La Vallée a laissé parler son orgueil
29 octobre 2018Edition N°2362
Menés 2-1 puis 3-2, les Combiers ont fait la différence en fin de match pour s’adjuger le premier derby de la saison face à Yverdon (5-3). Un résultat qui fait naître quelques regrets dans les rangs yverdonnois.
Les mots doux qui ont émergé de la tribune lorsque les débats entre Yverdon et le HC Vallée de Joux sont devenus un peu plus âpres, Thierry Berthoud les a entendus. «C’est un derby. Il y a de la tension, la pression monte, c’est ce qu’on aime. Mais avec mon frère Bryan, on a passé quatre saisons au HCY. Et durant cette période, on a absolument tout donné pour ce club. Disons que j’estime qu’on ne méritait pas d’entendre ça à notre encontre.» Alors forcément, lorsque l’attaquant combier s’est joué de Dylan Berutto et a inscrit le 3-3, il ne s’est pas gêné pour faire profiter les supporters yverdonnois de son bonheur.
Il n’y a absolument aucune polémique à inventer derrière cette affaire qui en est restée là. D’ailleurs, ce premier derby nord-vaudois de la saison s’est déroulé dans une atmosphère tout à fait fair-play, malgré le nombre important de pénalités distribuées. En fait, le geste du buteur de la Vallée est surtout symbolique d’une chose: l’orgueil des Combiers. Leurs résultats cette saison n’étaient pas tout à fait à la hauteur de leurs attentes? Ils étaient menés par un voisin qui semblait avoir pris le dessus? Ils venaient de perdre leur capitaine Vincent Le Coultre à cause d’une pénalité de match? Qu’importe, les hommes de Beat Kindler ont prouvé qu’ils avaient plus d’un argument à faire valoir. Touchés dans leur amour propre, ils ont retourné la partie en dix secondes (de 3-2 à 3-4 au début de la 46e minute), pour finalement s’imposer 3-5 sans avoir volé les trois points.
«Ce soir, on a prouvé qu’on était au niveau d’Yverdon. Ni meilleurs, car on aurait aussi pu perdre ce match si nos adversaires avaient fait la différence plus tôt, ni moins bons. Maintenant, on ne doit simplement pas oublier qu’un nouveau championnat a commencé. L’année dernière, on a fini 3e de la saison régulière, mais c’est du passé. A présent, on est 8es, et chaque match représente une nouvelle bataille», a encore lancé Thierry Berthoud, double buteur samedi.
Yverdon se relâche
Si le HCVJ a passé l’épaule dans le dernier quart d’heure, il le doit aussi grandement au relâchement des Yverdonnois. Tout le monde préférerait l’oublier, mais on revient toujours à cette défaite (4-5 après avoir mené 4-1) lors du match face à Uni Neuchâtel. Car ce revers dit beaucoup du HCY version 2018-2019. Lorsque les hommes de Jiri Rambousek jouent leur meilleur hockey, ils se trouvent hors de portée de la plupart des formations de leur groupe. Yverdon a d’ailleurs mis une grosse pression sur le but de l’irréprochable Timmy Capriati en fin de deuxième tiers et n’était vraiment pas loin d’alourdir l’addition, ce qui aurait sans doute changé quelque chose au résultat final.
Reste que le désormais 4e du groupe est encore bien trop fragile lors de ses temps faibles. Durant l’ultime période, le HCY a aligné les pertes de puck en zone défensive. Le genre d’oubli qu’il n’avait presque pas commis durant quarante minutes.
Yverdon – Vallée de Joux 3-5 (0-0 2-1 1-4)
Buts: 21 Carlucci 0-1; 28e Gay (Beutler) 1-1; 36e Borgeaud (Gay, Vidmer/5c4) 2-1; 41e Gigon (Berney, Dizerens) 2-2; 42e Gay (Fleuty, Beutler/5c4) 3-2; 46e T. Berthoud 3-3; 46e Gudel 3-4; 54e T. Berthoud (B. Berthoud, Bochsler) 3-5.
Yverdon: Berutto; Vidmer, Cordey; Baruchet, Reidick; Vazquez, Narbel; Pizzirusso; Borgeaud, Fleuty, Vioget; Beutler, Gay, Rochat; Paillat, Deschenaux, Jé. Curty; Pappalardo, Köppli. Entraîneur: Jiri Rambousek.
HCVJ: T. Capriati; Carlucci, M. Capriati; Neuschwander, Bassetti; Thuillard, Wirz; Le Coultre, Berney, Gigon; T. Berthoud, B. Berthoud, Bochsler; Gudel, Dizerens, Bossard; Cachin. Entraîneur: Beat Kindler.
Notes: Patinoire d’Yverdon-les-Bains, 333 spectateurs. Arbitrage de Julien Dumoulin. Pénalités: 9×2’ contre Yverdon; 11×2’ + 1×5’ + 1×10’ + 1×20’ contre la Vallée. Méconduite de match contre Vincent Le Coultre (35e, coup de canne au visage). Meilleurs joueurs: Nicolas Gay et Timmy Capriati.