Iñaki Baragaño est passé à la maison, à Yverdon, avant de rejoindre l’équipe de Suisse cette semaine. Le défenseur espère disputer le Championnat du monde, avant de patiner pour le Lausanne HC.
Iñaki Baragaño, Rapperswil a arraché sa place en play-in, mais n’a pas accroché les playoffs. Qu’avez-vous pensé de la saison de l’équipe?
On a connu des hauts et des bas. Le fait que l’entraîneur ait été limogé en cours d’exercice démontre bien que quelque chose ne jouait pas, et je ne parle pas du coach, mais bien au sein de notre équipe. On a bien commencé le championnat, puis on a connu un creux. Il faut reconnaître que le changement d’entraîneur a produit un petit électrochoc. Le fait de remporter trois de nos quatre derniers matches de l’année 2024, en décembre, nous a donné une chance de nous battre pour les play-in. On était bons à la maison, mais vraiment pas à l’extérieur, où on ne s’est imposés que six fois de tout l’exercice.
Il y a eu cette bonne fin de championnat, avec quatre succès en cinq parties, dont ce dernier match, contre Davos, quand Nicklas Jensen inscrit le but de la qualification, au détriment de Genève-Servette, à 50 secondes de la sirène…
C’était un moment assez incroyable, oui. Ce qui n’empêche pas qu’on voulait jouer les playoffs, et pas seulement les play-in. Finalement, de mes quatre saisons à Rapperswil, les deux dernières auront été plus compliquées en matière de résultats. On n’était pas assez constants, capables de réaliser parfois des performances incroyables et, le lendemain, d’être zéro.
Paradoxalement, sur un plan personnel, vous avez connu les deux meilleurs hivers de votre carrière.
Mon statut a changé au moment des playoffs de ma deuxième année, dans la série contre Zoug. Je n’avais pas été aligné au premier match, puis il y a eu un blessé en défense. Je me suis retrouvé ensuite sur la glace, et je n’avais rien à perdre. J’ai joué comme un mort de faim et, la saison suivante, on m’a directement accordé plus de confiance.
Les chiffres de cette saison en témoignent, avec un plus/minus de +13, une moyenne de 19’48 de temps de jeu par match et 16 points inscrits…
C’est sûr que, personnellement, c’était cool. J’ai été constant sur 52 matches, dans un rôle d’allrounder. J’ai joué un peu de power-play au début et, surtout, j’ai énormément été aligné en désavantage numérique, je finis dans le top 15 de la ligue aux shoots bloqués, et j’ai adoré avoir beaucoup de temps de jeu. Il m’est même arrivé de jouer 26 minutes au début.
Comment expliquez-vous, néanmoins, ce plus/minus si favorable, alors que le suivant à Rapperswil, le Suédois Emil Djuse, n’a que +5?
C’est également un peu de chance, il faut être honnête. J’ai effectué mon travail défensif, et c’est aussi ce que je voulais montrer. Mon arrivée à Rapperswil, il y a quatre ans, a découvert des aspects de moi, de mon jeu, que je ne connaissais pas (ndlr: il était considéré comme un défenseur purement offensif en juniors). Je peux désormais jouer partout, et cela va m’aider pour la suite.
Place désormais à l’équipe de Suisse, pour les premières semaines de préparation avant le Mondial. Comment vous sentez-vous?
Cela fait un mois qu’on a terminé notre saison avec Rapperswil, ce ne sera donc pas facile: le rythme, tu ne peux l’avoir qu’en jouant. L’an dernier, j’avais trouvé un moyen de performer, il faudra que je fasse de même cette fois, que je montre que j’ai envie d’être ici. Il y a cinq semaines avant le Championnat du monde, le staff te pousse: ce n’est pas évident, mais normal.
L’an passé, vous aviez été sorti du groupe lors de l’ultime coupe opérée par Patrick Fischer, juste avant le début du tournoi. Et cette fois?
J’y crois, clairement, mais je sais aussi que ce n’est pas moi qui prends la décision. Je ne vais pas me préoccuper de ce que je ne peux pas contrôler.
La saison prochaine, vous serez de retour au Lausanne HC, où vous avez été formé après Yverdon. Qu’est-ce qui a motivé cette décision de retrouver les Lions?
J’avais envie de revenir un jour à Lausanne depuis que j’y jouais chez les jeunes. Alors, quand l’opportunité s’est présentée, je me suis posé, j’ai réfléchi, et après mes deux dernières bonnes saisons, j’ai pensé que c’était le bon moment pour la saisir. Je vais au-devant d’un nouveau challenge: il y aura plus de concurrence que ce que j’ai connu, et cela va me pousser à donner encore plus.
Et vous avez signé un long bail de quatre saisons.
Le projet qu’on m’a proposé m’a plu. Je ne reviens pas seulement parce que c’est près de chez moi. Ce que le club réalise donne envie d’aider le groupe à gagner ce titre.
Vous allez remplacer des joueurs de la carrure d’Andrea Glauser et Lukas Frick, partants. Vous sentez-vous prêt à assumer cela?
Il faudra avant tout que je fasse ma place, mais je suis prêt à montrer que je peux jouer dans ces rôles. C’est motivant avant tout, car je ne suis pas quelqu’un qui se met de la pression pour jouer au hockey.
Père et fils
S’il se trouvait à Malley jeudi dernier, pour l’acte III de la demi-finale des playoffs entre le Lausanne HC et Fribourg-Gottéron, Iñaki Baragaño y était avant tout pour passer un bon moment avec son papa, Martin.
«Je n’aime pas trop regarder le hockey, je préfère le foot», lance le hockeyeur yverdonnois, inconditionnel du FC Barcelone.
Adjoint de Philippe Stengel sur le banc du HC Yverdon en 2024-2025, le père du futur défenseur du LHC sera aux commandes de la première équipe yverdonnoise à l’entame de la nouvelle saison. «Il est content de se retrouver là, lui qui a passé toute sa vie à la patinoire avec moi, comme coach. Il est fier d’être là», affirme Iñaki Baragaño, qui a été plusieurs fois coaché par son papa au cours de sa formation: à l’école de hockey, au LHC, en sélection vaudoise et avec les pee-wee.