A l’aube de plusieurs grandes échéances pour la Fédération sportive des sourds de Suisse, Vincent Guyon, responsable de la section romande, se démène pour trouver des athlètes en devenir parmi la population.
Depuis qu’il représente la Suisse romande au sein de la Fédération sportive des sourds de Suisse (FSSS), Vincent Guyon se démène. Le Ransignolet cherche à faire connaître certaines figures du sport pour malentendants, tente d’organiser des évènements unificateurs de ce côté-ci de la Sarine – ça a notamment été le cas pour les Championnats de Suisse de badminton à Yverdon-les-Bains en avril dernier – et se bat pour que les sourds se fassent entendre.
Arbitre de basketball à ses heures, l’homme se retrouve cependant confronté à deux problèmes majeurs, complètement opposés. Le premier, c’est le manque de moyens à disposition de la minorité qu’il défend, qui empêche bon nombre de projets de voir le jour. Le second, c’est le manque d’intérêt des principaux concernés en Suisse romande. Après une année et demie passée à la Fédération, et bien plus à promouvoir l’activité sportive pour les sourds, le constat de Vincent Guyon est sans appel: «Les Romands sont nettement moins enclins à bouger que les Alémaniques.»
Mondial de futsal
Une fatalité? Plutôt un challenge à relever. A l’aube du 90e anniversaire de la FSSS, qu’elle fêtera en 2020, le Nord-Vaudois, lui aussi malentendant, fourmille d’idées. «L’un des sports qui fonctionne le mieux chez nous, c’est le curling. On recense plusieurs licenciés. Du coup, deux sessions découvertes seront organisées à Ouchy au mois de février.»
Derrière la mise en place de journées comme celles-ci, un espoir: susciter des vocations. Il faut dire que le jeu peut rapidement en valoir la chandelle. Suivant le nombre de licenciés d’une discipline – souvent peu élevé –, grimper les échelons et batailler au niveau national ou international peut devenir tout à fait accessible. «En novembre, Winterthour accueillera le Mondial de futsal. Pour l’instant, l’équipe de Suisse est intégralement composée de joueurs alémaniques. Mais comme dans la plupart des sports, la porte n’est pas fermée aux Romands, bien au contraire», lance Vincent Guyon.
Très en retard par rapport à la plupart des pays voisins, la Suisse pourrait réduire l’écart en se basant sur ce qui fonctionne à l’étranger. «En Espagne, plusieurs milliers de sourds et malentendants pratiquent le padel. Les démarches sont entreprises pour créer une section en Suisse romande.» L’appel est lancé. Reste à espérer que, cette fois-ci, il trouve un écho.
Infos et contacts: www.sgsv-fsss.ch