Si les travaux ont momentanément cessé compte tenu des vacances d’été, la remise à l’état sauvage du cours d’eau a beaucoup progressé depuis juin dernier, afin de répondre à la stratégie cantonale.
Textes et photos: Roger Juillerat
Remise à ciel ouvert du Bainoz, entre Murist (FR) et Chavannes-le-Chêne, revitalisation naturelle du ruisseau des Vuaz, à Pomy, et aménagement de la Thièle, aux portes d’Yverdon-les-Bains, à la hauteur de l’aérodrome: voici trois exemples, parmi d’autres, de travaux de renaturation des rivières entrepris ces dernières années dans le Nord vaudois. On pourra bientôt y ajouter l’Arnon, sur la commune de Fiez, une intervention importante pour lui redonner un environnement plus sauvage et une contribution à restaurer sa capacité d’autoépuration, et donc à améliorer indirectement la qualité de l’eau.
Un nouveau cheminement agréable
«Les travaux qui ont été entrepris, plutôt spectaculaires, sont pilotés par l’État de Vaud et visent à redonner de l’espace au cours d’eau, afin de recréer une dynamique naturelle et favoriser ainsi une faune et une flore spécifiques», peuvent lire sur un panneau les promeneurs ou vététistes qui empruntent le chemin de randonnée entre Le Péroset et le Moulin de Novalles. Des plans d’eau seront par ailleurs aménagés en forêt et un modelé de terrain a également été construit en bordure du chemin agricole, afin de sécuriser les terres contre les crues.
Durant certaines phases des travaux, pour des questions de sécurité, une section du sentier pédestre et du chemin agricole longeant l’Arnon a été fermée aux piétons, cyclistes et cavaliers. Avec néanmoins la possibilité d’emprunter un parcours alternatif. Mais la majeure partie de ce sentier pédestre est à nouveau ouverte et une fois les travaux complètement terminés, le public pourra profiter d’un nouveau cheminement vraiment agréable en bordure de l’Arnon.
Fruit d’une collaboration de la Commune de Fiez avec le Canton et les associations environnementales, cette renaturation de l’Arnon peut aussi impliquer la sensibilisation des riverains et des usagers de la rivière. Car elle se révèle un exemple positif d’engagement pour la protection de l’environnement et la durabilité des ressources naturelles.
Un bienfait pour la faune
La revitalisation de l’Arnon va favoriser la diversité des espèces animales aquatiques et terrestres, et permettre de restaurer des habitats naturels, leur offrant ainsi des conditions de vie optimales. Cela inclut la création de zones de frayère pour les poissons, des abris pour les insectes et des habitats précieux pour les oiseaux.
On se rappelle notamment que la redynamisation de l’embouchure de la Brinaz avait, par exemple, incité l’implantation du martin pêcheur, alors que plusieurs ouvrages réalisés sur l’Orbe – dont la création de passes – ont évité aux poissons d’être stoppés par des obstacles artificiels dans leur déplacement vers leur lieu de reproduction. «Cela renforce les mesures de repeuplement, moins bénéfiques pour l’espèce et à la portée moins durable», souligne le Service cantonal de l’environnement.
Enfin, les écosystèmes restaurés peuvent réguler les crues, car ils absorbent mieux les eaux de pluie, réduisant ainsi le risque d’inondations. Cela protège les habitats et les espèces qui pourraient être menacés par des crues soudaines.
