Trois records personnels, deux victoires dans sa catégorie d’âge en semi-Ironman et une qualification pour les Championnats du monde 2025 de la discipline: rien, ou presque, n’a résisté à la Chanvannaise cette année!
«Je sais que j’ai déjà dit ça l’an passé, mais… c’était ma meilleure année sportive!» lance d’emblée Julie Lachat. Les chronos réalisés par la sportive de Champvent confirment largement ses dires, elle qui a abaissé à deux reprises son meilleur temps sur 10 km en course à pied et qui a établi un nouveau record personnel en semi-marathon. En plus de terminer 1re de sa catégorie d’âge des deux semi-Ironman auxquels elle a participé, et de décrocher ainsi son ticket pour les Championnats du monde 2025. Rien que ça!
La Nord-Vaudoise de 40 ans a rapidement su qu’elle avait les jambes, cette saison, dès sa première course de l’année: «J’ai participé aux 20 km de Lausanne, fin avril, sur la distance des 10 km, où j’ai terminé 1re de ma catégorie et 4e au scratch chez les dames, en battant mon record, avec un temps de 36’41. Cela m’a directement mise dans une bonne dynamique, parce qu’avant la première compétition de la saison, je doute toujours un peu et, de façon générale, je n’ai jamais de bonnes jambes la semaine qui précède une épreuve sportive.»
Portée par cette performance, Julie Lachat a décidé d’enchaîner avec le semi-marathon de Genève, une semaine plus tard. Avec, là aussi, un nouveau record personnel sur la distance, grâce à un temps de 1h21’13, soit deux minutes de moins que sa précédente meilleure marque.
«J’ai ensuite eu une bonne période sans compétition, où j’ai axé sur mon entraînement. Mes deux enfants ont désormais l’école toute la journée, j’en ai profité pour augmenter ma charge d’entraînement. Il m’arrive de faire deux sessions par jour», explique celle qui travaille à temps partiel à la brigade cycliste de Lausanne.
A ensuite suivi la période des compétitions de triathlon, que Julie Lachat a démarrée en devenant championne de Suisse de sa catégorie d’âge à Nyon, montant au passage sur la troisième marche du podium scratch dames. «J’ai connu une bonne progression en vélo cette année, car j’ai beaucoup roulé, apprécie la Chanvannaise. En natation, par contre, j’ai de la peine à progresser, je vais rester à mon niveau actuel, car il faudrait que j’y passe plus de temps avec un coach qui me corrige en permanence pour que je m’améliore vraiment, explique celle qui fait surtout la différence en course à pied. J’ai la chance de finir par la discipline dans laquelle je suis la meilleure, je trouve que c’est motivant de savoir que je peux tout donner à ce moment-là.»
Après avoir peaufiné les derniers réglages, notamment en ce qui concerne les transitions, au Triathlon de Lausanne – où elle a une nouvelle fois remporté sa catégorie, en plus de finir 2e au scratch –, Julie Lachat s’est rendue en Autriche pour prendre part au premier des deux semi-Ironman à son programme.
«Dans ma tête, il était clair que je devais finir 1re de ma catégorie pour être sûre de me qualifier pour les Championnats du monde 2025. Pour cela, il faut réaliser une compétition parfaite. À la sortie de l’eau, j’étais bien, et j’ai tout de suite senti que j’avais les jambes quand je suis montée sur le vélo. Le parcours était notamment constitué d’une montée de 13 km, et les deux derniers étaient horribles, en plein cagnard. Mais j’ai réussi à me hisser dans le top 3, puis à franchir la ligne d’arrivée en tête, même si ce n’était pas ma meilleure performance en course à pied. Il y avait un bout dans les graviers, un revêtement que je trouve exigeant quand on est fatigués. Mais j’étais très contente d’avoir pu décrocher mon billet pour les Mondiaux!»
Sa qualification acquise, la sportive s’est quand même rendue au Portugal pour son deuxième semi-Ironman. «Celui-ci a été plus difficile à préparer, ma place pour les Championnats du monde étant assurée et la météo commençant à être moins bonne. Je devais un peu plus me pousser pour sortir m’entraîner. Cependant, je ne voulais pas me désister, car je partais avec des gens de ma famille et je ne souhaitais pas tout annuler.»
Un peu malade au moment de s’élancer, la Nord-Vaudoise s’est demandé si la compétition allait tout de même bien se dérouler. «La natation a été un peu compliquée, car on nageait dans l’océan, l’eau était froide et je suis un peu frileuse… De plus, j’ai ressenti des brûlures au visage durant toute l’épreuve, je ne sais pas si c’était dû à des algues ou à une méduse. Quand je me suis mise à pédaler, j’avais l’impression, pour la première fois de la saison en compétition, de ne pas avoir les jambes. Mais cela a ensuite tourné, et j’ai effectué une très grosse course.» Pour, au final, terminer une nouvelle fois en tête de sa catégorie.
De retour en Suisse, Julie Lachat a quelque peu hésité à participer au Marathon de Lausanne, partagée entre l’envie de prendre part à l’événement sur 10 km et sa fatigue. «J’ai finalement décidé, avec mon coach, de m’aligner pour tenter de battre mon record personnel sur la distance. Je suis bien partie et, même si je constatais que les sensations n’étaient pas aussi bonnes que d’habitude, je voyais sur ma montre que j’étais rapide. Alors j’ai tenu bon et, après avoir tout donné sur les deux derniers kilomètres, j’ai réussi à abaisser mon meilleur temps de douze secondes, raconte celle qui a ainsi été la plus rapide de sa catégorie, finissant en outre 6e au classement scratch grâce à son chrono de 36’29. Cependant, je pense que je peux faire encore mieux, et ce sera l’un de mes objectifs la saison prochaine.»
Une saison qui s’annonce belle avec, comme point d’orgue, les Mondiaux de semi-Ironman, lesquels se dérouleront en Espagne, au début du mois de novembre. «Ce serait génial de faire un top 10 dans ma catégorie, mais il faut que tout fonctionne. Je vise aussi de nouveaux records personnels sur 10 km et sur le semi-marathon en course à pied, et j’aimerais une fois courir un marathon. A voir si j’arrive à le caser dans ma préparation l’an prochain.»
Si tout roule actuellement aussi bien pour Julie Lachat, c’est également grâce aux personnes qui l’entourent: «Il y a des gens qui me soutiennent, j’ai la chance d’avoir un coach qui comprend comment je fonctionne, qui me fait évoluer d’année en année, un masseur qui accepte de me prendre en urgence quand j’ai des douleurs, des partenaires qui me soutiennent au niveau de la nutrition et des compléments alimentaires. Plus on vieillit, plus il faut faire attention à ce genre de choses en permanence, aussi à avoir suffisamment de sommeil pour bien récupérer. Je suis consciente que j’arrive à un âge où mes performances vont commencer à diminuer, et je pense que ce sera difficile d’accepter de ne plus progresser. Je me demande d’ailleurs à quel moment arrêter.» Mais pour l’instant, Julie Lachat n’a qu’une idée en tête: réaliser une saison 2025 encore meilleure que celle écoulée.