La politique s’invite dans les stades
19 mars 2025 | Textes: J.-Ph. Presse-Wenger | Photos: Gabriel LadoEdition N°3913
Le Grand Conseil puis le Conseil d’Etat ont empoigné la thématique de la sécurité autour des événements sportifs. «La contre-attaque est en marche», selon le conseiller d’Etat Vassilis Venizelos.
Les incivilités qui jalonnent le trajet des cortèges de supporters adverses entre la gare de Lausanne et le Stade de la Tuilière empoisonnent la vie des riverains. Les violences qui accompagnent notamment les derbies lémaniques fatiguent non seulement les spectateurs lambda, mais également la classe politique qui a décidé de réagir. Une interpellation du député UDC José Durussel a recueilli plus de 75 signatures au sein du législatif cantonal. Dans le viseur de l’élu de Rovray, on trouve «les engins pyrotechniques dans les stades, les affrontements répétés avec les forces de l’ordre et les agissements violents avant, pendant et après les matches.»
Bannir les pyros?
Le Conseil d’Etat, par l’entremise de Vassilis Venizelos, et la Ville de Lausanne via son municipal Pierre-Antoine Hildbrand, ont convoqué la direction du Lausanne-Sport pour exprimer leurs vœux. Les deux élus ne cachent pas qu’ils seraient favorables à un renforcement des fouilles aux entrées des stades, afin d’éviter les feux d’artifice et les fumigènes dans l’enceinte. L’interdiction existe déjà, mais son application demeure à géométrie variable, en regard notamment de la place qu’occupent les chorégraphies pyrotechnique dans le spectacle général d’une rencontre de football professionnel.
Ils prônent également un renforcement des infrastructures, des déplacements de supporters de stade à stade, sans cortège et l’introduction de billets nominatifs.
Auteur de la résolution du 4 mars, José Durussel s’inscrit pleinement dans une logique répressive par rapport aux «ultras». «Ils ne devraient plus être autorisés à voyager en train, déclare-t-il. Ils devraient louer des cars à leurs frais et effectuer le déplacement directement jusqu’au parcage visiteurs, sans passer par la ville. Durant les cortèges, des véhicules parqués sont abîmés, les portes d’entrée sont taguées et divers objets sont lancés sur la police. Ce n’est plus acceptable.»
Ouvrir le dialogue
Les positions restent tranchées, mais pour l’instant, les décisions concrètes n’ont pas encore été clairement articulées et encore moins mises en œuvre. Le temps est donc largement venu de réunir tous les acteurs – politiques, clubs, ligue, ultras – et d’imaginer une solution pérenne pour que les fronts s’apaisent.