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L’âge de tous les espoirs
© Michel Duperrex

L’âge de tous les espoirs

19 janvier 2023

A 19 ans, Klayver est le «meilleur espoir» de la région. En attendant mieux?

 

Coupé dans son élan! Les problèmes administratifs du FC Champagne ont empêché Klayver, comme une dizaine d’autres joueurs, de disputer la grande majorité des matches de l’automne, mais le Brésilien avait eu largement le temps de se faire un nom auparavant, ce qui lui a permis d’empocher le titre très convoité de «meilleur espoir» du Nord vaudois, au terme de la saison 2021-2022. Arrivé au FCCS en 2021, ce milieu de terrain polyvalent, aussi combatif que doué techniquement, s’est très vite imposé comme l’un des meilleurs éléments de 2e ligue, malgré son jeune âge. A 19 ans, Klayver Maximo dos Santos rayonne dans l’entrejeu, avec un vrai sens du collectif, fort appréciable pour une équipe composée d’autant d’individualités.

«En premier, j’aimerais remercier tous les gens qui ont voté pour moi. J’étais tellement content d’avoir gagné!» s’est réjoui le Brésilien, qui parle déjà un français très convenable. Garçon intelligent, raisonnablement ambitieux, Klayver est un jeune homme très accessible, qui s’est déjà fait de nombreux amis dans la région et a même rencontré l’amour en la personne de Lana, jeune Urbigène qui l’aide à perfectionner son français en plus de l’accompagner dans sa carrière naissante.

«Pour l’instant, je n’ai rien fait du tout, mais je me donne la chance d’y arriver. A Champagne, on s’entraîne le soir en équipe, mais je fais mes propres séances tous les matins», explique-t-il, lui qui donne également un coup de main au fitness de La Fabrique. Briscar de meilleur espoir, avant d’espérer mieux? «Oui, bien sûr. J’espère revenir vous voir bientôt, mais pour gagner le trophée de meilleur joueur», sourit-il franchement. Le défi est lancé!

 

Ses modèles: Toni Kroos et Casemiro

 

Klayver sait qu’il prend un risque en désignant spontanément Toni Kroos comme l’une de ses inspirations au poste de milieu de terrain. «Il avait fait très mal à mon pays en 2014», se rappelle le Brésilien, qui avait 11 ans lors de cette fameuse demi-finale gagnée 7-1 par l’Allemagne. Ce soir-là, Toni Kroos avait été éblouissant et le jeune Klayver en était resté marqué. «Mais j’admire Casemiro», s’empresse de souligner avec le sourire le jeune homme. Il apprécie l’agressivité de son compatriote, désormais un joueur important de Manchester United après avoir tout gagné avec le Real Madrid.

Klayver le sait, il n’atteindra pas ces hauteurs-là dans sa carrière, ce qui ne l’empêche pas d’être ambitieux. «J’ai envie de me faire repérer avec Champagne, bien sûr, mais ma priorité, c’est surtout de bien réussir ici dans un premier temps. Ce club m’a tellement bien accueilli, je m’y sens très bien et je veux tout donner en retour. J’aimerais notamment remercier chaleureusement Mme Ghislaine Cornu pour les cours de français», explique celui qui se verrait bien un jour, pourquoi pas, porter les couleurs d’Yverdon Sport, comme son père, Gil.

«Yverdon, c’est un très grand club, c’est sûr. Je vous ai parlé de Toni Kroos et de Casemiro comme étant mes modèles, mais le footballeur que j’admire le plus, c’est mon père, c’est sûr», glisse le jeune fooballeur, qui espère bien revenir et jouer un rôle en vue au printemps avec le FC Champagne, qui a eu tout l’hiver pour régler les soucis de qualification qui ont plombé son premier tour.

«Depuis tout petit j’ai eu le rêve de venir en Europe et je n’ai pas hésité quand l’occasion est arrivée de jouer en Suisse. Je sais que Champagne n’est pas un club professionnel, mais le niveau est tout de même très intéressant et c’est à moi de bien travailler et de respecter tout le monde pour essayer de jouer plus haut», réagit le Brésilien aux qualités techniques indéniables. Il essaiera, avec l’ensemble de ses coéquipiers, de sauver le club de la relégation avant de viser bien mieux dès la saison prochaine.

 

Une ville à la pointe

 

Klayver vient de Joao Pessoa, une localité d’environ 800 000 habitants, capitale de l’état de Paraiba, en bordure de l’océan. Sa commune natale est surtout connue pour être «la ville où le soleil se lève en premier», car elle abrite la Pointe du Seixas, le point le plus oriental des Amériques. Un coup d’œil sur une carte suffit à s’en convaincre: aucune partie du continent ne se situe plus à l’est! Passionné de football, notamment grâce à son père, le jeune Klayver y a appris les bases, avant le grand départ vers la Suisse.

 

Le froid? Il adore!

 

De la vie en Suisse, Klayver dit apprécier la tranquillité et la sécurité, deux aspects qui «changent beaucoup du Brésil». Sinon? «Je dois dire que j’ai rencontré beaucoup de bonnes personnes ici, et j’en suis très reconnaissant. Je trouve les gens gentils, plus chaleureux que ce que l’on peut penser des Européens. Et je dois casser un cliché: le froid ne me dérange pas du tout! Ce qui me manque le plus du Brésil, c’est le foot-volley sur la plage, c’est clair que c’est difficile de retrouver les mêmes conditions ici», rigole le Sud-Américain.

Tim Guillemin