Logo

La région aussi touchée par les attaques

16 novembre 2015

Nord vaudois – Les attentats de Paris ont suscité de nombreuses réactions dans la région. De plus, ils ne seront pas sans conséquence, notamment à Vallorbe.

Malgré l’absence du flux de travailleurs frontaliers, il fallait être patient, hier, à la douane de Vallorbe. Une situation qui devrait perdurer. © Pierre Blanchard

Malgré l’absence du flux de travailleurs frontaliers, il fallait être patient, hier, à la douane de Vallorbe. Une situation qui devrait perdurer.

Les attentats qui ont plongé Paris dans l’horreur, vendredi dernier ont suscité une vague d’indignation et de solidarité à travers le monde. Mais également dans le Nord vaudois et le canton de Vaud.

Ainsi, samedi matin, le Conseil d’Etat vaudois a exprimé toute sa sympathie aux familles des victimes et son soutien au peuple français et à ses autorités.

«La haine aveugle a à nouveau frappé la France, pays voisin et ami dont une importante communauté vit et travaille dans notre canton et avec lequel nous avons tant de liens transfrontaliers», a déploré le Conseil d’Etat avant d’ajouter qu’il «condamne ces odieux attentats et tous les actes terroristes qui frappent tant de familles innocentes partout sur la planète, particulièrement ces derniers jours».

A Yverdon-les-Bains

La Tour Eiffel, reconstituée au moyen de bougies, samedi soir, à Lausanne. DR/Twitter

La Tour Eiffel, reconstituée au moyen de bougies, samedi soir, à Lausanne.

Une prise de position suivie, peu après, par celle de l’Union vaudoise des associations musulmane (UVAM), dont font notamment partie l’association islamique albanaise et l’association islamique bosniaque Dzemat, toutes deux basées à Yverdon-les-Bains.

Ainsi, l’UVAM a, à son tour, condamné «avec la plus grande fermeté» les attentats à Paris qu’elle a qualifiés «d’attaques lâches et aveugles» et de «crime abject contre notre humanité». Puis à son président, Pascal Gemperli, de rappeler, lors du rassemblement qui a réuni environ 200 personnes à Lausanne, samedi après-midi, «qu’il ne faut pas faire d’amalgame. Nous disons non à la violence, non au terrorisme. Oui à la paix, oui au vivre ensemble. Il n’y a pas de lien entre ce qui s’est passé à Paris et notre religion. Nous sommes tous attristés. J’ai versé des larmes ce matin en apprenant la nouvelle».

Un message soutenu par Line Dépraz, membre du Synode de l’Eglise protestante vaudoise, qui a également signifié l’importance «de se battre ensemble contre tous les amalgames».

Elus locaux

Un rassemblement suivi, un peu plus tard, toujours à Lausanne, à la Place de l’Europe, par un second qui a réuni, cette fois, plus de 250 personnes à l’appel d’un mouvement dénommé «Lausanne SolidaritéS. Une manifestation durant laquelle des dizaines de personnes ont reconstitué une Tour Eiffel au moyen de bougies et formé le mot «solidarité» ainsi que le nom des villes de Paris, Beyrouth et Ankara.

A noter, enfin, que si dans le Nord vaudois aucun gros rassemblement n’a encore été organisé, dès l’annonce du drame, de nombreux élus du district ont, peu à peu, à leur manière, dénoncé les actes de violence et fait part de leur solidarité avec les Parisiens. Soit par le biais de commentaires sur les réseaux sociaux ou, comme des milliers d’autres, en arborant, sur ces mêmes réseaux sociaux, une photo de profil au couleurs du drapeau français.

 

Passer la frontière franco-suisse, même à Vallorbe, prendra beaucoup plus de temps

Effet collatéral des attentats parisiens, il faudra compter avec d’importantes perturbations, ces prochains jours, aux points de passage de la frontière sur le bassin lémanique, mais également dans le Nord vaudois, comme cela était déjà le cas hier. En effet, les gardes-frontière et les polices des deux pays ont intensifié les contrôles.

Ainsi, l’ensemble des douanes à la sortie et à l’entrée de la Suisse seront concernées par des ralentissements, tant sur les points de passage principaux que secondaires. Les temps d’attente sont estimés entre 30 minutes à une heure. A noter que les contrôles sont systématiques côté français, mais pas du côté suisse.

«La vigilance est en alerte renforcée», a rappellé, hier, le Corps des gardes-frontière. Les contrôles sur ces axes stratégiques sont effectués par les gardes-frontière en collaboration avec les autorités françaises de la douane, de la Police nationale, de la Gendarmerie et de la Police aux frontières.

Avions et trains

Par ailleurs, une cellule de crise a également été mise sur pied samedi matin. Des patrouilles mixtes ont été déployées. Les effectifs des gardes-frontière suisses ont ainsi été augmentés de 30%. Le dispositif mis en place peut être adapté en permanence en fonction de l’évolution de la situation.

A noter que tant pour l’aviation que pour le rail, les attentats ne remettent pas en cause le trafic entre la Suisse et la France. Mais il est demandé aux voyageurs de compter avec quelques retards dus aux contrôles plus approfondis.

Raphaël Muriset