Logo

La Police régionale est acceptée

12 mars 2012

Oui à la Police intercommunale! Les conseillers communaux d’Yverdon ont accepté la création de cette association à une grande majorité. Yverdon, Orbe et six villages des alentours auront donc une police commune dès cette année.

Le commandant Pascal Pittet va diriger la Police intercommunale.

«Comment peut-on refuser d’aider des communes qui demandent l’aide du grand frère, ou de la grande soeur? La sécurité des Yverdonnois ne sera pas péjorée par la création de cette association, au contraire. Nous arriverons au résultat actuel en matière de sécurité, voire même meilleur. On ne dégarnit pas Yverdon et, en plus, on répond aux attentes des citoyens d’Orbe.»

Jean-Daniel Carrard (PLR), municipal de la police et des sports, avait, de son propre aveu, pris «quatre pages de notes» pendant la première heure des débats, lors de laquelle il était resté silencieux. Une fois la parole prise, Jean-Daniel Carrard est donc revenu sur tous les points chauds, offrant un résumé assez complet de la situation. Le but du municipal? Convaincre une majorité de conseillers communaux d’accepter la création de cette Police intercommunale (avec Orbe, Montcherand, Ependes, Essert-Pittet, Corcelles-sur-Chavornay, en attendant les votes de Belmont et de Suchy), ce qui était loin d’être gagné d’avance.

Pas gagné d’avance

La preuve? La commission chargée d’étudier le préavis l’avait rejeté à l’unanimité, ce qui n’a pas manqué d’étonner Olivier Kernen (PS), lequel s’est demandé s’il n’y avait vraiment pas un seul point positif à en retirer. Fanny Spichiger (Verts), membre de cette commission, a expliqué «en avoir cherché. La solidarité avec Orbe et les communes de la région? Oui, c’est un point positif, mais ce n’est pas un avantage pour les Yverdonnois, plutôt un devoir.».

Un peu plus tard, la même Fanny Spichiger expliquait ne pas se sentir «très à l’aise avec le fait de ne pas accéder à la requête d’Orbe», mais refusait «d’être prise en otage» par le fait qu’Yverdon passe en dernier et ait donc, d’une certaine manière, la responsabilité de faire capoter le projet. «Je ne veux pas non plus être prise en otage par le fantôme de la SAGREYG», a-t-elle également souligné, répondant à une remarque de Johann Gilliéron (PLR), lequel a rappelé le «vote catastrophique» qui avait résulté des débats quant à la régionalisation de l’eau, lors desquels Yverdon avait finalement décidé de rester à l’écart. «Nous devons émettre un signal positif», a clamé Johann Gilliéron. Réponse de Fanny Spichiger, soutenue par son groupe des Verts? «Nous n’oublions pas que nous sommes élus par les Yverdonnois. Cela ne veut pas dire que nous refusons l’idée d’une police régionale, mais ce projet, tel que présenté, ne nous semble pas apporter de quelconques avantages à Yverdon.»

Les Verts contre le projet

Les Verts opposés au projet, donc, pour quatre raisons: tout d’abord, le périmètre de cette police, regrettant notamment qu’aucune commune d’AggloY n’y soit intégrée. La perte de contrôle les a également inquiétés, puisque l’association «transférerait la compétence des questions de sécurité à un conseil intercommunal non élu directement par la population». Troisième point, le renforcement de la sécurité. Yverdon serait «dégarnie», assurent les Verts. Le quatrième point concerne la répartition des coûts. Cédric Pillonel (Verts): «On demande aux Yverdonnois de payer plus, alors qu’Yverdon paie déjà plus d’impôts! Il y a là une double solidarité que j’ai de la peine à comprendre.»

Jean-Daniel Carrard a donc répondu fermement à tous ces points, soutenu par une immense majorité du PLR et une «majorité évidente» du PS, selon le président Stéphane Balet («Il y a des nuances dans le rouge ce soir», a souri Olivier Kernen»). Suffisant pour obtenir une confortable majorité, même en ayant les Verts et l’UDC opposés.

58 contre 32

Le vote, organisé à bulletin secret, comme l’a réclamé et obtenu Jean-David Chapuis (UDF), a donné satisfaction aux partisans de cette police régionale. Par 58 voix pour et 32 non (deux bulletins blancs), les 92 conseillers présents ont accepté la création de cette police. Elle entrera en fonction cette année encore et aura un budget de fonctionnement de 11 millions de francs, ce qui ne perturbera pas le budget municipal d’Yverdon, contrairement à celui d’Orbe, qui augmentera sensiblement. A en croire Jean-Daniel Carrard, Yverdon n’a rien à craindre pour l’avenir en ce qui concerne une explosion des coûts.

Le mot de la fin est revenu, après le vote, à Daniel von Siebenthal (PS), syndic rassembleur: «Merci aux conseillers pour ce vote, qui va dans le sens des valeurs de proximité, de collaboration et de cohésion auxquelles nous croyons. Il est possible de travailler ensemble. On met chacun quelque chose dans le panier et c’est tout le monde, toute la région qui va y gagner.»

Timothée Guillemin