La voie de la transmission

Ancienne pilote de haut niveau, Louanne Juillerat se lance entièrement dans le coaching. à 27 ans, la Nord-Vaudoise établie à Orges, jeune maman, a créé un groupe pour les petits en draisienne et s’occupe également de potentiels futurs champions au sein de son club et de sa propre structure.

Casque vissé sur la tête, tenue de BMX portée fièrement, Nelia enchaîne les tours de piste au guidon de sa draisienne, avalant les bosses avec assurance et courage. Elle commencera l’école cet été, mais en sait déjà un paquet sur le bicross. Il faut dire que la fille de Louanne Juillerat a de qui tenir. Sa maman, ancienne pilote internationale, a lancé cette année les premiers cours en draisienne à La Béroche, où elle entraîne.

L’ex-pilote du BMX Nord vaudois, qui a tout appris sur la piste du Pécos durant sa carrière, a mis fin à l’aventure en 2020, alors enceinte et à la suite d’une blessure à une épaule, ne parvenant pas à revenir à son meilleur niveau. Elle avait toutefois commencé à entraîner bien plus tôt au sein du club neuchâtelois. Elle a continué à transmettre et, à présent, la voilà qui se trouve à nouveau tous les jours sur la piste, pour y accompagner les talents du club.

Le groupe draisienne, qui accueille des petits dès 2 ans, a été lancé au début de cette année, et il fonctionne bien: huit enfants viennent régulièrement avec leur deux-roues sans pédales apprendre les rudiments de la discipline. Il faut dire qu’il est possible de commencer le BMX très tôt, et les premières courses en bicross ont lieu dès 5 ans. «Il existe peu d’activités sportives accessibles aux plus petits», constate Louanne Juillerat, ravie que son idée ait trouvé écho à La Béroche.

Si la sportive d’Orges s’est remise à rouler pour le plaisir en compétition, de temps à autre et lorsqu’elle se sent bien physiquement et mentalement, c’est dans le coaching qu’elle est entièrement investie à présent. En plus d’entraîner petits et grands à La Béroche, elle a lancé sa structure privée, BMX Swiss Team Evolution, cette année. Elle compte, pour l’heure, trois athlètes du club neuchâtelois et un de Grandson sous sa houlette.

Elle les accompagne ainsi sur les courses, les week-ends, et notamment lors des manches de Coupe d’Europe, comme en Italie, en Belgique et en France, plus tôt cette année. Fin juillet, elle se rendra par ailleurs aux Championnats du monde avec les deux plus grands de son team, âgés de 15 et 17 ans, au Danemark. «L’idée est de leur offrir une structure», souligne la Nord-Vaudoise.

Une nouvelle orientation que Louanne Juillerat aimerait développer encore, passionnée par son sport et désireuse de transmettre ce qu’elle a appris sur son vélo.

Au chevet des jeunes Suissesses

Louanne Juillerat se plaît dans le costume de coach. Elle a l’envie de développer le BMX féminin en Suisse, et des discussions ont lieu avec Swiss Cycling pour qu’elle prenne l’équipe nationale féminine en charge à partir de l’année prochaine, en vue des Jeux olympiques qui se dérouleront en 2028 à Los Angeles.

«Cette année, je vais déjà m’occuper des plus jeunes, en catégorie challenge, lors des Championnats du monde au Danemark, souligne-t-elle. Il y a pas mal de filles qui sont assez fortes au sein de la relève, mais il manque un peu de structure pour elles.» Un déficit qu’elle aimerait avoir la chance de pouvoir combler en étant engagée en tant que coach nationale.

Nouvelle piste à l’horizon

Le club de La Béroche espère pouvoir commencer les travaux de son projet de nouvelle piste en 2026. Celle-ci serait alors aux normes pour accueillir des manches de Coupe d’Europe et du monde.

Il faut dire que si les infrastructures actuelles semblent un peu vieillottes, le club fonctionne bien. En une année, et notamment grâce au bon travail effectué par Louanne Juillerat, près d’une vingtaine de nouveaux membres ont rejoint la structure neuchâteloise. La nouvelle piste donnerait un élan supplémentaire à la dynamique.