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L’amour dure trois ans
© Champi

L’amour dure trois ans

18 novembre 2019 | Edition N°2626

Leader de Promotion League avec sept points d’avance à la pause, Yverdon Sport s’est séparé de son entraîneur Anthony Braizat hier matin, au lendemain du match nul 1-1 contre Stade Nyonnais. Explications.

La belle histoire entre Yverdon Sport et Anthony Braizat s’est terminée hier matin. Le président Mario Di Pietrantonio a décidé de se séparer de son entraîneur, malgré la fantastique situation au classement – YS est leader avec sept points d’avance sur le 2e, Rapperswil –, dans l’optique de préparer l’avenir comme il l’entend.

«On est arrivés en fin de cycle, estime le boss  du club. Anthony a réalisé un très bon travail. C’est quelqu’un de très humain et que je respecte beaucoup. Mais je ne le voyais pas diriger l’équipe en Challenge League, si tant est qu’on soit promus en fin de saison. J’ai préféré être honnête et le lui annoncer.»

Pour l’heure, et dans l’attente du nom du nouvel entraîneur, les assistants Marc Vetroff et François Marque vont assurer les entraînements, qui se poursuivent encore durant quelques semaines.

«La situation était devenue un peu plus compliquée dernièrement, poursuit Mario Di Pietrantonio. Ma décision n’est toutefois pas liée au résultat de samedi contre Nyon. Je pense qu’elle était prise avant. Le message ne passait plus. Je ne veux pas me retrouver à préparer l’équipe pour la Challenge League quelques semaines avant une possible montée. Je veux que cela commence dès le deuxième tour, avec un entraîneur qui aura ainsi un peu de temps pour travailler en amont.»

«Je m’en vais la tête haute»

Anthony Braizat est bien évidemment affecté par la nouvelle. «Ces derniers temps, il y avait pas mal de désaccords, notamment sur des choix que je pouvais faire concernant la composition de l’équipe, reconnaît le technicien. C’est le foot, c’est ainsi. Mais je suis surpris et touché. C’est quand même impensable de se séparer d’un entraîneur alors qu’on est en tête avec sept points d’avance.» Dans tous les cas, l’ex-joueur et entraîneur de Servette s’en va «la tête haute». «Presque trois ans (ndlr: il avait repris YS en début de deuxième tour en 2017) dans un club, c’est long.»

Le technicien explique les moins bons résultats du moment par l’usure accumulée durant le tour. «On paie le gros début de saison qu’on a réalisé. Il y a de la fatigue et beaucoup de blessés, estime-t-il. Si on nous avait dit avant l’entame du championnat qu’on aurait sept points d’avance à la trêve, on aurait tous signé. Il ne faut pas penser que l’équipe est si forte que ça non plus.»

Samedi, le public lui a reproché de ne pas avoir fait entrer Peyretti rapidement en deuxième mi-temps. «On subissait. Faire entrer Norman ou Ridge Mobulu pour défendre, ça aurait été compliqué. Ce que je voulais, c’était gagner le match, se défend l’entraîneur. Mais oui, je ne suis pas content de l’image donnée par l’équipe. Cela dit, il ne faut pas pour autant remettre tout le premier tour en question. Pendant treize matches, on a été au-dessus de tout le monde. Cela fait quatre rencontres que l’on se retrouve dans le dur physiquement.»

 

 

Seulement deux défaites en 2019

Arrivé à Yverdon Sport en mars 2017, Anthony Braizat avait conduit l’équipe à la montée en Promotion League. Depuis son accession au troisième échelon national, l’équipe a terminé 3e en 2016-2017, 2e la saison dernière et pointe actuellement au 1er rang.

D’ailleurs, au cours de l’année 2019, l’YS de Braizat n’a perdu que deux fois: 2-0 à Breitenrain le 30 mars, et 1-0 à Bellinzone le 10 novembre. Un bilan comptable remarquable.

À la tête d’une équipe qui domine le championnat, le technicien de 42 ans part dans des conditions comparables à ce qui s’était produit pour son prédécesseur, Philippe Perret, congédié alors que l’équipe pointait au 2e rang de 1re ligue. Comme quoi, ce n’est pas toujours le totomat qui décide. «Je suis fier d’avoir tenu trois ans à Yverdon. Ça fera rire les gens et je suis quelqu’un qui aime bien rigoler», termine Anthony Braizat.

Manuel Gremion