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L’aventurier venu du Nord
Niklas Gunnarsson © Gabriel Lado

L’aventurier venu du Nord

29 septembre 2023 | Edition N°3549

Football – Super League Approché par Yverdon Sport durant l’été pour venir renforcer sa défense centrale, Niklas Gunnarsson n’a pas hésité à saisir l’opportunité de venir découvrir un nouveau championnat et tenter d’apprendre une sixième langue. Rencontre avec le Norvégien de 32 ans.

Niklas Gunnarsson est de ces footballeurs qui n’ont pas peur de faire leurs valises quand l’opportunité d’évoluer dans un championnat étranger se présente. Après avoir joué en Norvège, son pays d’origine, en Angleterre lorsqu’il était jeune, puis en Suède, en Ecosse et en Italie, le défenseur de 32 ans est en train de découvrir la Suisse, lui qui a rejoint Yverdon Sport il y a six semaines.

«Filippo Giovagnioli, le directeur sportif, a vu certains de mes matches, lorsque je jouais en Suède, et je pense qu’il a apprécié mon profil. Du moment que j’ai su que j’avais l’occasion de venir ici, tout s’est fait très rapidement. En une semaine, j’étais à Yverdon, raconte Niklas Gunnarsson. Cela m’intéressait de découvrir un nouveau pays, de vivre une nouvelle aventure. De plus, je savais que le niveau de foot était très bon, et que le club ambitionne de devenir l’un des meilleurs de Suisse.»

Recruté par YS pour renforcer sa charnière centrale après les blessures longue durée des défenseurs centraux Aris Sörensen et Breston Malula, celui qui a grandi dans une petite ville à une heure d’Oslo a dû s’adapter à une philosophie de jeu quelque peu différente. «Ici, on a tendance à privilégier les qualités et le marquage individuels, alors qu’en Scandinavie, on se focalise beaucoup sur le marquage en zone et la tactique.» Une adaptation qui s’est faite rapidement, le Norvégien ayant été titularisé lors des trois derniers matches de championnat des Verts. «J’ai reçu beaucoup de confiance de la part du coach, et je pense que j’ai su saisir ma chance en livrant des prestations convaincantes. Mais en foot, tu dois être performant tout le temps, car tout peut changer très vite. Je suis à YS pour me développer en tant que joueur, même si j’ai 32 ans et, pour l’instant, je savoure la situation.»

 

«Ici, on a tendance à privilégier les qualités et le marquage individuels, alors qu’en Scandinavie, on se focalise beaucoup sur le marquage en zone et la tactique.» Niklas Gunnarsson

 

Si Niklas Gunnarsson a un peu eu l’impression d’être à la maison en arrivant en Suisse – «c’est un beau pays, très similaire à la Norvège, notamment en raison de ses lacs, ses montagnes, de sa propreté et parce que tout est structuré» – et a apprécié de découvrir l’ambiance du Stade municipal, qui plus est plein, dimanche dernier lors de la victoire 3-2 contre Bâle, il devra encore attendre un peu pour se sentir pleinement yverdonnois.

«Pour l’instant, je n’ai pas encore d’appartement, cela fait un mois que je vis à l’hôtel. Même si l’endroit est joli et le personnel très gentil, c’est un peu difficile mentalement. Cependant, il y a toujours du positif et du négatif dans chaque situation. Par exemple, j’ai beaucoup apprécié l’Ecosse, mais il pleuvait tous les jours et il y avait beaucoup de vent. En Italie, Palerme était une ville où il faisait bon vivre, mais il faisait super chaud en été, relève celui qui a particulièrement aimé vivre à Stockholm. La ville est magnifique, et j’ai de très bons amis là-bas.»

L’ex-international, qui a porté le maillot de la sélection norvégienne M23 à trois reprises et celui de l’équipe A une fois, lors d’un match amical contre le Portugal en 2016, se réjouit d’autant plus de pouvoir défaire ses bagages pour de bon qu’il étudie à côté du football. «Je possède déjà un bachelor en management international, et j’en ai commencé un nouveau en organisation et leadership, grâce à un cursus en ligne au sein d’une université norvégienne. Je pense qu’il est très important de se former, et je suis heureux d’avoir cette opportunité, puisqu’il s’agit de ma cinquième année universitaire. Mais c’est vrai que je me réjouis d’avoir un vrai coin pour suivre les cours et rédiger les travaux, plutôt que de devoir faire ça assis sur le lit de ma chambre d’hôtel», sourit-il.

 

«Je pense qu’il est très important de se former, et je suis heureux d’avoir cette opportunité, puisqu’il s’agit de ma cinquième année universitaire.» Niklas Gunnarsson

 

Et Niklas Gunnarsson, qui maîtrise déjà le suédois, le danois, l’anglais, et parle un peu d’italien, en plus du norvégien, va avoir droit à une ration supplémentaire de cours, dès la semaine prochaine, puisqu’il s’apprête à commencer des leçons de français, en compagnie de quelques-uns de ses coéquipiers.

«Je sais déjà dire quelques trucs, notamment je ne parle pas français, mais c’est une langue compliquée, qui est très éloignée des idiomes scandinaves. Cependant, je veux vraiment l’apprendre, car je considère que c’est important de parler la langue de l’endroit où je vis. Mais j’avoue que je ne comprends pas le fonctionnement du français: parfois, vous prononcez toutes les lettres d’un mot, d’autres fois, seulement une partie d’entre elles, et pour certains sons, j’ai l’impression d’avoir quelque chose dans la bouche quand j’essaie de les reproduire, rigole-t-il. Mais d’ici six mois à une année, je maîtriserai tout ça, c’est mon but!»

Muriel Ambühl