement.

«La fermeture du bassin ne met pas en péril notre avenir financier», précise toutefois Jean-Claude Perrier. Le Centre enregistre 400 abonnements de tennis par année. Son école accueille 250 juniors réguliers. «Alors c’est sûr, nous devrons assumer le contre-coup, car la piscine nous amenait des consommations au bistrot et des heures de tennis et de badminton.»
Un mini-tennis remplacera prochainement l’ancien bassin. Recouverte d’un plancher et d’une moquette, l’ancienne piscine pourrait également servir à d’autres groupements, comme des sociétés de gym. «A nous de trouver la bonne formule pour la suite», déclare le responsable, qui préfère voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide.