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L’apéro avant le dernier round
Pomy, 17 janvier 2020. Grande salle, réception en l'honneur de Jean-Pierre Grin (à droite) accompagné du syndic de Pomy Yvan Débieux (à gauche). © Michel Duperrex

L’apéro avant le dernier round

22 janvier 2020 | Edition N°2667

Pomy – La Commune organisait vendredi dernier une réception en l’honneur de Jean-Pierre Grin, réélu pour un quatrième et dernier mandat au Conseil national. Un moment entre convivialité et émotion.

Déjà les forces en présence: malgré la dimension éminemment villageoise de l’évènement, des personnalités venues de toute la région avaient fait le déplacement dans le fief de Jean-Pierre Grin, vendredi, pour saluer sa réélection au Conseil national. Il faut dire que malgré l’appartenance de l’agriculteur à un parti qui divise souvent – l’UDC – l’homme défend une approche apaisée de la chose publique. «En politique, on n’a jamais raison tout seul» est d’ailleurs un credo qu’il répète à l’envi. «On peut attaquer les idées, mais jamais les personnes», résume l’élu. Et de préciser, un verre de blanc à la main: «Boire un coup avec une personne d’extrême gauche ne m’a jamais posé de problème.»

Recapitalisation de la BCV en 2001, sauvetage de l’UBS à l’occasion de la crise financière de 2008, engagement pour la francophonie, engagement pour le Conseil de l’Europe… À l’heure du traditionnel discours, le conseiller national avait à cœur d’aborder les moments forts de sa carrière, quitte à déboussoler les moins férus de science économique: «J’aurais aussi pu évoquer l’éviction de Blocher du Conseil fédéral. Cela faisait une semaine que j’étais élu à Berne. On peut dire que c’était épique.»

Son village pour tremplin

Au-delà de ces souvenirs, c’est surtout le rôle joué par son village dans son parcours qu’a tenu à rappeler le ténor de l’UDC Vaud: «Cela a été un tremplin », résume l’ancien syndic de Pomy, passé par la suite au Grand Conseil. «On peut dire que c’est l’engagement au niveau local qui m’a mené à la «politique politicienne.» Conséquence de cet engagement, l’activité à la ferme a largement baissé. S’il en a laissé la gestion à son fils Patrick depuis 2010, le septuagénaire n’a toutefois pas lâché l’affaire: «J’ai encore labouré jeudi dernier, tient-il à préciser. Mais il faut laisser les jeunes faire les choses à leur manière. Je donne simplement un coup de main.»

Vendredi, d’autres agriculteurs du cru étaient présents. Parmi eux, Robert Richardet, municipal de Pomy. Autrefois membre de l’UDC, il ne cache désormais pas sa sympathie pour les Verts. Un revirement qui ne l’empêche pas d’apprécier son confrère: «Malgré nos divergences idéologiques, nous sommes restés liés. C’est quelqu’un qui est attentif aux gens et consensuel. Dommage qu’à Berne il s’aligne systématiquement sur les positions de son parti, notamment sur les questions écologiques.»

Raphaël Pomey