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La spécialiste des courses d’endurance

20 juillet 2018 | Edition N°2293

Florence Bertrand, seule romande membre de l’équipe nationale d’endurance équestre, évoque sa passion pour les chevaux et les compétitions de courses longue distance.

Originaire de région parisienne, la Sainte-Crix Florence Bertramd n’a entrevu que très tardivement sa vocation pour les chevaux. C’est seulement en 2002, lorsque sa fille s’est inscrite à l’équitation à Yverdon-les-Bains, que la cavalière découvre ce qui va devenir sa passion. Au départ, elle n’était qu’une simple accompagnante pour les concours de saut à poney de ses enfants.

«On s’est rendus compte qu’on passait tout notre temps dans les trajets entre Yverdon et Sainte-Croix. Ce n’était vraiment pas pratique. On a donc décidé d’acheter une ferme équestre pour nos chevaux, en 2004»,  glisse la Nord-Vaudoise. Les compétitions d’endurance viendront bien plus tard, pour celle qui est aujourd’hui la seule représente romande de l’équipe nationale de cette catégorie.

De retour des Cévennes avec un pur-sang arabe

Le véritable déclic se produit en 2012. «C’est lors d’une randonnée en famille dans les Cévennes, lieu mythique des courses d’endurance, que tout a véritablement commencé. On a tellement aimé notre séjour qu’on est rentrés avec un pur-sang arabe, Lipstik de Fignols», mentionne la Sainte-Crix. C’est avec ce compagnon que Florence Bertrand connaîtra ses premières grandes performances en endurance équestre.

Ces épreuves longue durée sont très diversifiées. En amateur, les distances varient entre 20 et 80 kilomètres. Une fois cette étape franchie, il y a la possibilité de passer en international sur 90, 120 et 160 kilomètres. Le trajet total doit à chaque fois être effectué en un seul jour et avec des contrôles de l’allure et du métabolisme de la part d’un vétérinaire. Outre la distance, les compétitions ne se déroulent pas toutes dans la même configuration. Il y a les courses avec vitesse imposée et celles sans limitation. Lorsque celle-ci est imposée, le cheval doit obligatoirement suivre un rythme entre douze et quinze km/h. Le classement se fait ensuite grâce à une équation combinant fréquence cardiaque et vitesse. «Ce sont mes épreuves préférées, car il y a beaucoup de stratégies, on peut gagner en étant plus lent que les autres. Les compétitions en rythme libre sont remportées par le plus rapide, tout simplement. Les concours internationaux se disputent toujours en vitesse libre», ajoute la cavalière.

Beaucoup d’engagement

Pour arriver à un tel succès, Florence Bertrand se donne à 100% dans ses activités. «Les pur-sangs arabes s’importent à partir de leur 4 ans. Leur squelette fini de se développer vers les 7 ou 8 ans. Quand ils arrivent à 4 ans, on ne fait que du long et longtemps, jusqu’à leur 5 ans. A savoir un rythme au pas pendant deux heures et demie tous les deux jours. A l’âge de 6 ans, on utilise les courses comme tremplin. Si une compétition de 20 km se déroule bien, on va faire les 40 km dans les trois à cinq semaines qui suivent. Le cheval garde ce qu’il a appris environ cinq semaines. C’est important de le réinscrire à une autre épreuve dans ce laps de temps. Pour les courses dès 90 km, on a besoin de beaucoup d’entraînements. On privilégie le galop sur un hippodrome afin de ne pas risquer de blesser nos chevaux, contrairement aux chemins utilisés habituellement», éclaircit la Sainte-Crix

Florence Bertrand a récemment disputé les qualifications pour les Championnats du monde de course d’endurance.  Les sélections se sont déroulées à Costaros La Voie Romaine et la Nord-Vaudoise est arrivée tout proche du but. «Je devais réussir 160 km et j’ai été éliminée par le vétérinaire après 140 pour cause de boiterie. L’année prochaine, je vais tenter de participer aux Championnats d’Europe.» Elle va bientôt pouvoir concourir avec deux nouveaux chevaux et, ainsi, augmenter ses chances de succès.

La cavalière regrette cependant le manque de relève dans cette discipline équestre par rapport à d’autres comme le saut. En plus des randonnées qu’elle propose actuellement dans sa ferme, elle souhaiterait offrir des cours d’endurance à sa clientèle.

 

Un pensionnaire vainqueur du CHI de Genève

Florence Bertrand a vu un de ses pensionnaires, Cartémis de Platon,  arracher une victoire de prestige au Swiss Breed Classic du CHI à Genève. Cette catégorie était réservée aux jeunes chevaux suisses pour des sauts en liberté. Ce cheval, né à Sainte-Croix, a été formé par Bertrand Maître à Montfaucon (JU). Ce cavalier de saut est spécialisé dans la pension d’étalon. Le cheval, de retour à Sainte-Croix après son succès de prestige, va parfaire son physique avant de partir chez la fille de Florence Bertrand pour reprendre  les compétitions de sauts.

Florian Charlet