La population choisit la continuité

Le socialiste Julien Wicki a été élu à la Municipalité d’Yverdon-les-Bains au terme d’une campagne intense où les invectives personnelles ont parfois fait de l’ombre au débat.

«Je suis fier et reconnaissant»: ce sont les mots que Julien Wicki a tenu à partager, quelques minutes après la proclamation des résultats, dans un Hôtel de Ville sous haute tension. Elu à la Municipalité avec 642 voix d’avance sur son adversaire Ruben Ramchurn, le socialiste a savouré le moment. «Je suis ému parce qu’être élu au sein d’une Municipalité dans une ville qu’on aime, comme moi à Yverdon-les-Bains, on ne peut être que rempli de joie et de fierté, a enchaîné le nouveau membre du collège exécutif. C’est ça qui domine maintenant, avec l’envie de se mettre au boulot.»

Jamais vu ça

En tête déjà après le premier tour, le doyen du Gymnase d’Yverdon-les-Bains a réussi à maintenir l’écart avec son adversaire, dans une campagne qu’il souhaite ne pas revivre à l’avenir. «Cette campagne a été marquée par des menaces, par des insultes, par des fake news à mon encontre, à l’encontre d’autres élus de gauche, et ça, ça pose pas mal de questions sur le type de campagne que l’on veut avoir ici en Suisse, ajoute-t-il. La Suisse, qui reste une des démocraties les plus étendues au monde et qui est fondée sur des idées de consensus. On n’était pas habitués, j’ai des camarades qui militent depuis 50 ans, ils n’ont jamais vu ça.  Est-ce qu’on veut ça en Suisse pour les campagnes à venir? Moi j’ai ma réponse et c’est non.»

Transition en douceur

A la sortie de la salle des mariages, où s’est déroulée l’annonce des résultats, le syndic Pierre Dessemontet s’est réjoui du court répit que le résultat allait offrir, sans toutefois minimiser l’impact de la campagne. «C’est vrai qu’il y a un certain soulagement sur le court terme, avec une personne qui va s’insérer de manière beaucoup plus évidente dans une équipe déjà existante, dans une majorité dont il fait partie, a détaillé le socialiste. On s’attend donc à une transition douce de ce point de vue. Par contre, toutes les questions qui ont été ouvertes par cette campagne restent parfaitement ouvertes.»

Julien Wicki devrait rester employé dans son poste jusqu’au terme de l’année scolaire en juin, intégrant l’Exécutif progressivement jusque-là, afin d’accompagner ses élèves jusqu’aux vacances d’été.

Les discussions concernant quel dicastère reviendra au nouvel élu ont rapidement été menées après les résultats de l’élection. Si aucune communication officielle n’a encore été faite, la logique voudrait que toutes les municipales et tous les municipaux en place conservent leur dicastère respectif et que Julien Wicki hérite du poste laissé vacant au dicastère Jeunesse et cohésion sociale (JECOS) par le regretté Jean-Claude Ruchet. «Je serais évidemment extrêmement motivé à reprendre le JECOS, a confirmé le nouvel élu, c’est un défi qui me motiverait énormément.» Ce dicastère réunit une grande quantité des thèmes sur lesquels Julien Wicki avait basé sa campagne de premier tour.