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La semi-autoroute toujours trop dangereuse

21 novembre 2013

Pour la cinquième fois, une demande concernant la sécurité du tronçon reliant Orbe à Vallorbe est posée au Conseil d’Etat.

Le dernier accident grave en date sur la semi-autoroute, le 3 novembre, avait vu un automobiliste percuter cinq voitures.

«Combien voulons- nous encore d’accidents graves sur ce tronçon d’autoroute ? » Dominique Bonny est en colère. Le député des Charbonnières a déposé une interpellation au Conseil d’Etat, concernant la dangerosité de la semi-autoroute A9b, reliant Orbe à Vallorbe. Il espère que cette cinquième demande sera la bonne.

La sécurité du tronçon inquiète déjà en 2003. Cette année-là, le député Denis- Olivier Maillefer avait déposé une interpellation indiquant que les simples lignes blanches n’étaient pas suffisantes pour séparer les voies. Une double ligne, des bandes sonores, des radars et des flèches indiquant le sens de circulation sont alors ajoutés pour augmenter la sécurité de cette route, qui a causé une quinzaine de décès jusqu’à aujourd’hui.

Mesures insuffisantes

«A la suite du postulat déposé en 2007 par Daniel Mange, il devient clair qu’il faut installer une séparation physique des voies de la circulation sur cette autoroute», explique Dominique Bonny. Une nouvelle interpellation de Denis-Olivier Maillefer en 2011, puis de Jacques Nicolet en 2012 ne suffisent cependant pas à déboucher sur une solution adéquate. Et les accidents se multiplient.

«L’Office fédéral des routes (OFROU) n’a fait que du bricolage !», se fâche Dominique Bonny. Au lieu d’installer une berne centrale métallique, comme le suggère la commission d’étude du postulat de 2007, l’OFROU a fait installer des poteaux blancs entre les deux voies. «Ces bornes sont invisibles dans le brouillard, et le denier accident a montré l’inefficacité de la structure» (voir l’encadré), rajoute le député.

L’OFROU s’explique

Selon le porte-parole de l’OFROU, Olivier Floc’hic, les mesures prises en 2011 étaient pourtant la moins mauvaise solution pour améliorer rapidement la sécurité de l’A9b. «Pour répondre aux demandes des communes et pour séparer physiquement la route, des bornes ont été installées, la vitesse a été limitée à 80 km/h et le dépassement des poids lourds a été interdit.» Dans un deuxième temps, une glissière a été posée partout où cela était possible.

«Il n’y a pas suffisamment de place pour installer une barrière en respectant les normes, la glissière empiéterait trop sur la voie», rajoute Olivier Floc’hic. Il indique également qu’une séance d’informations sera organisée au début de l’année.

Les communes entre Orbe et Vallorbe recevront alors un retour des études sécuritaires et d’un éventuel projet d’assainissement complet du tronçon.

 

Grave accident de la circulation sur l’A9b en début novembre

Chauffard à 1.4 gramme pour mille

On en sait un peu plus sur les circonstances de l’accident de la circulation du 3 novembre. Pour rappel des faits, un véhicule circulant entre Vallorbe et Orbe avait heurté trois voitures avant de continuer sa route. Il a ensuite percuté deux voitures qui circulaient en sens inverse, dont une frontalement, avant de s’immobiliser. Le procureur en charge de l’enquête, Christian Buffat, confirme que le conducteur ayant causé les accidents se trouvait sous l’emprise de l’alcool.

«Le taux d’alcoolémie constaté s’élève à 1.4 gramme pour mille», indique le procureur avant d’ajouter qu’il avait également ingéré des médicaments. Des traces de bêtabloquant, d’antidépresseur et de benzodiazépines ont été détectées. «Ce dernier, combiné à l’alcool, augmente l’état de somnolence», explique Christian Buffat, affirmant ainsi une des hypothèses possibles.

Toujours en soin continu, le conducteur n’est pas encore en mesure d’être interrogé, mais «rien n’indique que le cocktail se soit fait volontairement», confie le procureur. Également sortie du coma, la conductrice heurtée frontalement se trouve toujours au CHUV, elle a subi plusieurs opérations, dues à des complications au niveau abdominal.

Muriel Aubert