L’antre des artisans
31 mars 2025 | Texte: Robin Badoux | Photos: Natacha SoaedEdition N°3919
Épicentre des Journées européennes des métiers d’art (JEMA) de cette année dans le canton de Vaud, le château d’Yverdon a attiré un vaste public à la découverte des savoir-faire artisanaux.
«C’est magnifique. Je n’ai même pas eu le temps d’aller manger!» À l’instar d’Anne Cavallini, de nombreux artisans d’art ont eu fort à faire ces trois derniers jours à l’occasion des JEMA. Un peu partout dans le canton, détenteurs de savoir-faire anciens et professionnels de métiers artisanaux méconnus ont en effet accueilli une foule de curieux – près de 3000 en terres vaudoises – afin de leur parler des secrets de leurs arts.
Au cœur de l’événement de cette année, le château d’Yverdon, désigné pour accueillir l’exposition en continu des JEMA – l’endroit choisi tourne un peu partout dans le canton une année après l’autre; l’année dernière, le rendez-vous avait été fixé à Vevey –, a attiré un flot constant de visiteurs. Pas moins de sept métiers d’art y étaient présentés par plusieurs artisans venus de divers endroits du canton de Vaud.
Et l’événement a commencé fort, dès vendredi. «On pensait que ça commencerait doucement, avec seulement des retraités qui auraient pu se déplacer un jour de la semaine. Mais finalement, il y a eu beaucoup de monde», remarque Anne Cavallini.
Une aubaine pour les artisans présents lors de ces trois journées de présentation en continu à l’Aula Magna du château d’Yverdon. «Cela nous fait beaucoup de pub», glisse l’artisane de Chamblon. Et son voisin Thomas Mottet, sérigraphe actif à Chavornay, d’ajouter: «Les artisans ont besoin de ce genre de coup de pouce. Même à petite échelle, c’est une bonne initiative pour mettre en lumière notre travail.»
Michel Québatte, vannier basé à Valeyres-sous-Montagny et qui proposait durant l’événement aux enfants de s’initier au tressage de paniers en rotin, abonde: «Cela permet de présenter des métiers en voie de disparition, comme la vannerie. Ce sont vraiment des métiers passion, avec lesquels on ne devient pas riche, mais on peut en vivre.»
Les visiteurs n’ont en tout cas pas boudé leur plaisir, en échangeant abondamment avec les artisans, qu’il s’agisse de découvrir l’art de la gravure avec Camille Guillerault, la restauration d’art avec Audrey Guyot ou la teinturerie végétale avec Martine Fiaux Porchet. «Il faut beaucoup parler! Mais ça me plaît de faire découvrir mon métier», rigole Anne Cavallini. «Après vingt ans d’activité dans les estampes, les encres et la sérigraphie, je vois qu’on arrive encore à faire briller les yeux du public», ajoute Thomas Mottet.
Comme quoi, l’artisanat a toujours le pouvoir de faire rêver petits et grands.