La riposte d’Alessandro Mangiarratti
9 décembre 2024 | Textes: Manuel Gremion | Photo: Gabriel LadoEdition N°3848
Cible principale des critiques des supporters d’Yverdon Sport, pris à partie mercredi dernier par les ultras, l’entraîneur d’Yverdon Sport a répondu, samedi après le match contre Grasshopper.
Voilà plusieurs semaines que le Kop 14 chante le départ d’Alessandro Mangiarratti (photo) durant les matches. Le jeu, trop prudent, est souvent au cœur de l’agacement des fans des Verts. Mercredi dernier, en Coupe contre Lugano, une banderole «Mangiarratti basta» a même été déployée, tandis que quelques membres des ultras ont voulu aller s’expliquer avec l’entraîneur d’Yverdon Sport après la rencontre. Trois d’entre eux ont finalement pu discuter avec le président du football Jeffrey Saunders, le club déclarant accepter et comprendre les critiques, mais logiquement ne pas tolérer les injures.
Samedi, au Letzigrund, Alessandro Mangiarratti a été questionné sur les événements lors de la conférence de presse d’après-match. Le technicien tessinois a pris le temps de s’expliquer longuement et sincèrement sur la manière dont il vit la situation. «Je reste assez tranquille. Ce sont des choses qui arrivent de toute façon un jour dans ce travail, et je suis capable de gérer ces situations, ces émotions.»
Là où le coach d’YS se dit étonné, c’est concernant l’intensité des polémiques dans le contexte yverdonnois. «Je ne les comprends pas. Yverdon Sport est un assez petit club, qui vit sa deuxième saison en Super League, avec moins de moyens que les autres, des infrastructures qui sont ce qu’elles sont. On n’a pas beaucoup de choses, mais on ne se plaint pas, a-t-il assuré. Des clubs comme Grasshopper et Winterthour sont moins bien classés que nous, mais bénéficient de plus de tranquillité. A Yverdon, il n’y a qu’en restant unis avec les fans, les joueurs, le staff qu’on aura du succès. On veut être ambitieux, ainsi que rivaliser sur chaque terrain, dans la mesure de nos moyens. Alors, je suis parfois étonné par ce qu’on entend autour d’YS. On peut être plus positif.»
Et d’assurer que les joueurs ont bien vécu la situation, malgré la séquence difficile que les Verts ont traversée – ou traversent peut-être encore, ce sera à constater samedi qui vient –, travaillant fort à l’entraînement. L’ancien défenseur demeure exigeant, tout en rappelant que l’équipe a presque constamment dû composer avec cinq ou six blessés depuis le début du championnat: «On a travaillé avec ce qu’on avait, et on occupe une position au classement qui est positive pour Yverdon.»
Alessandro Mangiarratti répète souvent que ses hommes doivent être meilleurs avec le cuir, mais pas seulement: «Mercredi, je me suis un peu fâché sur les deux buts qu’on a concédés, car à YS, on doit être une équipe qui se bat sur tous les ballons.»
Puis de terminer en évoquant l’avenir: «On a un groupe qui est fort, et on veut tout faire pour rendre les fans heureux.»
D’un geste de buteur, Mitchy Ntelo offre un point important à Yverdon
Déjà auteur du but décisif dans les arrêts de jeu lors de la victoire 3-2 à Lucerne fin octobre, à la suite de l’abnégation de Fodé Sylla sur le couloir, Mitchy Ntelo a cette fois profité d’une percée rageuse de Moussa Baradji, puis d’un tir de Mauro Rodrigues contré, pour inscrire le but de la parité, samedi au Letzigrund.
Le Belge, qui n’a pas encore vraiment trouvé ses marques pour le moment chez les Verts, a néanmoins par deux fois conclu des actions qui ont valu respectivement trois et une unités avec le sang-froid du buteur naturel dans les seize mètres adverses.
«Je suis content pour lui, commentait Alessandro Mangiarratti. On travaille beaucoup avec lui, et lui travaille beaucoup également. Il découvre la ligue, qu’il ne pensait pas aussi forte. Il faut qu’on arrive à lui mettre des ballons dans la boîte.» Et, comme le centre-avant l’a démontré, il se chargera de les transformer en buts.
Dans une rencontre au cours de laquelle Yverdon Sport a disputé une bonne première mi-temps, mais était mené d’une longueur, c’est finalement au bout d’une deuxième période clairement moins aboutie des Nord-Vaudois que ceux-ci ont sauvé un point mérité. Surtout, ils ont laissé Grasshopper cinq longueurs derrière eux au classement, une journée avant la trêve. En cas de défaite d’YS, les Sauterelles seraient revenues à deux points.
«On termine bien le match. On pousse, on pousse pour essayer d’inscrire ce but égalisateur, et je suis arrivé au bon moment pour la mettre au fond. Il fallait le faire à l’instinct, et l’instinct a payé ce coup-ci», appréciait Mitchy Ntelo, après sa réussite.
Celui qui est entré en jeu à la 74e seulement relevait que ce n’avait pas été facile pour les Yverdonnois de se retrouver une fois de plus menés au score, d’autant plus contre le cours du jeu. «On sait que ce n’est pas évident pour nous de gagner à l’extérieur. Partir avec un point est mieux que rien, reprenait-il. On va devoir se battre jusqu’à la fin de saison. Contre GC, on l’a fait jusqu’au bout, on a encore prouvé qu’on a du caractère et que cette équipe n’est pas morte.» Le point remporté au Letzigrund, samedi, risque de peser de tout son poids au décompte final.
Cible de quelques critiques en raison de son rendement depuis son arrivée, Mitchy Ntelo sait que le but marqué samedi ne lui garantit rien. «Je vais encore continuer de travailler, et je ne doute pas que ça va aller.»
Face à des Zurichois dont il a relevé le bon comportement défensif, Alessandro Mangiarratti a surtout signalé qu’il était fier de ses hommes. «Je suis content avec un point, même si on en aurait voulu deux de plus.» La victoire, ce sera peut-être pour la venue du FC Sion au Stade municipal, samedi qui vient à 18h.