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La population votera sur le parking en mai
Le projet de parking à la place d’Armes, porté par l’initiative, contient également un projet de surface afin de rendre cet espace aux habitants. HYL-Hannetel/DR

La population votera sur le parking en mai

10 février 2025 | Textes: J.-Ph. Pressl-Wenger
Edition N°3888

Le Conseil communal de jeudi a duré plus de 4h30 avec les préavis sur le parking en plat de résistance. Sans surprise, chacun a campé sur ses positions et une votation aura lieu en mai.

Au terme d’interminables débats durant lesquels chaque camp a tenu ses positions sans vraiment chercher de compromis viable, le sort du parking de la place d’Armes se jouera en votation au mois de mai. Et les données ont sensiblement changé.

Si l’initiative «Pour un parking souterrain de l’ordre de 1000 places», qui a récolté plus de 4500 signatures, sera bien soumise au peuple, le contre-projet de la Municipalité lui, pourtant porteur d’une vision raisonnable pour l’avenir du stationnement au centre-ville, a été massivement retoqué par la majorité de gauche du Conseil communal. Ainsi, ce contre-projet ne contient plus l’adjectif «souterrain» et pourrait légitimer la construction de parkings en silo, et pas forcément sur la place d’Armes. Un virage qui pose pas mal de questions.

Main tendue ignorée

La droite, via son chef de groupe Laurent Roquier (PLR), a bien tenté de tendre une main en préconisant une solution commune sur les amendements proposés. Refus de la gauche, emmenée par son candidat à la Municipalité Julien Wicki. Le bloc rose-vert a continuellement voté uni, mettant  à profit sa majorité au législatif et torpillant ainsi les timides velléités de consensus.

Rappel historique

A plusieurs reprises durant la séance, les conseillers ont évoqué l’accord passé entre PLR et PS en 2019 concernant le parking. Un  accord signé à l’époque par le même Julien Wicki qui a mené la fronde jeudi soir. Il y a un peu moins de six ans, le camp bourgeois avait accepté la création de places de crèche supplémentaires en échange du soutien socialiste au projet de parking souterrain. Le problème aujourd’hui s’avère être que le Parti socialiste reste quelque part prisonnier de son alliance avec les Verts et la gauche de la gauche. Ces derniers attendent de leurs alliés à la rose des positions fermes, voire extrêmes, sur les enjeux climatiques. Peut-être même plus radicales que ce qu’une partie des conseillers et conseillères socialistes ne voudraient l’envisager. Mais c’est le prix à payer pour profiter de la majorité. Et comme la campagne pour les élections générales de mars 2026 a manifestement déjà commencé, les fronts ne sont pas près de se détendre.

La population yverdonnoise votera donc en mai sur l’initiative pour un parking souterrain privé à la place d’Armes ainsi que sur le contre-projet qui, amendé, a clairement perdu en clarté. Les Yverdonnois auront ainsi le choix entre assumer leur statut de ville-centre ou prendre un chemin plus individualiste, tourné vers une gestion publique d’ouvrages qui ne sont même pas encore planifiés ni dans l’espace ni dans le temps. A noter que si les deux textes venaient à être acceptés, l’initiative primera sur le contre-projet.


Vers l’autosuffisance

Dernier préavis à l’ordre du jour de la séance du Conseil communal de jeudi, le crédit d’investissement demandé de 2,5 millions de francs, dont 1,75 million à charge de la Commune, a été très largement accepté. Il permettra la création d’une installation solaire pour atteindre, à terme, l’autosuffisance énergétique de la station d’épuration (STEP) de la ville. Dans le détail, les panneaux solaires devraient être placés sur les décanteurs secondaires. Par ailleurs, le texte prévoit également le remplacement des couplages chaleur-force (CCF) de la STEP. Le préavis a été accepté à la quasi-unanimité (une seule abstention).


Flou autour d’un préavis

Est-ce que tout a été fait dans les règles? C’est la question que plusieurs conseillers se sont posée au moment du vote sur le préavis lié à l’avenir de l’Air Club d’Yverdon-les-Bains. L’article 1 de ce préavis a été refusé, les suivants adoptés. Mais au moment de passer au vote sur l’intégralité du préavis, la présidente du Conseil a évoqué un «préavis amendé», alors qu’aucun amendement n’a été voté. Le préavis a donc été adopté, alors que l’article 1 a été refusé. Personne ne semblant très sûr de la suite à donner, la présidente du Conseil est «partie de l’idée que le préavis avait été voté valablement». Sans paraître convaincue.