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Laure Nicodet quitte la glace
Laure Nicodet est montée à trois reprises sur un podium aux Championnats de Suisse: 2e en minis, 3e en cadettes et titrée en juniors (2012). Son meilleur résultat en élite est une 5e place (2015). Elle a enlevé plusieurs sacres vaudois et romands, et a participé, en 2013, aux Mondiaux juniors à Milan. Joli palmarès!

Laure Nicodet quitte la glace

8 juillet 2016 | Edition N°1781

Patinage artistique – A 18 ans, la championne de Suisse juniors de 2012 arrête la compétition. Elle va privilégier ses études… dans le sport.

Arrivée à un moment charnière de sa vie, à la fin de ses études de lycéenne, Laure Nicodet a fait le difficile choix de quitter la compétition pour se consacrer à son avenir professionnel. A 18 ans, la championne de Suisse juniors de 2012 a passé quinze années sur la glace. «C’était tout d’abord un jeu, un plaisir, puis c’est devenu une réelle passion», lance-t-elle.

Au bout de son cursus à Neuchâtel, la patineuse artistique yverdonnoise a dû, en quelques semaines, imaginer son avenir. «La seule certitude était que je voulais entrer immédiatement à l’université. Je n’étais pas prête à tout abandonner pour le sport, les études ont toujours primé», dit-elle. Soit elle parvenait à poursuivre ses cours et, en parallèle, à mener sa carrière sportive, soit elle raccrochait les patins. Après de longues discussions avec ses proches et son entraîneur, ainsi qu’une intense pesée d’intérêts, elle a opté pour la deuxième variante. «Pour continuer à progresser et réussir à me classer dans des compétitions internationales, il était nécessaire de consentir plus de sacrifices. Avec ma philosophie, faire carrière dans le patinage de haut niveau n’était pas possible, résume-t-elle. Je ne me suis pas sentie capable de fournir encore plus sur la glace, en plus des études.» La décision est tombée en mars dernier.

La voilà jeune retraitée du sport de compétition. «A mon âge, au patinage artistique, c’est à la fois tôt et pas tant que ça. La plupart des filles arrêtent à l’entrée au gymnase ou vers 18 ans. Beaucoup, comme moi, ont à faire un tel choix, estime-t-elle, sans regret. J’ai vécu des années très intenses. A présent, j’aurai du temps pour voir autre chose.»

Au-delà de ses rêves

La championne a connu une riche carrière. A 8 ans, elle avait inscrit, sur une fiche, ses espoirs. «Je souhaitais participer une fois aux Championnats de Suisse.» Elle sera allée bien au-delà de ses rêves, montant trois fois sur un podium national, terminant 5e en élite en 2015, participant aux Mondiaux juniors de 2013 et, ces dernières années, patinant lors de nombreuses compétitions internationales. Sportivement, l’un de ses meilleurs souvenirs restera son titre de championne de Suisse juniors, obtenu à Malley. «Quand je suis revenue dans les tribunes, vers ma famille, mes amis, tout le monde me sautait dans les bras. J’avais de la peine à réaliser, alors qu’eux étaient euphoriques.» Mais c’est aussi, et surtout, lors de galas, de camps, d’entraînements qu’elle a passé ses meilleurs moments. «Il y a eu tellement de beaux moments, d’amitié, de fous rires. Toutes ces émotions fortes que j’ai pu connaître et partager grâce au sport, énumère la Nord- Vaudoise. Je dois absolument remercier ma famille et ceux qui m’ont soutenu. J’ai toujours été très bien accompagnée.»

Si Laure Nicodet quitte la compétition, elle ne s’éloigne pas des patinoires pour autant. Elle a suivi une formation pour être monitrice Jeunesse + Sport, et donne déjà des leçons au club, à Yverdon. En outre, elle continuera de s’entraîner pour le plaisir. «Je suis heureuse de rester dans le milieu sans jeter mes patins par ras-le-bol, comme cela arrive parfois.»

Elle entrevoit, désormais, son avenir différemment. Avec plein de nouveaux projets et d’envies, même si le sport reste au centre de ses intérêts, elle qui va suivre des études de management dans le domaine et qui se voit travailler, par exemple, pour des fédérations sportives, dans quelques années. «Je me rends compte qu’avant, il y avait beaucoup de contraintes, pour moi et ma famille. Par exemple, cet été on va retourner dans notre maison du sud de la France tous ensemble. Ça faisait longtemps qu’on n’y allait plus, car il n’y a pas de patinoire», image-t-elle, prête à passer à autre chose.

Manuel Gremion