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La Suisse brille aux Mondiaux des métiers

16 septembre 2009

Stéphane Balet (Yverdon) était expert en électronique lors de la compétition organisée à Calgary début septembre et il a vu les candidats helvétiques en verve.

Stéphane Balet et Patrick Haldi, le candidat suisse qui a concouru en électronique et a remporté la médaille... en chocolat, en terminant quatrième

Stéphane Balet et Patrick Haldi, le candidat suisse qui a concouru en électronique et a remporté la médaille... en chocolat, en terminant quatrième

Petit coup d’oeil au tableau des résultats. Avec quatorze médailles récoltées (sept d’or, deux d’argent et cinq de bronze) et seize diplômes d’excellence, la Suisse figure en deuxième position du classement des nations, en embuscade derrière la Corée. S’il s’agissait des Jeux Olympiques, l’affaire ferait les choux gras des médias, mais voilà: la compétition en question est plus confidentielle que les grands événements sportifs internationaux, même si ses responsables travaillent à en faire un véritable show à suspens. Selon Stéphane Balet, expert en électronique dépêché à Calgary, au Canada, pour l’occasion, ces Championnats du monde des métiers mériteraient en tout cas une meilleure exposition.

Pour cet enseignant yverdonnois, ce n’était pas une première participation. En tant qu’expert, son rôle est multiple. Dans un premier temps, avant les hostilités, il doit préparer le terrain de bataille. «Chaque expert doit arriver avec une proposition d’épreuve, explique-t-il. Sur place, tous se réunissent et composent le programme, à partir des différentes suggestions.» Pendant la compétition, l’expert juge le travail des candidats, naturellement, mais il a aussi pour mission de veiller à ce que le «champion» de son pays ne soit défavorisé d’aucune manière. Enfin, alors que les médailles ont été distribuées, les experts planchent déjà sur l’édition suivante.

La manifestation, organisée tous les deux ans, réunit des spécialistes de quarante métiers différents, venus de 52 pays du monde. Les remarquables performances helvétiques, d’après Stéphane Balet, permettent de mettre en valeur la qualité de la formation suisse. «On a encore trop tendance à mettre les cursus académiques sur un piédestal par rapport à la formation professionnelle», lâche-t-il. Les compétitions telles que celle qui était organisée à Calgary début septembre sont l’occasion de montrer une «autre» forme d’excellence.

En tant qu’enseignant, l’Yverdonnois utilise d’ailleurs les probants résultats nationaux pour motiver ses élèves. «C’est une manière de les revaloriser que de leur dire qu’ils suivent une formation dont sont issus des jeunes qui régatent parmi les meilleurs au monde», estime-t-il. Ainsi, cette année, en électronique, le Suisse Patrick Haldi a remporté la médaille en chocolat. «Mais il a fait un très beau parcours. Les cinq premiers se tenaient dans un mouchoir de poche», affirme Stéphane Balet.

A Londres, en 2011, la Suisse repartira en quête d’une farandole de distinctions. Emmenée par quels champions? Probablement par des jeunes en formation qui n’imaginent pas que leurs aptitudes professionnelles les mèneront de l’autre côté de la Manche.

Lionel Pittet