Logo

L’avenir des soins se dessine à La Marive

18 mars 2016 | Edition N°1705

Yverdon-les-Bains – Pierre-Yves Maillard a présenté la vision future du système des soins, hier, avant de permettre aux acteurs de la santé de se prononcer sur le projet.

L’avenir du système de santé vaudois a réuni près de 300 représentants du monde sanitaire, social et médico-social du canton, hier, à salle de La Marive, à Yverdon-les-Bains. Ces assises de l’aide et des soins dans la communauté, organisées à titre exceptionnel, ont permis au Service de la santé publique, ainsi qu’au Service des assurances sociales et de l’hébergement de présenter leur vision pour le futur et de récolter les avis de nombreux acteurs de la santé sur le projet de réforme du système de soins.

«Nous devons nous préparer à faire face à une évolution démographique qui mettra au défi notre système», a introduit le chef du Département de la santé et de l’action social, Pierre-Yves Maillard. D’ici 2035, le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans passera de 58 000 à 100 000. «Avec le système actuel, il faudrait créer 500 lits hospitaliers d’ici 2030 et 3000 lits d’EMS d’ici 2035, ce qui représente des coûts supplémentaires de 75 millions de francs par an pour le Canton, a expliqué Pierre-Yves Maillard. Notre système n’est pas mauvais, mais il faut faire mieux.»

Pour ajuster le système en limitant l’augmentation des coûts du stationnaire, le projet de réforme présenté mise sur le maintien des patients à domicile. Pour renforcer ce système centré sur la personne dans son lieu de vie, l’idée est de doter le Canton d’un dispositif d’aide et de soins communautaires plus fort, en créant quatre institutions régionales de santé. Elles devront être garantes de l’accompagnement des personnes et regrouperont des compétences existantes pour une meilleure coordination. «Une hypothèse est de réduire de 40% les hospitalisations des 65 ans et plus, d’éviter 10% des entrées en EMS et de les retarder de trois mois, ce qui permettrait au Canton d’économiser 80 millions de francs. L’enjeu sera de considérer ces économies comme étant de l’argent disponible pour les soins à domicile. Il faut faire exister cet argent qu’on économisera, pour disposer des ressources nécessaires», note le conseiller d’Etat, qui souhaite mettre en consultation ce projet de réforme cet été, pour que le Grand Conseil puisse se prononcer en début d’année prochaine et que la mise en place de la nouvelle structure puisse se faire pour 2019.

Muriel Aubert