La progression éclair de Claudia Berger
4 juillet 2025 | Textes: Manuel Gremion photo: Sportograf Digital Solutions GmbHEdition N°3971
L’Yverdonnoise de 26 ans s’est qualifiée pour les Championnats du monde de semi-Ironman de fin d’année en Espagne en s’illustrant à Rapperswil, début juin. La sportive du Tryverdon espère s’aligner à Hawaï en 2026.
Le triathlon a toujours titillé Claudia Berger. Une discipline alignée à ses valeurs, elle qui est à la fois volontaire et rigoureuse. Ancienne gymnaste, elle n’avait pourtant jamais vraiment osé s’y mettre. Jusqu’au jour où.
Alors qu’elle s’apprête à passer des examens d’entrée en sport à l’université, l’Yverdonnoise s’inscrit au Tryverdon dans l’idée de s’entraîner. «C’était l’excuse pour me lancer», sourit celle qui a démarré la discipline en 2021 et qui, aujourd’hui, malgré deux gros coups d’arrêt, s’est qualifiée pour les Championnats du monde de semi-Ironman, qui auront lieu en novembre prochain à Marbella, en Espagne.
Un ticket décroché début juin, à Rapperswil, grâce à un 10e rang dans sa classe d’âge, sur le «70.3», la demi-distance. Il a toutefois fallu s’accrocher pour en arriver là. Deux accidents et autant d’opérations sont venus ralentir sa progression, mais ils ne l’ont pas découragée. Si elle a été contrainte de changer de voie sur le plan des études – elle suit désormais un cursus en psychologie – en raison des accidents subis, elle n’a pas lâché le morceau sur le plan sportif.
Frustrée deux ans durant, elle s’est fait la promesse de prendre part à des compétitions. A l’été 2023, elle est alignée au départ du Triathlon de Nyon. Le résultat est correct et, surtout, elle prend immédiatement goût à l’expérience, ressentant du «flow». C’est évident, elle se trouve dans son élément.
Tout s’enchaîne alors très vite pour Claudia Berger: fin 2023, un ami, Ulysse Brand, lui parle de son projet de participer à un Ironman (3,8 km de natation, 180,2 km à vélo, puis un marathon – 42,195 km – en course à pied) et lui propose se lancer dans l’aventure à ses côtés.
Un an plus tard, elle prend le départ de sa première épreuve du genre à Cascais, au Portugal. Elle s’y classe 4e de sa catégorie d’âge. «La rigueur, la discipline et la résilience que le sport demande m’ont tout de suite plu, raconte-t-elle. En plus, les résultats obtenus m’ont motivée et, surtout, je suis entourée d’une bande de copains qui ont cru en moi et m’ont soutenue.»
Jeff Cook, à la fois son coach et petit ami, l’encourage à persévérer, à viser toujours plus haut, avec des perspectives à plus long terme. Plus les distances sont longues et plus Claudia Berger tire son épingle du jeu. Ses qualités sont néanmoins suffisantes pour s’illustrer même sur des courses plus courtes.
A Rapperswil, en semi-Ironman, elle ne visait pas prioritairement un ticket mondial d’ailleurs. «La compétition constituait avant tout une préparation pour l’Ironman de Thoune, au mois d’août», lâche celle qui se réjouit d’avoir pu ajouter les Mondiaux de 70.3 à Marbella à son calendrier.
Avant cela, la Nord-Vaudoise poursuit néanmoins un autre but: celui de briller à Thoune cet été, afin de décrocher une place pour l’édition 2026 des mythiques Mondiaux d’Ironman d’Hawaï, «et alors monter un projet pour me permettre de m’y rendre». Il est clair qu’un tel voyage est particulièrement coûteux.
Claudia Berger finit ses études cet été. Elle envisage de prendre une année sabbatique en cas de qualification pour Hawaï, afin d’aller au bout de son rêve. «Ce serait le moment pour moi, je suis encore jeune, je n’ai pas d’enfant.» Et une détermination à toute épreuve.