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L’Angleterre, le nouvel Eldorado de Sideburn

24 janvier 2019 | Edition N°2421

Yverdon-les-Bains  –  Avec la sortie de son dernier album, le groupe de hard rock régional a traversé la Manche pour donner ses premiers concerts au Royaume-Uni. Une tournée qui lui a offert des perspectives inattendues.

Nick Thorntorn (basse), Mikaël Riffart (guitare), Lionel Blanc (batterie), le chanteur Roland Pierrehumbert et Lawrence Lina (guitare) se sont sentis comme des rock stars sur la scène du Hard Rock Hell au Pays de Galles, en 2017. DR

Avec vingt ans d’expérience au compteur, des dizaines de concerts donnés chaque année et huit albums produits, dont certains titres ont été repris dans de grandes productions hollywoodiennes comme 24 Heures Chrono et The Wolverine, le groupe de hard rock yverdonnois Sideburn n’imaginait pas pouvoir être encore surpris. Et pourtant, les musiciens ont été abasourdis par l’accueil que leur ont réservé les Anglais, l’an dernier. «C’était la première fois que l’on mettait les pieds en Grande-Bretagne et, vu l’effervescence du public, on s’est rendus compte que c’était là-bas qu’on devait désormais jouer», confie Roland Pierrehumbert, fondateur et chanteur de la bande.

Pourtant, tout est parti d’une tournée improvisée, lancée avec audace juste avant la sortie de leur dernier album intitulé #8, en février 2017. «On a vu que les têtes d’affiche du Hard Rock Hell (ndlr: un festival au Pays de Galles) correspondaient à notre style de musique, alors on s’est dit: Allez, on essaie de postuler», raconte l’Yverdonnois Roland Pierrehumbert. «Et étonnamment, cela s’est vraiment très bien passé parce que deux heures après avoir envoyé le mail, on a reçu une réponse», renchérit le batteur et manager de Sideburn, Lionel Blanc.

Pour rentabiliser leur déplacement, Lionel Blanc a pensé à une astuce étonnante: «On reçoit souvent des messages de fans et il y en avait un qui nous demandait régulièrement quand est-ce que l’on viendrait en Angleterre. Je l’ai donc contacté via Facebook pour lui demander s’il connaissait un endroit où on pourrait se produire, révèle le batteur. Et c’est là qu’il nous a appris qu’il organisait des concerts dans un petit boui-boui dans la campagne près de Glasgow!» C’est ainsi que les hard-rockeurs ont agendé un total de trois concerts dans le pays de Shakespeare, en novembre 2017.

Un road-trip inoubliable

Mais pour leur première tournée au Royaume-Uni, les Romands ont peut-être un peu trop optimisé leur voyage. «On a atterri à Liverpool en fin de matinée et, l’après-midi, on devait déjà jouer au festival. On est donc descendus de l’avion, on a chopé les deux voitures qu’on avait louées et on a foncé, se souvient Roland Pierrehumbert. On avait les yeux rivés sur le GPS parce qu’on voyait qu’on allait arriver quelques minutes avant de passer en direct à la radio du Hard Rock Hell!» Mais dans leur course contre la montre, les musiciens se sont trompés de route. Un contretemps qui leur a valu de se mettre en retard. «Quand on est arrivés sur le site, les organisateurs nous ont ouvert les barrières pour qu’on puisse se parquer au plus près de l’entrée. On est sortis de la voiture, on a pris nos guitares et on est montés sur scène pour le live!»

Leurs fans ont fait la différence

A peine l’adrénaline redescendue, les musiciens ont repris le volant, à gauche qui plus est, pour rejoindre le fameux «boui-boui» écossais. Et une fois encore, le timing était serré.

En venant jouer dans une petite salle de concerts campagnarde, Sideburn était loin de se douter de l’impact que cela aurait sur son avenir. «Le fan qui nous avait invités avait demandé à l’un de ses amis de faire 300 km pour nous voir, confie Roland Pierrehumbert. Et c’est lui qui nous a bookés pour le festival Highway to Hellfest à Manchester, l’année suivante.»

C’est lors de ce festival, qui fait la part belle aux musiques d’AC/DC, que Sideburn a eu une révélation: «On a repris trois morceaux d’AC/DC au milieu de notre concert. Et là… ça a eu l’effet d’une bombe thermonucélaire, assure le fondateur. Les gens chantaient avec nous, ils dansaient, certains essayaient même de s’agripper à nous. C’était comme dans les années folles!» Cette ovation, ils ne sont pas près de l’oublier et ils en veulent désormais davantage. «En partant de là-bas, on a su qu’il fallait absolument qu’on y retourne», témoigne Lionel Blanc.

De retour en Suisse, le groupe s’est donc attelé à retravailler son répertoire pour créer une tournée spéciale, baptisée Sideburn plays AC/DC in the UK. Grâce à la forte impression qu’ils ont fait lors de leur premier passage, les rockeurs du cru ont réussi à s’inviter dans plusieurs grands festivals anglo-saxons. «On a même été conviés sur la grande scène du Bonfest en 2020, (ndlr: le festival dédié à Bon Scott, premier chanteur d’AC/DC, organisé dans son village natal, à Kirriemuir en Ecosse), lance Roland Pierrehumbert, qui n’en revient toujours pas. Ce ne sera pas notre plus grand concert, mais le plus mythique et le plus inespéré. Après ça, je crois que je pourrai arrêter en paix!»

Le groupe donnera un avant-goût de sa tournée Sideburn plays
AC/DC in the UK lors d’un concert à L’Amalgame, à Yverdon-les-Bains, le 9 février à 20h. En plus d’une tartiflette géante, les rockeurs ont prévu des surprises.

Christelle Maillard