Logo

La promotion qui va tout changer

30 avril 2014

Unihockey – 2e ligue féminine – L’équipe féminine de l’UC Yverdon jouera en 1re ligue la saison prochaine. Une première historique dans la région, qui implique différentes adaptations.

© SD

© SD

Il y a des promotions qui ne changent rien à la vie d’une équipe, sinon en lui promettant des confrontations avec de plus coriaces adversaires, et il y a celles qui révolutionnent littéralement la vie d’un club. Celle que vient de fêter l’UC Yverdon est de ce second tonneau. Rien ne sera plus vraiment pareil pour les unihockeyeuses de la Cité thermale, qui joueront pour la toute première fois de leur histoire en 1re ligue la saison prochaine, où elles seront d’ailleurs la seule équipe romande.

Leur investissement sera revu à la hausse. En 2e ligue, elles disputaient deux matches de deux fois vingt minutes par journée, toutes les quatre semaines. Elles vont découvrir un championnat où elles auront une rencontre de trois fois vingt minutes effectives chaque week-end. Un changement radical, dont la perspective a suffi à produire ses effets. «Six joueuses ont décidé de quitter l’équipe, certaines pour cette raison», admet l’entraîneur Nicolas Richard. Cas particulier : Charline Diem s’en va pour Giffers et la Ligue nationale A, division où elle sera la deuxième joueuse formée à Yverdon après Laura Marendaz (Berne-Berthoud).

Toutefois, comme l’effectif comportait 26 noms, les départs ne poseront pas de problèmes insolubles, d’autant que le club compte bien renforcer un peu le contingent de son équipe fanion pour lui donner les moyens de se maintenir dans sa nouvelle catégorie de jeu.

Pour le club, la promotion de sa formation féminine s’accompagne d’une contrainte, celle d’aligner une équipe de M21. Mais l’UCY avait pris les devants. «Nous avons une quinzaine de joueuses qui se sont entraînées dans cette optique toute la saison dernière, sans participer à un championnat, explique le président Jean-Pierre Pozzi. Ce n’était pas tant en prévision d’une montée que, simplement, pour assurer nos arrières.» Quelques joueuses de la «une» auront encore l’âge pour évoluer avec la relève et iront donc lui prêter main forte si besoin.

Club sérieux et bien structuré l’UCY fête enfin un résultat à la hauteur de ses ambitions. Les adaptations à mettre en place n’y effraient personne, au contraire. «Nous voulons que les hommes aussi puissent monter en grade», annonce Jean-Pierre Pozzi.

 

Le succès de la méthode Nicolas Richard

Nicolas Richard, à droite, avec son assistant Didier Barraud.

Nicolas Richard, à droite, avec son assistant Didier Barraud.

La réussite des filles de l’UC Yverdon est aussi celle de leur duo d’entraîneurs. «On constate que les formations encadrées par deux personnes obtiennent de meilleurs résultats que les autres», relève l’assistant Didier Barraud. A la tête de l’équipe, Nicolas Richard applique une méthode propre qu’il a développée tout au long d’un parcours sportif aussi riche qu’atypique.

Passionné de sport en général, il planifie de nombreuses activités annexes pour son équipe. Ski de fond, course d’orientation : les unihockeyeuses d’Yverdon lâchent souvent leur canne pour pratiquer d’autres sports. «C’est l’occasion de forger l’esprit du groupe, explique Nicolas Richard. Demain, d’ailleurs, nous partons à 5h30 pour aller descendre les gorges de l’Ardèche !»

Même à l’entraînement, cet ancien joueur de 1re ligue de football s’inspire d’autres disciplines pour proposer des exercices originaux. «Il pense vraiment à des choses que je n’ai jamais vues avant», confirme Didier Barraud. Par ailleurs, il a apporté à ses joueuses une rigueur qu’elles ne connaissaient pas, notamment en leur faisant passer plusieurs fois par saison des tests physiques, afin de pouvoir évaluer leur progression de manière concrète.

Enfin, Nicolas Richard a insufflé à son groupe un sérieux esprit de compétition, une culture de la gagne, qui faisait peut-être défaut avant son arrivée. Une chose est sûre : c’est en appliquant la méthode Nicolas Richard que l’UCY a obtenu sa promotion.

Lionel Pittet