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Laisser pousser comme un champignon
Steinpilze, aufgenommen am Sonntag, 23. September 2018, in Mels. (KEYSTONE/Gian Ehrenzeller)

Laisser pousser comme un champignon

1 novembre 2024 | Texte: Lena Vulliamy
Edition N°3822

L’automne a de nouveau attiré les amateurs de mycologie dans les forêts. L’occasion de rappeler les recommandations de base pour la cueillette de champignons.

«Il faut obéir aux lois», annonce d’emblée Raymond Gumy, contrôleur communal officiel à Yverdon-les-Bains depuis 1997. «Deux kilos par jour et par personne et pas de cueillette du 1er au 7 de chaque mois.» Cette seconde loi est nouvelle. Entrée en vigueur cet été, elle fait des mécontents parmi les cueilleurs de chanterelles, cèpes et autres écailleux.
Un amateur de champignons, venu faire contrôler ses trouvailles auprès de Raymond Gumy ce jour-là, ne s’en plaint pourtant pas: «J’ai longtemps pêché la truite, on n’a pas le droit de le faire entre le 1er février et le 31 août et c’est normal, on laisse la nature tranquille.» Le contrôleur communal en profite pour rappeler de ne pas ramener trop de déchets et donc de nettoyer le champignon sur place («Ils me ramènent la forêt avec!»). Raymond Gumy va lui-même remettre dans la nature les champignons impropres à la consommation et la végétation superflue. Cette récente manie de ramener autant de déchets serait selon lui une conséquence de la nouvelle loi, car certains cueilleurs, voulant ramener le plus de champignons possible les jours où ils y sont autorisés, bâclent le tri.

Contrôle largement préconisé

Si cette nouvelle loi, répandue outre-Sarine, mais unique en Suisse romande, fait débat, les différentes règles à respecter mettent davantage d’accord les spécialistes. Même si cela n’est pas obligatoire, il est recommandé de montrer sa récolte au contrôleur communal pour s’assurer de la comestibilité du contenu de notre panier. Raymond Gumy ne jure que par les livres pour reconnaître les espèces consommables. A ce cueilleur revenu avec des russules, il recommande vivement de les cuire trente bonnes minutes et de jeter l’eau pour éviter tout risque. Un autre revenu avec plusieurs clitocybes nébuleux, il ne le laissera pas repartir avec, les hôpitaux ayant recensé trop de cas de vomissements et de diarrhée après consommation de ce champignon. Pour le sachet de laccaires améthyste ramené par le même cueilleur, Raymond Gumy les conseilles au vinaigre. Le contrôleur communal rappelle par ailleurs de séparer les différentes espèces pour limiter les risques de contamination entre elles.
Quant aux cornes d’abondances veiller à les ouvrir permettra de retirer les éventuels «quatrons» (petites limaces en vaudois). Les experts recommandent aussi d’éviter de récolter des champignons près des routes très fréquentées ou à proximité d’usines d’incinération, car ils pourraient être pollués.

Ni trop ni pas assez

Il est aussi demandé de ne pas cueillir de champignons trop jeunes, car ils n’ont pas encore sporulé et ne sont pas mûrs, mais également de laisser sur place les vieux exemplaires. Ils sont attaqués par les larves et se décomposent, les rendant inconsommables, mais utiles à leur écosystème. Notons aussi que le groupement romand Vapko organise chaque année un cours de formation qui s’adresse aux personnes qui désirent se préparer à l’examen de contrôleur des champignons. Il permet aussi aux experts diplômés de suivre une formation continue et à toute personne intéressée à approfondir ses connaissances en mycologie.

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