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La plus belle des reconnaissances à Denens
© La Côte / Jocelyne Laurent

La plus belle des reconnaissances à Denens

25 août 2021

Structure d’accueil de personnes en recherche d’activités, l’atelier Art-Broc, qui dépend de la Fondation Simonin-Foyer de la Thièle, a tout bonnement remporté le Prix du jury lors du fameux Concours de l’épouvantail.

Pour une première, quel coup de maître! Habitués à se voir proposer des projets initiés par leurs maîtres socioprofessionnels et à les mener à bien selon une procédure dictée, les bénéficiaires de l’Atelier Art-Broc, à l’avenue de Grandson à Yverdon-les-Bains, ont cette fois conduit l’entier d’une mission par leurs propres moyens. Et après avoir créé un épouvantail en seulement une semaine de conception et quatre de réalisation, ils ont remporté le Prix du jury du Concours de l’épouvantail de Denens, qui a eu lieu du 7 au 22 août sur la Côte.

Une première à l’extérieur

«Cette fois-ci, les bénéficiaires de notre atelier, qui sont actuellement une vingtaine en période de pandémie, avaient le champ libre pour imaginer un thème, venir avec un projet et le réaliser. Nous n’étions là que pour les accompagner, relève Sylvain Rohrer, responsable de l’atelier Art-Broc. Et ils se sont permis de l’emporter, c’est magique!»

Ainsi, une quinzaine de personnes ont mené à bien cette opération épouvantail. «C’est également la première fois que nous lancions l’équipe dans un projet rayonnant à l’extérieur de nos murs. D’habitude, ils restaurent des meubles à l’atelier, opèrent des transports ou créent des vitraux. Là, une fois que nous leur avons proposé cette participation au concours, qu’ils ont acceptée, ils ont mené eux-même la barque du début à la fin. Parmi les bénéficiaires de notre atelier, une cheffe de projet a été nommée, qui a réussi à fédérer tout le groupe, fort d’une quinzaine de personnes», poursuit Sylvain Rohrer, pas peu fier de ses troupes.

«C’est hallucinant: alors que l’organisation du concours de Denens prend habituellement environ dix-huit mois aux organisateurs, que là ils ont monté celui de 2021 en trois mois, notre équipe a aussi conçu son épouvantail en un tour de main. Sans aide, car en ce qui me concerne, j’ai dû planter deux vis…»

Une «Re-Naissance» très symbolique

«Re-Naissance», c’est le nom du lauréat conçu en terre yverdonnoise, est né d’une base en bois et treillis. «Cette structure a ensuite été rembourrée de paille, avant que l’on y ajoute les éléments de décoration», explique Sylvain Rohrer. «Un masque de carnaval de style renaissance, tout d’abord, une robe de mariée fournie par un magasin de la place, ensuite, et une cape, à laquelle des rondeurs ont été données au moyen de jantes de vélo.»

Sylvain Rohrer espérait-il tant d’honneur au terme de ce beau parcours? «Subjectivement, c’était le plus bel épouvantail en lice (rires). Objectivement, je ne pensais pas que nous irions jusqu’à gagner. Cependant, l’emplacement, sous un tilleul près du château de Denens, a permis de magnifier le tout.»

Quant au nom de «Re-Naissance», il prend du sens en une période où la Fondation Simonin-Foyer de la Thièle peut enfin songer à ne plus réduire la capacité de son atelier Art-Broc en raison des contraintes de distanciation. Nous avons relancé les demandes d’admission à la rentrée d’août, car hors période de pandémie, nous pouvons accueillir jusqu’à cinquante personnes. Ceci en suivant bien sûr l’évolution de la situation», conclut Sylvain Rohrer.

Patrick Wurlod