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L’appli qui facilite les échanges entre restaurateurs et personnel
L’équipe de CENT Job, composée de Nicolas et Thayanne Blanchard, Corentin Niederhauser et Elia Maeder espère que son application contribuera à résoudre les problèmes de personnel dans la restauration. © Michel Duperrex

L’appli qui facilite les échanges entre restaurateurs et personnel

3 novembre 2022

Quatre jeunes entrepreneurs ont créé CENT Job, une application destinée au domaine de la restauration.

«C’est parti lors d’une rencontre entre nous. Quand on n’a pas de personnel, que fait-on?» explique Nicolas Blanchard, tenancier de l’Hôtel du Chasseron. Cette question, il l’a posée lors d’un repas avec son épouse Thayanne, Elia Maeder et Corentin Niederhauser, des amis de longue date. Et la réponse commune a été: il faut créer une application. Les quatre jeunes entrepreneurs ont alors entamé un long parcours, composé de nombreuses séances qui ont abouti à un cahier des charges comportant pas moins de quarante pages.

Des applications, il en existe des milliers, dont un certain nombre spécifiques au domaine de l’emploi. «Ce que nous voulions résoudre prioritairement, c’est le problème des extras», explique Nicolas Blanchard. Car depuis la pandémie, le domaine de l’hôtellerie-restauration souffre d’un manque de personnel chronique.

Si le problème est gérable au prix d’un fort engagement, il ne l’est plus lors d’événements importants, tel un banquet ou un service traiteur. D’où l’idée de faciliter la recherche d’extras ou auxiliaires. «On veut simplement faciliter la relation», expliquent-ils. «On s’est revus à de nombreuses reprises pour discuter des différentes idées et pour se répartir les tâches, puis mettre les choses en place», explique Elia Maeder. Et puis il a fallu examiner tous les aspects techniques et de sécurité.

Les jeunes entrepreneurs ont d’ailleurs déterminé un certain nombre d’éléments relatifs à la sécurité des données sur lesquels il n’y aurait pas de concession: l’application doit être hébergée en Suisse, elle ne servira pas de support publicitaire et il n’y aura pas de commerce de données.

«Nous avons établi un cahier des charges très complet, répertoriant tous les besoins et toutes les demandes possibles. Corentin a mis quatre mois pour l’établir. Cela représente pas moins de quarante pages», détaille Elia Maeder. Il a fallu ensuite passer au stade du développement. N’ayant pas les compétences nécessaires, le groupe a confié cette tâche à un professionnel, qui a strictement respecté leur cahier des charges et toutes les demandes particulières, y compris celles relatives à la sécurité des données.

Avant de lancer l’application – elle est opérationnelle depuis le début de cette semaine –, les jeunes entrepreneurs l’ont validée au cours d’une phase de tests. «Le graphisme, les textes et le visuel ont été conçus pour que son fonctionnement soit le plus simple possible», ajoute Elia Maeder. Restait encore à trouver le nom de l’application, qui serait aussi celui de leur jeune entreprise, dont le siège est à Bullet. Chacun a proposé plusieurs dizaines de noms potentiels. Puis un s’est imposé comme une évidence: CENT. Soit tout simplement les initiales de leur prénom respectif.

La communication lancée ces derniers jours via les réseaux sociaux, une tâche prise en charge par Thayanne Blanchard, tend à démontrer que cette application était attendue: plus d’une centaine de personnes recherchant un emploi accessoire se sont déjà inscrites. «C’est une bonne nouvelle et cela permet aux restaurateurs qui s’inscrivent d’avoir déjà du personnel à disposition», commente Nicolas Blanchard.

En renonçant à la publicité et au commerce de données, les fondateurs de CENT se privent de revenus potentiels, alors qu’ils ont déjà investi plusieurs dizaines de milliers de francs dans le développement de l’application. Comment comptent-ils la financer? «Pour les personnes à la recherche d’un travail accessoire, c’est gratuit. Nous proposons trois types d’abonnement mensuel aux restaurateurs: pour 20 francs, l’employeur peut émettre trois offres pour un seul établissement; l’abonnement à 26 francs vaut pour cinq offres et deux établissements; enfin, la formule à 32 francs permet un nombre d’offres et d’établissements illimité. Le premier mois est gratuit pour les 50 premiers restaurateurs inscrits.

L’application est opérationnelle en français et en anglais. La version allemande est en cours d’élaboration.www.centjob.ch

 

Simplicité d’accès et efficacité de diffusion

 

Démonstration à l’appui, on constate que l’application est facile d’accès pour le demandeur d’emploi. Il peut y remplir un CV simple, y présenter ses expériences, et communiquer ses disponibilités en termes de jours et d’horaires. Si elle a prioritairement été conçue pour les extras, l’application n’exclut pas pour autant les personnes à la recherche d’un emploi durable dans le domaine de la restauration. L’employeur qui recherche une ou plusieurs personnes pour un appoint est immédiatement informé de celles qui sont disponibles dans un rayon restreint, par exemple 5 km. Car parfois, en raison d’une maladie ou d’un désistement, la mission proposée doit être accomplie dans les heures qui suivent. Les concepteurs œuvrent désormais à la diffusion de leur application, en particulier dans le domaine de la restauration. Ils ont contacté Gilles Meystre, directeur de Gastro Vaud, et d’autres organisations, telle l’Amicale des chefs de cuisine vaudois. Car tous les métiers de la restauration sont concernés, de la cuisine au service.

Isidore Raposo