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La troupe de Belmont est prête à faire sauter le bouchon sur scène
L'acteur Alain Bonnevaux, sous la direction de Caroline Guignard-Moret. Photo: Michel Duvoisin.

La troupe de Belmont est prête à faire sauter le bouchon sur scène

22 octobre 2020

Le Covid n’a pas freiné les comédiens, qui se préparent pour la grande première du 31 octobre.

Quand vous avez décidé de monter cette pièce, aviez-vous pensé au COVID ?

Alain Bonnevaux, acteur: Absolument pas. Il faut dire qu’en janvier, au moment de recommencer la saison, on n’en parlait pas. Comme d’habitude, on a demandé qui voulait jouer : on était trois! On a dû recruter une actrice et la commission de lecture a cherché une pièce qui correspondait. Au vu de l’évolution, ça tombe bien qu’on soit seulement quatre acteurs.

Vous n’avez jamais douté de votre choix ?

AB: En mai, on s’est quand même posé la question. Un acteur a suggéré d’arrêter là, mais les trois autres étaient motivés à continuer. Alors, il s’est rallié à la majorité. A notre reprise d’août, on était bien conscients que ça risquait de repartir vers le mauvais temps sur le plan sanitaire, mais on a obtenu toutes les autorisations nécessaires.

Avez-vous doublé les rôles pour faire face à une éventuelle quarantaine?

AB: On n’a pas de remplaçant. On part du principe qu’on sera tous là ! Mais c’est vrai que plus on avance, plus on sent une épée de Damoclès au-dessus de notre tête.

Aurez-vous une buvette ?

AB: Normalement oui. Le public pourra venir se servir avec le masque et consommera assis à table.

Quelles sont les mesures prises pour le public ?

AB: Il y aura des distances entre les tables et le masque est obligatoire. A la place des 210 personnes possibles quand on est complet, on a limité le nombre de spectateurs à 80. Les gens devront se désinfecter les mains et sont obligés de réserver.

Avez-vous répété différemment ?

Caroline Guignard-Moret, metteur en scène: Si la question est de savoir si on a respecté la distance, la réponse est… oui et non! Sur scène, si on doit rester à 1,50m, autant ne pas jouer. A cause du virus, j’ai quand même un peu adapté la mise en scène. Quand les acteurs se criaient dessus face à face, on a essayé de trouver des solutions. Il y a un moment tendre entre deux comédiens, ils seront dos à dos. Quand les acteurs doivent se serrer la main sur scène, ils sont libres de se les désinfecter dans les coulisses. Avec si peu d’acteurs et ce grand plateau, cela permet de jouer sans être trop collé.

Avez-vous répété avec un masque ?

CGM: On met le masque depuis une semaine dans la grande salle, mais les acteurs l’enlèvent pour jouer sur scène.

Quels sont les risques si au dernier moment vous ne pouvez pas jouer ?

CGM: La troupe a déjà payé les droits d’auteur et elle doit payer la metteur en scène. Avec une diminution du public, les rentrées vont être moindres et si la pièce n’est pas jouée, elles seront nulles. Cependant, la Confédération aide aussi les troupes amateures.

Le public va-t-il oser venir ?

AB: Toute la question est là. A chaque répétition, on regarde l’avancée des réservations. C’est parti assez fort, mais maintenant ça ralentit. Il faut dire que les nouvelles ne sont pas tant bonnes. Les gens attendent peut-être pour voir la suite des événements, mais notre public sera en sécurité. On a pris toutes les mesures possibles et imaginables pour le protéger. On espère que les spectateurs seront présents et qu’ils viendront se changer les idées deux petites heures avec nous. On a du plaisir à jouer, ce spectacle nous tient à cœur et cela fait vingt-deux ans qu’on joue à cette époque.

CGM: Bien sûr cela nous tient à cœur de jouer, cependant pas à tout prix. On prend la santé des acteurs et de notre public au sérieux. Cela ne vaut pas la peine de prendre des risques pour un loisir. De toute façon, le travail effectué n’est pas perdu.

Jennifer Cotting, actrice: Je suis un peu tendue, mais finalement assez positive et j’espère que la pièce permettra au public de sortir un moment de l’angoisse de la pandémie.

Le mot de la fin pour madame la metteur en scène?

CGM: Venez découvrir Jacques, le maire d’un petit village dépeuplé: Bouchon. Le texte est génial, c’est une bonne comédie. Et venez découvrir des choses que vous n’aurez jamais vues à Belmont-sur-les-Planches !

 

Vive Bouchon!

Une pièce de Gérald Sibleyras et Jean Dell.
Grande salle de Belmont-sur-Yverdon
31 octobre et 1 novembre à 14h30
6, 7, 13 et 14 novembre à 20h30
8 novembre à 14h
Réservations de 19h30 à 20h30 au 079 538 77 14
ou sur le site www.belmont-theatre.ch

Véronique Meusy