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Laure Nicodet et la confiance retrouvée

16 octobre 2014

Patinage artistique – La jeune Yverdonnoise de 16 ans a connu une année perturbée par les blessures, mais, alors que la nouvelle saison commence, les ennuis semblent derrière elle. La revoilà sur le chemin de son meilleur niveau, de résultats significatifs et, surtout, du plaisir.

Laure Nicodet s’entraîne encore régulièrement à Yverdon, même si elle étudie, patine et dort souvent à Neuchâtel, où elle a un studio depuis qu’elle a commencé le lycée. © Nadine Jacquet

Laure Nicodet s’entraîne encore régulièrement à Yverdon, même si elle étudie, patine et dort souvent à Neuchâtel, où elle a un studio depuis qu’elle a commencé le lycée.

Laure Nicodet donne l’impression de savoir précisément où elle va depuis toute petite. Là où nombre de jeunes champions en devenir, à l’heure de se raconter, se limitent timidement au strict minimum ou s’en remettent à leurs parents, la patineuse yverdonnoise a toujours su répondre aux questions, regardant son interlocuteur bien droit dans les yeux. Si elle a surtout été habituée à évoquer des succès, sa dernière saison a été difficile, lourdement perturbée par des blessures, mais elle en parle avec franchise et maturité. Aujourd’hui, la demoiselle a 16 ans -elle soufflera sa 17e bougie en novembre- et elle aborde un nouvel hiver plus motivée que jamais, assurant avoir retrouvé sa confiance.

Des résultats satisfaisants

Le processus a pris du temps, suite à une entorse à la cheville droite survenue avant ses stages de préparation de l’été 2013. «Les ligaments étaient touchés, se souvient-elle. Je n’ai donc pas pu m’entraîner normalement. Ma préparation n’a pas été idéale, avec peu de répétitions de mes programmes.» Malgré les difficultés rencontrées, elle a pu prendre part à des compétitions, s’adjugeant le titre de championne romande et une belle sixième place aux Championnats suisses élite. «Compte tenu du début de la saison, je ne pouvais qu’être satisfaite de ces résultats», estime-t-elle.

Mais au-delà de ce qu’elle a pu présenter aux juges, ses pépins physiques l’ont méchamment handicapée durant toute la saison. A force de compenser pour soulager sa jambe meurtrie, elle a aussi réveillé une vieille entorse à l’autre cheville. «Tout l’hiver, il y a eu des hauts et des bas, des entraînements sans ressentir la moindre gêne et d’autres où rien n’allait.» Une situation que tous les sportifs blessés connaissent: à force, les doutes s’installent et même quand les douleurs s’en vont, un certain blocage psychologique subsiste.

Mais, aujourd’hui, Laure Nicodet assure que ses problèmes sont derrière elle. «Je ne pense plus du tout à ma cheville blessée lorsque je patine, souligne-t-elle. Parfois, j’ai un peu peur lorsque je tombe, c’est tout.» Sa confiance, elle l’a retrouvée à force de travail, bien sûr, mais aussi parce qu’elle a pu se rendre compte qu’on ne l’avait pas oubliée. A la fin de la saison dernière, des sélections lui ont permis de réintégrer l’équipe suisse. «Cela m’a convaincue que je faisais encore partie des cinq ou six espoirs du pays, ce qui m’a beaucoup aidée», explique la jeune Yverdonnoise. Dans l’enchaînement, ou presque, ses stages de préparation estivale se sont bien déroulés. Et la revoilà d’attaque.

De plus en plus de difficultés

Pour autant, elle ne considère pas encore avoir retrouvé son meilleur niveau sur la glace. «Les premiers triples sauts que j’ai appris à maîtriser sont désormais plus assurés, se réjouit-elle. Mais j’ai plus de peine avec ceux sur lesquels je travaillais juste avant de me blesser.» Et elle ne fait pas mystère de ce qui l’anime: être capable de présenter de plus en plus de difficultés dans ses programmes de compétition. C’est à ce prix qu’elle pourra tutoyer les meilleures patineuses du pays. Mais elle doit encore reprendre le fameux rythme de la compétition. Elle estime ainsi être passée à côté de son premier concours, la Dreitannen Cup, il y a quelques semaines.

«Cela m’a fait beaucoup réfléchir, avoue-t-elle. Et puis je me suis rendu compte que je m’étais mise trop de pression, ce que je n’ai pas l’habitude de faire.» Un problème qu’elle a vite corrigé, délivrant une meilleure prestation à Dresde, lors d’un Junior Grand Prix, qui met aux prises les meilleures jeunes du monde, une jolie quatorzième place à la clé.

Ce ne sont pas tant les rangs qui l’intéressent que la manière. «Je suis toujours empruntée quand on me demande de formuler un objectif, glisse-t-elle. Ce que je veux, c’est assurer mes éléments, bien patiner, avoir du plaisir. Le classement, c’est secondaire.» Mais Laure Nicodet sait que si elle satisfait à ses propres exigences, les résultats suivront.