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La vidéo pour perturber le deal

7 octobre 2024 | Texte et photo: I. Ro.
Edition N°3803

Au lendemain de la controverse sur le deal de rue, l’élargissement de la vidéo-surveillance sera examiné.

«Il faut rendre le deal inconfortable», a plaidé jeudi soir, lors du Conseil communal, Laurent Roquier, dans le cadre de la défense de son intervention. Le conseiller PLR constate que l’autorité a perdu le contrôle de certains espaces publics et, à défaut de pouvoir supprimer le phénomène, il soutient que l’élargissement de la vidéo-surveillance permettra de le rendre plus difficile.

Le conseiller communal constate que depuis 2021, certaines fonctions sont désactivées. En fait, lors de l’audit ordonné par la préposée cantonale à la protection des données – une commune vaudoise est tirée au sort chaque année et soumise à un contrôle d’un mandatair e–, il a été constaté que les caméras d’origine avaient été remplacées par des caméras boule, dont la portée allait bien au-delà de la gare, cela sans les autorisations nécessaires.

Ces autorisations sont octroyées par la préfecture, et la proposée a la faculté d’intervenir. Que s’est-il passé depuis?

A gauche, cette proposition d’élargir la vidéo-surveillance non seulement dans le secteur gare-place d’Armes, mais aussi dans les autres lieux sensibles, ne fait pas l’unanimité. Johann Meyer (Verts et Solidaires) y voit une atteinte aux droits fondamentaux. Quant à Julien Wicki, au nom du groupe Socialiste et POP, il émet «de sérieuses réserves» et il préconise un renvoi en commission.

Au nom des Vert’libéraux, Pierre-Henri-Meystre a rappelé que «les caméras font partie de la prévention». Il considère qu’elles sont nécessaires, «face à une population excédée». Son groupe soutient le renvoi du postulat à une commission.

Ruben Ramschurn (indépendant) constate que le phénomène du deal «n’est pas compatible avec le vivre ensemble». Quant à Ela Mona Chevalley (Verts et Solidaires), elle affirme «que l’effet préventif des caméras est limité».

Bref, on croirait revivre le débat qui a précédé le vote populaire sur la vidéo-surveillance dans le secteur de la gare, qui a été largement accepté par le corps électoral.

Après les interventions des municipaux Christian Weiler, en charge de la police, et Jean-Claude Ruchet (Jeunesse et cohésion sociale) – le premier attend les autorisations de la préfecture et le second a expliqué les actions de prévention menées tant à Espace Jeunes que dans les écoles –, une très large majorité du Conseil a opté pour le renvoi du postulat à une commission. Et, on est en droit de l’espérer, pas aux calendes grecques.